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Présidentielle ivoirienne : C’est vraiment limite limite

Publié le vendredi 1er juillet 2005 à 06h07min

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Depuis le 19 septembre 2002, que de réunions, de huis clos et de sommets ont été entièrement consacrés à la résolution de la crise ivoirienne qui, jusque-là, tarde à voir le bout du tunnel malgré quelques éclaircis.

La communauté internationale aura tout essayé pour amener les enfants d’Houphouët à fumer le calumet de la paix. Mais les fruits se font toujours attendre tant la méfiance et la duplicité des uns et des autres sont des facteurs de blocage.

Pourtant, Thabo Mbeki, le médiateur de l’Union africaine, en réussissant à faire signer les Accords dits de Pretoria le 6 avril 2005 par les protagonistes, a fait un pas décisif vers la sortie de crise. Depuis, tous les candidats potentiels, y compris Alassane Ouattara, peuvent briguer la magistrature suprême en octobre prochain.

Mais voilà que malgré le timing arrêté d’accord parties, les choses traînent, les textes de lois sont bloqués à l’Assemblée, le désarmement peine à démarrer. C’est pour ne pas laisser la léthargie s’installer sur les bords de la lagune Ebrié que Mbeki a encore réuni à Pretoria les 28 et 29 juin dernier, les frères ennemis de la Côte d’Ivoire, pour décoincer tout ce qui coinçait. Tel un plombier, le président sud-africain a débouché les conduites et la machine semble en état de marche à nouveau. Mieux, des dispositions ont été prises pour éviter des blocages.

Ainsi, les protagonistes ont convenu que des sanctions appropriées soient appliquées à l’encontre de toute partie qui faillira dans la mise en œuvre de l’Accord de Pretoria en bloquant le processus de paix. Lesquelles sanctions sont prévues dans la résolution 1572 du 15 novembre 2004 du Conseil de sécurité de l’ONU.

Comme on le voit, avec Pretoria II, ce sont de nouveaux espoirs pour la paix en Côte d’Ivoire, d’autant plus que tous les protagonistes ont réaffirmé leur engagement à jouer leur partition pour ce faire. A supposer qu’effectivement chacun y mette du sien, il resterait tout de même un problème majeur : le manque de temps. En effet, les délais sont trop courts pour permettre l’exécution de tous les points des Accords de Pretoria. Comment réaliser en un temps record le désarmement, l’adoption et la promulgation des textes de lois, le recensement du corps électoral, le déploiement de l’Administration sur tout le territoire... ?

Il y a donc beaucoup à faire sur les bords de la lagune Ebrié et c’est pour cela que les protagonistes de la crise doivent se mettre sérieusement au travail pour tenir les choses dans les délais. Difficile, mais pas impossible. Du reste, ne dit-on pas que la foi soulève des montagnes ? C’est dire que si les gens à Bouaké et à Abidjan sont de bonne foi, rien ne s’oppose à ce que le pays retrouve la paix et se choisisse un nouveau président au soir du 30 octobre prochain.

San Evariste Barro
Observateur Paalga

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