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Présidentielle 2005 : En attendant que le professeur Loada précise sa pensée

Publié le jeudi 30 juin 2005 à 08h12min

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Dans la kyrielle de « papiers » parvenant aux rédactions par ces temps de veille de compagne présidentielle au Burkina Faso, nous avons reçu une contribution du député Mahama Sawadogo que nous vous invitons à lire. En toile de fond, l’éligibilité ou non de Blaise Compaoré à la présidentielle de 2005.

Dans son article intitulé « Augustin Loada aurait-il dilué son vin » ? article publié par le Sidwaya du 22 juin 2005, M. Boly Moumini estime que le passage de l’interview du professeur Loada auquel nous nous sommes référé pour faire notre observation dans notre article (Congrès extraordinaire du CDP, panique à l’Alternance 2005), mérite un commentaire, et il l’a effectivement commenté. Selon M. Boly, si le problème n’était que juridique, la cause serait emballée, autrement dit, Blaise Compaoré ne pourrait pas se présenter... le problème étant aussi politique, « Blaise Compaoré étant au pouvoir, peut créer le droit en sa faveur, modifier les dispositions légales qui lui sont défavorables en dispositions favorables parce qu’il a, avec lui, le monopole de la force de contrainte ».

Tout en respectant le commentaire de M. Boly, et en attendant des précisions éventuelles du professeur Loada, nous invitons les lecteurs à lire entièrement la réponse du professeur à la question de savoir si d’un point de vue juridique peut-il (Blaise Compaoré) être candidat ?

« Le problème n’est pas seulement juridique, il est aussi politique. C’est un rapport de force : malheureusement, ceux qui ont raison juridiquement sont ceux qui sont politiquement majoritaires.

Etant donné qu’il s’agit d’un problème politique, l’interprétation et la solution ne peuvent être que politiques. Je trouve paradoxal que les partis d’opposition n’aient rien dit au moment où l’on établissait la clause limitative du nombre de mandats présidentiels ».

Le journal Le Pays poursuit : « Aujourd’hui ils se plaignent... »

Le professeur Loada répond : « C’est ce que je ne comprends pas... »

Le journal Le Pays continue : « Certains partis affirment que quand la loi n’est pas bonne, on lui tord le cou et on recommence... »

Le professeur réagit : « C’est au moment de la révision de l’article 37 en 2000 qu’il fallait poser les problèmes et les résoudre immédiatement pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté. C’est un marché de dupes qui continue ».

Après lecture entière de ce passage de l’interview du professeur, on a la nette impression que la problématique de la candidature de Blaise Compaoré n’est aucunement juridique mais essentiellement, voire totalement politique.

En terminant, nous voudrions rassurer fraternellement M. Boly que nous n’avons aucune raison de cacher notre « jubilation ». Nous participons simplement a un débat en nous référant aux points de vue de ceux qui y participent aussi. Ces points de vue étant publics, ne peuvent constituer des données monopolisatrices par qui que ce soit. Cela pour lui dire que nous n’avons aucune donnée particulière qui ne soit publique ou ne découlant pas de notre propre réflexion.

Mahama SAWADOGO
Député

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