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Gbagbo, crise ivoirienne, Burkinabè de l’extérieur : Hermann au creux de la vague ?

Publié le mardi 28 juin 2005 à 07h50min

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La coordination des étudiants membres du Congrès pour la
démocratie et le progrès (CDP, parti au pouvoir) n’approuve pas les propos tenus par le président de l’UNDD, Hermann Yaméogo, sur RFI le 22 juin dernier.

Elle tente de battre en brèche ses idées. Le Cercle Hermann Yaméogo(C.HER.YAM), lui, donne carte blanche à son leader pour mener un combat plus hardi pour l’alternance.


1. Les étudiants CDP protestent...

Hermann Yaméogo vient une fois de plus montrer son vrai
visage au brave peuple burkinabè ; le visage d’un homme qui
n’aime pas le Burkina Faso.
En effet, lors de son interview sur RFI, le sieur Hermann déclare
que le Burkina Faso est responsable des massacres des
burkinabè en Côte d’Ivoire. Ce dernier a vraiment la mémoire
très courte et nous nous chargerons de lui rafraîchir la mémoire.
En effet , en voulant défendre aveuglement son sinistre mentor
Laurent Gbagbo, il déclare que les massacres des Burkinabè
en Côte d’Ivoire ont commencé après le coup d’Etat manqué en
Côte d’Ivoire le 19 septembre 2002.

Les massacres de Burkinabè à grande échelle en Côte d’Ivoire
ont commencé en 1999 après les affrontements de Tabou où de
nombreux Burkinabè ont été massacrés, violés, spoliés et
chassés de leurs terres sous le régime de Henri Konan Bédié,
géniteur de l’ivoirité. Cela a continué sous le régime du Général
Geï. Mais la haine contre les Burkinabè , les massacres et
autres violations des droits des Burkinabè vivant en Côte d’Ivoire
ont atteint leur paroxysme sous le régime hideux et monstrueux
de Laurent Gbagbo.

Ce dernier, dès son arrivée au pouvoir, a annoncé les couleurs
par le massacre de milliers de Burkinabè et d’Ivoiriens du nord
(dioula) ; en témoignent les charniers de Yopougon, de
Monokosoï etc. Et cela s’est passé bien avant le coup d’Etat du
19 septembre.
Ce qui se passe aujourd’hui avec les tristement célèbres
patriotes n’est qu’une suite logique de la politique d’exclusion et
d’épuration ethnique que mène Laurent Gbagbo.

La cause de ce qui se passe en Côte d’Ivoire n’est autre que le
retour du bâton de la politique xénophobe de l’ivoirité que
développent les politiciens ivoiriens en manque de popularité.
Mais comme "les feuilles" ont le pouvoir de provoquer des trous
de mémoire, Hermann qui passe son temps à faire la courbette
à Laurent Gbagbo pour quelques tines de cacao, n’a pas
échappé à ce "pouvoir mystérieux des feuilles".

Le comble est
que le sieur Hermann a le culot de comparer Laurent Gbagbo
aux illustres chantres et défenseurs de l’Unité et de la dignité
africaine comme Patrice Lumumba et Kwamé N’Krumah. Nous
savions que vos diplômes sont des diplômes d’enfant gâté de
chef d’Etat ; nous savions également que vous aviez des
carences en histoire et des trous de mémoire (quand ça vous
arrange) mais de là, à faire cette comparaison ! Même Blé
Goudé n’a pas fait mieux.

"Cessez d’amuser la galerie"

Ne salissez pas la mémoire de ces illustres hommes qui font
la fierté de l’Afrique. On ne compare pas le jour et la nuit. Si le
ridicule pouvait tuer. Et dire que Hermann prétend parler au nom
du peuple burkinabè. De quel Burkina parle-t-il ? Peut-être que
sur la planète Mars, il y a une contrée du nom de "Burkina Faso"
et que c’est de ce Burkina qu’il parle.
Si vous ne le savez pas, on ne jette pas une pierre à la mère
patrie mais une botte de terre. Même si l’on fait une politique du
tube digestif. Pensez-y !

Rappelez-vous de la mobilisation générale du peuple burkinabè
autour de son Président SE Blaise Compaoré lorsque ce
dernier a promis de traduire Laurent Gbagbo devant le TPI
(Tribunal pénal international), pour les massacres des
Burkinabè.
Le peuple est conscient et sait qui vous êtes réellement.

Alors
cessez d’amuser la galerie. C’est l’occasion pour nous de
féliciter SE Blaise Compaoré qui a toujours eu une bonne
politique en ce qui concerne la crise ivoirienne, qui a toujours
prévenu les autorités ivoiriennes de la présence sur notre sol de
soldats ivoiriens et qui a toujours milité pour leur retour en terre
ivoirienne et qui a été fermement soutenu par la communauté
internationale dans ses prise de décision.

A l’ensemble de nos camarades, nous saluons leur grande
mobilisation autour de notre grand parti et surtout du succès
retentissant du Congrès d’investiture de notre candidat SE
Blaise Compaoré et qui fait trembler plus d’un déjà.
A nos camarades étudiants, nous leur souhaitons beaucoup de
courage et de chance pour les examens de fin d’année. Nous
les invitons à rester toujours mobilisés pour assurer une victoire
éclatante de notre candidat au soir du 13 novembre 2005 et à
faire barrage aux imposteurs.

Tous mobilisés pour le rayonnement et la victoire de notre
patrie.

