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Burkina-Chine-Burkina : L’expérience chinoise qui séduit tant !

Publié le mercredi 22 juin 2005 à 07h54min

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La Chine populaire est-elle un pays capitaliste ou communiste ? Bien malin qui saurait répondre à cette question. Au-delà de tous les modèles classiques de développement, les compatriotes de Mao Zedong ont tracé leur propre voie dont le succès ne cesse de séduire plus d’un à travers le monde.

Depuis l’instauration des réformes et l’ouverture du pays à l’extérieur dans les années 1980, la Chine a opté pour un mode de développement dénommé « un pays, deux systèmes ». Les économistes ont qualifié la réforme et l’ouverture de propulseurs de l’économie chinoise.

Et les Chinois ne cessent de louer leurs anciens dirigeants Mao Tsé Toung et surtout Deng Xiaoping, l’architecte de cette politique de réforme et d’ouverture. Cette stratégie de développement combinée des systèmes capitalistes pour l’économie et socialiste pour la politique, a permis de donner un tonus à l’économie par la révolutionnarisation de l’industrie. La maîtrise de l’urbanisation et de l’environnement ainsi que le changement opéré dans le système de la propriété et le développement équilibré des régions ont été à la base du progrès social enregistré. Selon les statistiques du ministère chinois du Commerce, de 1978 à 2004, le pays a connu une croissance rapide de 9,4 % par an et le produit intérieur brut par tête d’habitant est passé à 1300 dollars US alors qu’il était de 250 dollars US en 1980.

Cette transition vers l’économie de marché a instauré l’établissement du système de l’économie de marché socialiste qui vise à assurer le rôle fondamental du marché dans la disposition des ressources sous la macrogestion socialiste.

Un accent a été mis sur la structure de la propriété, l’économie de la propriété publique, pièce maîtresse de cette architecture.

Elle sera complétée par l’économie individuelle, l’économie privée et l’économie des capitaux étrangers. Actuellement le système de propriété non publique représente 50 % dans les sociétés et est en croissance. Selon un rapport de la Banque mondiale, l’économie chinoise a progressé au rythme de 9 % par an dans les années 1980 et a continué à augmenter dans les années 1990 à un rythme annuel de 12 %, plaçant ainsi le pays au rang de 6e puissance économique du monde.

Selon un diplomate africain en poste à Pékin, la Chine doit être un stimulant économique pour l’Afrique. « Le miracle économique de ce pays devra inspirer les dirigeants africains afin qu’ils profitent de l’expérience chinoise pour construire le continent », a-t-il remarqué, précisant que le renforcement de la coopération entre les deux parties définira un nouveau partenariat pour lutter contre la pauvreté en Afrique.

Si Mahamoudou Ouédraogo était Chinois

Cette réussite sur le plan économique n’est pas sans conséquence sur la population qui semble croire que le mode de vie américain est le meilleur. La culture américaine a désormais droit de cité et est en train de battre en brèche celle chinoise dans les grandes villes. Habillement, coiffure, voitures, maisons et les travers de la société tels la prostitution et le proxénétisme ont gagné la jeunesse des grandes villes à côté des Mac Donald et autres Fast food.

La première force du tourisme chinois, ce sont les Chinois eux-mêmes. La délégation des journalistes d’Afrique francophone a été étonnée de voir de nombreux Chinois venus de loin admirer leur propre histoire. Même si le tourisme chinois a certainement subi ces temps-ci un certain impact avec l’épidémie de la grippe aviaire (SRAS), il faut reconnaître que des sites touristiques comme la Cité interdite, le Temple du ciel ou la Grande muraille accueillent plus de 25 000 visiteurs par jour dont environ 15 000 Chinois.

Ceux-ci déboursent chacun 25 yuans (2 000 F CFA) pour connaître leur passé. Selon les statistiques du ministère chinois en charge du Tourisme, en 2003, le pays a enregistré au total, 91,66 millions de touristes dont 11,4 millions d’étrangers. Selon la même source, les revenus provenant du tourisme de l’extérieur ont été de 17,41 milliards de dollars US. Des régions entières organisent des séries d’excursions aux différents sites touristiques du pays. Cette affluence a conduit l’Etat à initier un vaste programme de restauration des sites touristiques.

Dans sa politique d’ouverture, la première agence de tourisme à capitaux exclusivement étrangers a été établie en 2003. Il s’agit de la compagnie japonaise Jalpak, une agence de voyage dotée d’un capital de 5 millions de yuans. Elle est la première à obtenir la permission d’administration nationale de tourisme.

L’on note le même engouement au niveau de l’art culinaire, notamment les restaurants. Les Chinois y vont pour manger leur propre cuisine et « obliger » l’étranger à la goûter et à l’apprécier.

« Il faut se connaître soi-même à travers son histoire, en être fier avant d’aller à la rencontre des autres », ne cessent de répéter les Chinois. Ils ont déjà l’esprit que le ministre Mahamoudou Ouédraogo cherche inlassablement à inculquer aux Burkinabè.

Issa SOMA
Sidwaya

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