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France/Burkina : Les acquis du PAEN transférés au MESSRS

Publié le lundi 27 juin 2005 à 07h10min

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Les coordonnateurs du Projet d’appui à l’éducation nationale (PAEN) ont remis, jeudi 23 juillet 2005, à Ouagadougou, les documents de fin de mission de la composante 3 du PAEN au ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique.

Une activité qui couronne un travail de trois ans accompli en partenariat avec des techniciens burkinabè et des experts français autour d’outils pour une gestion efficiente des établissement secondaires du Burkina.

Les documents remis au ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique se compose de lots de recueils de textes réglementaires, des guides de gestions administrative et financière, des guides de rédaction administrative, des manuels de formation initial et continue des personnels de direction des établissements secondaires, de documents sur l’éthique et la morale à l’école, ainsi qu’un CD contenant tous les outils développés par la composante 3 (appui au rendement et au fonctionnement des établissements secondaires).

Mis au point par le PAEN, ces documents dont les contenus ont été validés par les cadres et les autorités du ministère des Enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique sont des outils favorables au pilotage des établissements secondaires du Burkina. Des outils et documents qui déterminent des savoirs et connaissances initiaux ou continus à avoir pour diriger efficacement un établissement scolaire. Des outils qui déterminent enfin des modules de formation pour les responsables d’établissements scolaires (proviseur, censeur, surveillant général, intendant). « Avec ces outils, on a quitté le domaine de la gestion des établissements pour celui du pilotage. On entre dans une logique de professionnalisation qui met en jeu des concepts nouveaux tel la gestion participative, le projet d’établissement et le projet vie scolaire », estime François Souili, un des membres de l’équipe de conception des documents.

Daniel Faivret, responsable de la composante 3 pense que les résultats atteints sur le terrain permettront de mettre en place une synergie au niveau de la communauté scolaire en vue de conduire la politique nationale de l’éducation.

Revenant sur la portée des outils conçus, il insistera sur les projets d’établissements et vie scolaire. « La vie scolaire dit-il, c’est l’ensemble des conditions mises en place dans l’établissement pour faciliter la vie des élèves, faciliter leur travail, faciliter leur éducation.

Le projet d’établissement est quant à lui, un ensemble d’objectifs définis d’un commun accord par l’ensemble des acteurs de l’éducation pour atteindre des rendements efficients ».

Aussi indique-t-il l’accueil difficile qui a été réservé à ces méthodes dans certains établissements pilotes lors de la phase d’expérimentation.

L’AFD prend la relève

« On bouleverse des habitudes jusque-là établies », reconnaît Faivret qui précise que finalement l’intérêt de la méthode a été relevé. Mieux, les bénéficiaires ont souhaité sa généralisation et sa vulgarisation. « On pourrait s’appuyer sur le noyau de formateurs et les établissements qui ont participé à l’expérimentation », propose M. Faivret qui préconise également une approche régionale, conformément à l’option de décentralisation prise par le MESSRS.

« Nous disposons désormais d’un plan cohérent de formation des personnels de direction des établissements scolaires », se réjouit Mme Minata Béatrice Tapsoba, directrice de la formation des personnels de l’éducation. Le PAEN qui s’achève aura donc fait œuvre utile et réussi sa mission : améliorer la qualité de l’enseignement par la formation initiale et continue des enseignants, des directeurs d’école et des formateurs tous en développant des systèmes d’information, des outils d’évaluation des compétences dans l’éducation de base formelle et non formelle et dans l’enseignement, secondaire.

Pour Jacques Gérard, chef du Service de coopération et d’action culturelle (SCAC) de l’ambassade de France au Burkina, « ce projet a été un moment important de dialogue entre l’enseignement de base, l’enseignement secondaire et la coopération française ». C’est pourquoi, tout en souhaitant que les acquis soient pérennisés, il annonce un renforcement du partenariat sous l’égide de l’Agence française de développement (AFD), appelé à prendre en compte les actions dans le domaine de l’éducation.

« Le PAEN s’achève. C’est la fin d’un moment, mais notre partenariat continue. L’AFD prendra la relève sous l’autorité de l’ambassadeur », confirme M. Gérard qui estime que le système éducatif burkinabè croît rapidement et qu’il convient de l’accompagner d’autant plus qu’il est dirigé par des hommes de qualité. Grande est la gratitude du MESSRS qui salue la solidité et la qualité du partenariat qui le lie à l’Ambassade de France au Burkina. Par la voix de son secrétaire général, Eloi Bambara, le MESSRS prend l’engagement de capitaliser les acquis du PAEN.

« Le département veillera à ce que l’impact du travail abattu depuis 2002 sur le terrain ne s’estompe pas avec la fin du projet. L’existence d’une documentation appropriée, la disponibilité de personnes ressources au niveau central et la mise en place de quatre équipes régionales de formateurs pourraient servir de bases sûres, pour poursuivre et renforcer l’œuvre entreprise. Le travail engagé au niveau des établissements (le renforcement des capacités de pilotage) doit être étendue à l’ensemble des cadres du ministère. Il s’agit là d’un vaste chantier qu’il faut nécessairement ouvrir, si nous voulons avancer dans notre quête de la qualité de l’enseignement secondaire », confie Eloi Bambara.

Notons que le PAEN a aussi œuvré à l’amélioration des usages du français dans notre pays ainsi qu’à l’accroissement de l’accès aux ressources documentaires. Le PAEN, c’est deux volets, quatre composantes, cinq thématiques et trois coordonnateurs. Ils constitue à n’en pas douter un bel exemple de coopération entre notre pays et la France.

Victorien A. SAWADGO (visaw@yahoo.fr)
Sidwaya

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