Démocratie-Progrès-Justice

Pour la coordination des étudiants CDP
Le Président


2... Le C.HER.YAM aussi

Après l’intervention de Me Hermann Yaméogo sur RFI, les
réactions n’ en finissent pas de se manifester, les unes
favorables, les autres défavorables. Parmi ces dernières, il en
est qui foulent aux pieds le droit à la différence et tendent , sur la
base d’interprétations tendancieuses de la Constitution, de
semer la confusion. D’autres sont quasiment des menaces de
voies de fait.

Il en est ainsi de la déclaration de l’Association
des jeunes pour la candidature de Blaise Compaoré (AJCBC)
que la chaîne nationale a diffusée au cours de son émission
d’hier soir. Si l’AJCBC, qui fait partie du lot des amis de Blaise
Compaoré, s’estime offensée par les propos du président de
l’UNDD, ce qui signifie son droit de réponse , les membres du
Cercle Hermann Yaméogo, qui sont des fidèles de Me
Yaméogo, et qui se trouvent donc blessés par les propos tenus
par l’AJCBC, demandent également réparation. Le peuple sera
juge des arguments des uns et des autres et des moyens que
chacun utilise pour les défendre.

Le C.HER.YAM., pour sa part,
reconnu depuis le 20 juin 2003 (Récépissé n° 2003
306/MATD/SG/DGLPAPP/DOASOC), qui a toujours choisi de
faire son travail sans tape-à-l’oeil dans la discrétion, persiste et
signe avec Me Hermann Yaméogo. Le président sortant, Blaise
Compaoré, n’est pas un citoyen au-dessus de la loi.

Lorsqu’il
aura terminé son deuxième septennat, il ne pourra plus se
présenter pour un troisième mandat car l’article 37 dit bien que
le président n’est rééligible qu’une fois. C’est ça la vérité et
comme on le sait définitivement maintenant, " 1 bâtonnet + 1
bâtonnet = 2 bâtonnets".

"La désobéissance civile en lettre d’or dans la constitution"

S’agissant des reproches faits à l’opposition, qui n’aurait pas,
au moment de la deuxième révision, obtenu la fameuse clause
spécifique interdisant à B. Compaoré de se présenter en 2005,
tout le monde en a vu maintenant le ridicule : on ne peut pas
effectivement condamner une partie à réparer un préjudice et
l’autoriser à continuer de causer ce préjudice. Ce serait même
plus idiot d’aller, comme le pouvoir le conseille, demander au
Conseil constitutionnel de nous dire si Blaise Compaoré peut
ou non se présenter en 2005. Il ne peut pas.

Pour défendre ce
principe de droit inscrit dans la Constitution, le président de
l’UNDD a raison de dire que les citoyens peuvent pour cela
recourir à la désobéissance civile ; ce n’est pas la première fois
qu’on en parle dans le monde ni au Burkina Faso et la
désobéissance est inscrite en lettres d’or à l’article 166 de notre
Constitution. Elle se justifie lorsque le pouvoir viole la
Constitution, ce qui est justement le cas, lorsque le pouvoir
devient personnel, ce qui est amplement le cas, lorsque le
pouvoir tend à la monarchisation, ce qui n’est plus à démontrer.

Enfin, le C.HER.YAM. tient à mettre en garde l’AJCBC, complice
active de la violation de la Constitution, parce que ses jeunes
non plus ne sont pas des citoyens différents des autres. S’il
s’avisent à empêcher des patriotes burkinabè de défendre la
Constitution, ils les auront devant eux, et en premier lieu, le
C.HER.YAM.
Quant à la fausse polémique qu’on tente frénétiquement de
vendre à l’opinion que Me Yaméogo serait complice de crimes
contre ses compatriotes parce qu’il glorifierait Laurent Gbagbo
qualifié de génocidaire de Burkinabè, voici ce que nous disons.

Ce sont ceux qui sont comptables d’une multitude de crimes au
Burkina Faso notamment à l’encontre d’hommes comme
Thomas Sankara, Dabo Boukary, Oumarou Clément
Ouédraogo, Norbert Zongo pour ne citer que ceux-là, ceux qui
ont les mains tachées de sang de victimes sierra-léonaises,
angolaises, libériennes, ivoiriennes... qui sont, avec leurs
inconditionnels amis, des génocidaires.

"Que ça plaise ou pas, c’est comme ça !"

Nous disons enfin ceci : parce que Laurent Gbagbo s’insurge
contre les phénomènes de néodomination que perpétue le
Pacte colonial (comme tous les Africains qui rêvent d’une
véritable indépendance du continent), parce qu’il refuse que l’on
fasse main basse sur les richesses de son pays comme
Lumumba et N’krumah l’ont refusé, lui, peut se réclamer de cette
lignée contrairement à Blaise Compaoré. Que ça plaise ou non,
c’est comme ça !

Nous réaffirmons que les tenants du pouvoir sont si sûrs du
soutien des Burkinabè de Côte d’Ivoire, qu’ils leur permettent
alors de voter.

Pour le surplus, le C.HER.YAM. s’en remet au peuple burkinabè,
qui souffre effectivement de la violation de ses libertés
publiques et démocratiques, de l’usure du pouvoir, de la faim,
comme expliqué sur RFI, afin qu’il soit le juge du différend qui
oppose, au finish, notre président Hermann au président sortant
Blaise Compaoré.

Ouagadougou, le 25 juin 2005

Pour le C.HER.YAM.

Ouédraogo Mamouni étudiant en 4e année UFR/SEG

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