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Côte d’Ivoire : La stratégie de la provocation

Publié le lundi 13 juin 2005 à 07h22min

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En Côte d’Ivoire, seule la radicalisation des positions de
l’opposition est à même d’obliger Gbagbo à sortir du bois dans
lequel il est embusqué pour différer les différentes étapes
devant conduire à de véritables élections.

C’est la seule façon
de contraindre le chef de l’Etat à changer son itinéraire actuel,
celui qu’il a emprunté pour piétiner tous les efforts d’une
alternance crédible et acceptable par tous. En effet, plus
l’échéance de l’élection présidentielle approche, plus le
président ivoirien multiplie des comportements d’un autre âge et
se permet des écarts de langage indignes d’un chef d’Etat.

Les
propos qu’il vient de tenir à l’endroit du président gabonais, le
disqualifient non seulement de sa prétention de vouloir ravir à
l’opposition le titre d’héritier du Houphouétisme mais illustrent
également et parfaitement bien la nature du personnage.
Certes, on ne se fait pas de cadeaux en politique. Mais cela
autorise-t-il Gbagbo à pousser l’ingratitude au point d’oublier
qu’il n’y a pas si longtemps, il avait fait de Libreville, la capitale
gabonaise, son lieu de pèlerinage ?

Mieux, Omar Bongo
Odimba était devenu, à un moment donné, le parrain de la crise
ivoirienne et auprès duquel opposition et pouvoirs prenaient
conseil. Ce spectaculaire revirement d’un président (ce n’est
pas une première) est la preuve que Gbagbo reste égal à
lui-même. Un homme qui ne respecte pas la parole donnée.

D’ailleurs, dans sa rage de miner les sentiers censés mener la
Côte d’Ivoire vers la paix, Gbagbo n’épargne personne, ni Chirac
ni l’ONU ni Bongo, ni, selon ses propres termes, le syndicat des
chefs, tous accusés de faire le jeu de la rébellion. De tels
propos peu diplomatiques à l’endroit de ses pairs et de l’ONU
devraient justifier le retour du bâton contre Gbagbo qui n’entend
que le langage des menaces assorties d’actes concrets sur le
terrain.

De telles mesures sont d’autant plus urgentes que
Gbagbo est passé actuellement maître dans l’art de la stratégie
de la provocation gratuite et des incidents pour justifier sa
politique obsessionnelle du tout pour lui et du rien pour les
autres. Traqué de toutes parts par les avancées des accords de
Pretoria, écorché par l’alliance entre le PDCI/RDA, le RDR,
l’UDPCI et le MFA, Gbagbo adopte la position du fauvre blessé
qui se bat avec l’énergie du désespoir. Il est d’autant plus
désespéré que l’opposition a décidé une fois pour toutes de
secouer le cocotier de son pouvoir.

Cette dernière vient en effet
de franchir le Rubicond en menaçant de remettre en cause la
légitimité de Gbagbo si l’élection présidentielle n’avait pas
effectivement lieu le 30 octobre 2005 conformément à
l’échéancier fixé par le code électoral. Par ailleurs, l’opposition
estime à juste titre que Gbagbo n’est pas indiqué pour préparer
les élections. Cela pourrait signifier pour l’opposition, la
disqualification de Gbagbo comme son interlocuteur.

Cela
pourrait-il dissuader le président d’exercer les pouvoirs
exceptionnels que lui confère l’article 48 de la Constitution pour
décréter l’Etat d’urgence alors que dans le cadre des accords de
Pretoria, l’application de cet accord était limitée à la possible
candidature de Alassane Dramane Ouattara ? Cela dépendra
des capacités de l’opposition d’empêcher Gbagbo de distiller
des mensonges en voulant attribuer aux Forces Nouvelles, la
responsabilité des massacres qui ont eu lieu à Duékoué, ville
située en zone loyaliste.

Par de tels mensonges, Gbagbo
espère ainsi échapper à la justice internationale en exploitant
les failles dans les rangs des chefs d’Etat. D’où ses tentatives
de torpiller la mise en place d’une commission d’enquête
internationale indépendante. Toujours dans sa stratégie de
provocation et de créer des incidents pour justifier ses dérives
actuelles, Gbagbo menace de mettre fin au mandat du premier
ministre consensuel Seydou Diarra, rejette toute idée de
recomposition de la commission électorale indépendante et
persiste à maintenir sa décision de voir l’Institut national des
statistiques (à sa dévotion) fournir les listings électoraux.

L’opposition vient de donner un signal fort en sortant des
sentiers battus de la simple rhétorique des plaintes verbales. Il
appartient maintenant à l’ONU, à l’Union africaine et aux pays
impliqués dans la crise et que Gbagbo vient d’humilier
publiquement, de ne pas baisser la garde. En tout cas, le PDCI
et le RDR semblent déterminés à jeter leurs armes dans la
bataille. Ils ont besoin d’être accompagnés afin que leur
adversaire freine ses élans suicidaires.

