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Bush et la crise irakienne : J’y suis, j’y reste

Publié le jeudi 30 juin 2005 à 07h42min

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Au moment où l’opinion publique américaine montre de plus en plus de réticences quant au maintien de troupes en Irak, George Bush semble camper sur ses positions. Dans un discours prononcé le 28 avril dernier devant plus de 700 soldats de la base de Fort Bragg, en Caroline du nord, le président américain a tenté de défendre sa stratégie en Irak.

Pour le locataire de la Maison Blanche, en effet, ce serait « une grave erreur » que de fixer une échéance pour le retrait des troupes américaines, car selon lui, les Irakiens doivent savoir que les Etats-Unis n’en partiront pas sans avoir achevé leur tâche.

Un an après le transfert du pouvoir par les Américains aux autochtones, la coalition a encore du pain sur la planche si elle tient toujours à pacifier le pays, qu’elle occupe depuis maintenant plus de deux ans.

Les quelque 155 000 soldats déployés sur ce terrain hostile n’arrivent toujours pas, nonobstant leur bonne volonté et les moyens considérables mis à leur disposition, à stopper l’essor d’une guérilla aux multiples visages.

Malgré un quadrillage systématique du territoire par les forces de la coalition, la résistance irakienne parvient à frapper où et quand elle veut, semant la terreur parmi les populations et faisant chaque jour de nombreuses victimes civiles et militaires.

Pas plus tard que ce mardi, jour où Georges Bush devait s’adresser aux Boys de Fort Bragg, 30 personnes ont péri dans des attaques et des attentats en Iraq. Parmi elles, le doyen du Parlement fraîchement élu, Dhari al-Fayyad, qui a payé de sa vie et de celle de son fils son engagement auprès des nouvelles autorités installées sous l’égide de Washington.

Pourtant, soucieux de ne pas rendre sa stratégie en Irak plus impopulaire qu’elle ne l’est déjà, le président républicain a laissé entendre, au cours de son discours, qu’il n’enverrait pas plus de jeunes Américains au feu. Il est vrai que depuis la chute de Saddam Hussein en mars 2003, plus de 1730 Gi’s ont trouvé la mort loin de chez eux, sur un terrain franchement hostile et où ils se demandaient parfois ce qu’ils étaient allés y faire.

Mais Georges Bush pourra-t-il tenir sa promesse et résister à la tentation d’envoyer des troupes fraîches sur le front ? Pas si sûr quand on sait que pour la Maison Blanche, « Le combat en Irak constitue un front central de la guerre contre le terrorisme » engagée après les attentats du 11 septembre 2001.

Ou alors, l’Amérique aura beaucoup de mal à maintenir, voire à augmenter la pression sur la guérilla et les réseaux islamistes qui sévissent en Irak, nouvelle Mecque de tout ce que le monde compte aujourd’hui d’islamistes radicaux comme jadis l’Afghanistan après l’invasion soviétique de 1979. Et l’on sait ce qu’il advint par la suite.

A moins donc d’être certain de pouvoir compter sur les quelque 160 000 militaires iraquiens en cours de formation ou sur d’hypothétiques renforts étrangers, la sacro- sainte mission dont la coalition se sent investie risque de s’enliser dans les sables du Désert de Syrie.

Surtout que dans le plan de remodelage vertueux du Moyen-Orient, après Bagdad, les néoconservateurs américains ne seraient pas mécontents de voir les colonnes de leurs armées marteler le chemin de Damas et, qui sait, de Téhéran.

Chose qui contribuerait à « édenter » davantage les voisins potentiellement dangereux d’Israël et à installer pour longtemps les Yankees sur les riches champs pétrolifères de cette partie du monde, dussent-ils en payer le prix fort.

H. Marie Ouédraogo
Observateur Paalga

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