C’est en tenue décontractée, corsage et jupette assortie, qu’Isabelle Juppé est arrivée à 16h sonnantes au siège de l’Observateur Paalga, sis rue 1.24 dans la zone commerciale. Elle a été accueillie par le directeur de publication, M. Edouard Ouédraogo, entouré des ambassadrices de charme de la maison, qui lui ont aussitôt fait porter le célèbre luili pendé, foulard aux oiseaux, bien de chez nous, ainsi qu’une écharpe en Faso dan fani.

Après un bref entretien entre la visiteuse et le patron, Mme Juppé a sacrifié au traditionnel tour des installations que nous faisons faire à nos visiteurs (PAO, laboratoire, rédaction, salle d’informatique, imprimerie...) avant de s’entretenir avec la rédaction. Cela a été l’occasion pour les journalistes présents cet après-midi-là, de connaître davantage celle qui partage depuis maintenant 15 ans la vie de cette brillante figure de la chiraquie et qu’on ne présente plus. Enarque, Alain Juppé a en effet occupé de nombreuses fonctions aussi bien électives que gouvernementales.

Député, maire de Bordeaux, patron du RPR (ancien parti présidentiel) il a été ministre des Affaires étrangères, premier ministre, avant d’être récemment contraint de se mettre en réserve de la république pour des raisons judiciaires. Titulaire d’une maîtrise en droit, d’un diplôme de sciences politiques et d’un DEA dans le domaine de la défense, Isabelle Juppé est en fait une consœur qui a exercé 10 ans, d’abord au Matin de Paris, puis à La Croix, qu’elle a quitté en 1994 après sa rencontre avec Alain Juppé. Elle animait alors, nous a-t-elle confié, une rubrique intitulée « Voyage avec... », dans laquelle elle dressait le portrait de personnalités. C’est donc au cours de son enquête sur Alain Juppé, que la rencontre qui allait aboutir au mariage a eu lieu. « C’est une autre personne qui a terminé le portrait », a-t-elle terminé en riant.

Depuis, Mme Juppé n’a jamais vraiment décroché. « L’ambiance de la rédaction, le stress du bouclage...me manquent ». Passionnée d’écriture, elle est l’auteur de quatre ouvrages intitulés « A bicyclette », « De mémoire de grand-mère », « Une tempête de ciel bleu », « Jours heureux à Bordeaux ». Pour sa première visite au Burkina, Isabelle Juppé, qui promet d’y revenir, dit avoir été frappée par l’hospitalité et la chaleur humaine des « hommes intègres », surtout quand on sait que leurs conditions de vie ne sont pas toujours faciles.

Elle a aussi été émue par les conditions de travail dans un journal d’un pays pauvre comme le Burkina, qui n’ont, bien sûr, rien à voir avec celles de la presse occidentale et en particulier française. Et Isabelle Juppé a d’autant plus de respect pour ses confrères du Sud dont le métier s’apparente à un véritable sacerdoce. A la fin de sa visite, elle écrira d’ailleurs dans notre livre d’or les mots suivants : « J’ai été heureuse de visiter l’Observateur et de partager un moment de discussions passionnantes avec les journalistes de la rédaction, autour d’un métier qui me tient tant à cœur. J’espère revenir ici à Ouagadougou et je vous amènerai mon mari à la rédaction !

Amicalement. »

H. Marie Ouédraogo
L’Observateur