S’il est vrai que le
régime de Gbagbo est une honte pour de nombreux Ivoiriens, il
l’est aussi pour toute la communauté internationale qui, de toute
évidence, n’a aucun intérêt à voir persister cette exception
ivoirienne, cette plaie incurable qui ne saurait s’accommoder
d’un monde où le seul combat qui vaille est celui de la bonne
gouvernance. En attendant, Gbagbo qui a transformé le pays en
un non-Etat, a mis en place une véritable économie informelle
dont il est le seul à tirer profit.

Le Pays

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Vos commentaires

  • Le 13 juin 2005 à 23:54, par KONAN (BRUXELLE) En réponse à : > Côte d’Ivoire : La stratégie de la provocation

    COMMENCER PAR DEMANDER A VOTRE OPPOSITION BURKINABE DE S’ORGONISER AVANT DE DEMANDER AUX IVOIRIENS DE SE RADICALER.
    vOUS N’AVEZ QUE DE LA TUERIE EN TETE VOUS AUTRES.AUTANT DEMANDER AUX REBELLES DE SE RADICALISER COMME VOUS SAVEZ SI BIEN LE FAIRE DEPUIS LE DEBUT DE CETTE GUERRE CONTRE LA COTE D’IVOIRE. vOTRE TOUR VIENDRA TRES BIENTOT .

  • Le 14 juin 2005 à 00:11, par dorval (Londres) En réponse à : > Côte d’Ivoire : La stratégie de la provocation

    Toute cette analyse n’est que les reveries d’un rebelle burkinabe qui se fait passer pour un jounaliste.Et comme le Pr GBAGBO est lointain ,alors on joue les courageux a s’acharner sur lui. Si tu oses ecrire une seule ligne de tes betises sur le beau blaise, c’est la tombe qui t’attend. Tu sais nous en Cote d’Ivoire on ignore votre Pr Compaore car il n’a aucun interet pour nous. Tu peux parcourir un site comme Abidjan.net pendant une semaine tu n’entendra pas parler de compaore malgre ses betises. il n’est rien aux yeux des ivoiriens. Alors occupez vous de vos propres affaires si vous en avez encore.

  • Le 18 juin 2005 à 12:12, par Kouamé Konan Francis En réponse à : > Côte d’Ivoire : La stratégie de la provocation

    Un burkinabé qui parle de la cote d’ivoire qu’il ne connait que par les articles parus dans des journaux qui sont eux aussi loin de connaitre les vrais réalité ivoiriennes.En somme je ne suis pas surpris de ce que ce monsieur a ecrit.peut il pretendre que son bon president Blaise soit un ange ?il faut croire que notre afrique est mal partie mais qu’en plus elle traine avec elle des personnes incultes et affreux(au lieu d’afro-pessimistes) pessimistes.Je le plains si pour lui le Burkina est un exemple de démocratie et que le bon Blaise soit un exemple de démocrate.Si c’est le cas alors son pays et une grande partie de l’Afrique sera pour longtemps la poule au oeufs d’or des colons car la colonisation n’est pas finie.
    A bon entendeur

  • Le 1er juillet 2005 à 19:17, par adou En réponse à : > Côte d’Ivoire : La stratégie de la provocation : La réponse d’un Ivoirien.

    Bongo est effectivement un rigolo et une misère pour le peuple africain lui qui a vendu le gabon à la france pour des miettes. Bongo est une icone de la "manger-cratie françafricaine".
    Que vous n’aimiez pas gbagbo cela ne fait aucun doute. Mais que vous preniez fait et cause pour les assassins que sont les rebelles hebergés et encensés chez vous au burkina, là est la véritable honte. Avant de vous occuper de la politique en Côte d’Ivoire demandez à votre président pourquoi est-ce que le burkina fait toujours parti des pays les plus pauvres du monde obligeant ses ressortissants à parcourir le monde entier, notamment la Côte d’Ivoire, à la recherche d’un mieux être.
    La Côte d’Ivoire et ses Problèmes aux Ivoiriens. On ne vous a pas demandez d’aide, ni de guerre.
    Occupez vous de construire un burkina fort et qui ne destabilisera plus les pays de la sous-région. Gbagbo est la meilleure chose qui soit arrivé à la politique africaine depuis 1960.
    De la même trempe que Lumumba, Sankara et autres illustres personnages.
    Comme un oiseau de mauvaise augure vous souhaitez que les positions se radicalisent... Et vous parlez de paix ?
    Bedié a inventé le concept d’Ivoirité, Allasane à instauré la carte de séjour en Côte d’Ivoire...
    Je crois sincèrement que vous n’avez rien à dire... Vous devez sûrement vous ennuyer. Ce problème Ivoirien est trop complexe pour vous.

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