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Orphelins et enfants vulnérables du Houet : pour une meilleure prise en charge

Publié le vendredi 24 juin 2005 à 07h14min

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Le Centre canadien d’études et de coopération internationale (CECI) a réalisé en collaboration avec ses partenaires techniques et communautaires dans sept provinces, une analyse de situation sur les Orphelins et enfants vulnérables (OEV).

Un atelier de validation de cette analyse dans la province du Houet et des propositions de réponses communautaires pour un meilleur regard sur l’épanouissement et le bien être de cette frange de la population s’est tenu le mardi 21 juin 2005 à Bobo-Dioulasso.

La réalisation de l’analyse de situation dont il est question s’inscrit dans le cadre de la mise en œuvre des interventions ciblées du Projet d’appui au programme national multisectoriel de lutte contre le Sida et les infections sexuellement transmissibles (PA/PMLS) avec l’appui du Centre canadien d’études et de coopération internationale (CECI). Ce projet vise à assurer la prise en charge globale des enfants orphelins et des enfants vulnérables dans sept provinces dont le Houet dans la perspective de leur assurer une meilleure prise en charge.

L’atelier de validation de cette analyse s’articulait autour de trois grands axes à savoir la présentation de l’étude sur l’état des lieux des intervenants et des réponses en faveur des OEV dans la province du Houet, la présentation de l’analyse de situation des orphelins et enfants vulnérables et enfin le recensement des propositions de réponses communautaires. L’étude sur l’état des lieux des OEV a permis de cerner l’ampleur de la réalité.

A titre d’exemple, on a pu identifier 140 000 OEV dont seulement 6393 sont pris en charge. On note que les problèmes prioritaires de ces enfants dont l’âge varie de 2 à 17 ans se situent au niveau de la santé d’éducation et l’alimentation. Cette étude révèle également que « les structures de prise en charge sont confrontées entre autres à l’insuffisance de ressources financières, de moyens logistiques et de personnel ».

A la suite des réponses données aux questions des participants par la coordinatrice du projet Mme Da Sibeira Clémentine sur les zones d’ombres de cette étude, l’analyse de la situation des OEV a été présentée par M. Zio S. Batebié consultant du CECI dans le cadre de ce projet. Cette analyse a eu pour premier avantage de ressortir les caractéristiques socio-démographiques des OEV (35% au niveau de la province, 1,3% par ménage).

L’étude qui a été réalisée dans le secteur 17 (Sarfalao) de Bobo-Dioulasso, dans les départements de Karangasso-Vigué et Toussiana a par ailleurs relevé que 24,6% des OEV ont été malades au cours des 30 jours qui ont précédés l’enquête, 23,8% sont déscolarisés et 43,8% sont des OEV dont l’âge varie entre 6 et 12 ans. L’analyse a constaté également que les problèmes prioritaires des OEV restent les mêmes à savoir la nourriture, la scolarisation, la santé, l’habillement et le logement.

Il y a aussi les besoins d’assistance psychologique, institutionnel et juridique. « La problématique des OEV est perçue au niveau communautaire mais les populations ne croient pas en une stratégie traditionnelle de prise en charge pérenne des OEV », a dit M. Zio Batebié. Elles croient plutôt que les tentatives de prise en charge reposent sur le système moderne.

En vue de créer une synergie d’action en faveur de cette couche, les participants ont insisté sur la nécessité de collaboration entre les structures associatives et l’implication de la communauté dans la prise en charge des OEV de façon pérenne.

Les travaux de groupes ont permis l’identification des propositions de réponses communautaires en faveur des OEV. Il s’agit entre autres d’un plaidoyer au niveau des décideurs, l’inscription des OEV dans des structures éducatives ou de formation professionnelle, l’assistance juridique aux OEV et l’implication des leaders communautaires. Des propositions pertinentes qui doivent permettre en principe au projet de mieux centrer son intervention en faveur des OEV.

Frédéric OUEDRAOGO
Sidwaya

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