Le comité de réflexion, composé de MM. Alain Héma, Alpha Diallo, Ildevert Méda et Issa Sinaré ont d’emblée donné la définition de l’artiste de théâtre. Il s’agit de "toute personne dont l’activité ou les activités concourent à la réalisation d’une œuvre théâtrale". Sont considérés comme artistes de théâtre, "le dramaturge, le comédien, l’artiste décorateur, le scénographe, le metteur en scène, le régisseur, le machiniste, le costumier, le maquilleur".

Comme forme d’organisation des artistes de théâtre au Burkina, le comité a proposé la création d’un Conseil national des artistes de théâtre (CNAT). Cette structure dont le statut a été défini au cours du forum regroupe les artistes de toutes spécialités dans le théâtre et les arts assimilés. Ce conseil sera l’instance qui gèrera tous les aspects de la vie théâtrale au Burkina Faso. En marge du CNAT, les membres du comité de réflexion ont proposé la création de l’Observatoire national du théâtre burkinabé (ONATHEB) qui fera partie intégrante du CNAT et servirait de tutelle technique au CNAT.

Les participants au forum de Bobo-Dioulasso ont également donné leur point de vue sur la création d’une mutuelle nationale des artistes de théâtre. Celle-ci aura en charge la gestion de leurs épargnes et autres formes de couvertures sociales, leur carrière et éventuellement leur retraite. La mutuelle retiendra systématiquement sur leur salaire et cachet un pourcentage et l’artiste ne pourrait bénéficier des fruits de cette épargne qu’après une année de cotisation effective. Cette mutuelle relèvera de l’ONATHEB.

Il a été également question de la délivrance d’une carte aux professionnels uniquement et de la convention collective. Ce sera un cadre regroupant des gens d’un même milieu pour harmoniser les points de vue et, fixant les conditions générales de travail avec l’engagement des parties signataires à les respecter.

Les participants ont défini le champ d’application de la convention collective, ses durée, révision et dénonciation, les droits acquis, les négociations, les commissions de contentieux, l’adhésion, la liberté d’opinion et les droits syndicaux, les dispositions relatives à l’emploi.

Enfin, ils ont amendé les propositions de primes et indemnités diverses, les frais inhérents aux déplacements et tournées, la nomenclature et la définition des emplois.

En définitive, les artistes de théâtre ont décidé de la mise en place de la mutuelle et de la création de l’Union nationale des organisations de théâtre au Burkina Faso. Ce sera d’abord un cadre formel dans la mesure où c’est à ce niveau que tous les débats et discussions autour du métier vont se mener. Ensuite, cette union est perçue comme un cadre fédérateur qui comprendra les structures associatives, les compagnies de théâtre de même que les regroupements d’organisations qui existent déjà. Des éclairages ont été apportés aux artistes de théâtre sur la convention collective qui leur est spécifique. Aussi, les participants ont-ils recommandé d’une part la mise en place d’un conseil national des arts et, d’autre part la finalisation des textes de statut, convention collective et mutuelle des artistes au Burkina Faso. Cela en prélude du forum national qui réunira toutes les filières et mettra en place le statut de l’artiste.

Le forum a pu se tenir grâce au ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme à travers le Programme de soutien aux initiatives culturelles décentralisées (PSIC) et l’Union européenne. Des participants ont pu bénéficier de l’expérience de certaines sommités du théâtre au Burkina comme Jean-Pierre Guingané.

Urbain KABORE
Sidwaya