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Coalition Hermann YAMEOGO : Des poids légers pour un poids lourd

Publié le jeudi 9 juin 2005 à 08h07min

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Si certains s’accordent à dire que Me Hermann YAMEOGO est un poids lourd de l’opposition burkinabè, on ne peut en dire autant des partis et leurs responsables qui ont décidé de le soutenir pour la présidentielle de novembre 2005. On se demande si le résultat que produira un tel attelage ne sera pas en deça de ce qu’escompte l’intéressé quand on sait que ces partis ne représentent presque rien sur le terrain politique.

Ils sont au total neuf partis qui forment ce qu’on appelle « la coalition Hermann YAMEOGO » : GDP, LCB, CNDP, MDR, PFID, PNR/JV VDPI, UFR et l’UNDD. Ces partis ont choisi pour coordonnateur M. Issa TIENDEBEOGO du GDP. Pour un soutien, s’il s’agissait seulement et uniquement du nombre, le mentor de l’UNDD, Me YAMEOGO peut déjà se réjouir et commencer à rêver.

Malheureusement, nous sommes en politique où « la loi du nombre » de partis doit être intimement liée au « poids réel » de chaque parti sur le terrain. Et là les choses semblent se compliquer pour le patron de l’UNDD. En effet, du GDP à l’UNDD en passant par le PNR/JV, le MDR et autres, on se rend compte que ces partis ont un dénominateur commun : leur absence sur le terrain politique.

En général, c’est dans la presse, à travers une déclaration ou au détour d’une conférence de presse qu’ils se rappellent au souvenir de ceux qui ont connaissance de leur existence comme s’ils ne vivaient que par la presse et même pour la presse. Quel poids politique représentent des partis comme le PNR/JV, le MDR ou l’UFR ?
Même si certains de leurs responsables se sont fait un nom à travers la presse, leurs partis restent « invisibles » pour l’homme de la rue.

M. M. Issa TIENDREBEOGO et Christian KONE par exemple ont souvent abreuvé les lecteurs des journaux de la place de discours fleuves circonstanciels mais que font-ils sur le terrain pour véritablement installer leurs partis ? En tout cas, ceux-ci restent « introuvables » même pour les gens qui s’intéressent à eux, et Issa TIENDREBEOGO semble avoir vandagé le peu de notoriété dont disposait son GDP, un des plus anciens partis nés après la Rectification d’octobre 1987 qui lâchait du lest pour le pluralisme politique au Faso.

Et que dire de Me YAMEOGO, très connu à l’intérieur comme à l’extérieur du pays pour non seulement biologiquement ce qu’il est (le fils du premier président du pays) mais aussi pour ses « hauts faits » politiques et dont le parti, l’UNDD, continue de chercher ses marques ? Peut-on dire que le « nouveau-ancien » parti qu’est l’UNDD est un poids lourd comme son président ? Un parti politique digne de ce nom c’est le terrain avec des structures de base qui travaillent au quotidien pour son enracinement. Le constat est que parmi les neuf partis de la coalition Hermann YAMEOGO, ils ne sont pas nombreux ceux qui répondent à cette « exigence politique ».

Cantonnés à Ouagadougou avec pour seules activités politiques, les déclarations et les conférences de presse, certains responsables de cette coalition ont fini par convaincre plus d’un qu’ils ne peuvent être que des remorqués de la scène politique. Tête de partis « souris » (même pas rats !), ceux-ci peuvent-ils réellement inquiéter un adversaire politique ? Rien n’est moins sûr.

En réalité, la coalition Hermann YAMEOGO, c’est « juste bon » pour le moral de l’intéressé dirait l’autre ; car lui-même ne se fait certainement pas d’illusions. Ce n’est pas pour rien qu’il tente d’autres « coursiers » pour la compétition.

Et puis, si un « vieux briscad » de la scène politique, comme Issa TIENDREBEOGO ne se présente pas à la présidentielle et préfère soutenir un autre (de surcroît lui Hermann), c’est tout dire. Si le Patron du GDP du haut de ses expériences politiques a décidé de soutenir un autre candidat, n’est-ce pas là une reconnaissance implicite, que lui et son parti ne pèsent pas lourd pour prétendre à la magistrature suprême ? La maxime populaire dit qu’à défaut de la mère, on tête la grand-mère ; c’est peut-être ce réalisme qui guide et le GDP et tous les autres partis de l’attelage.

En définitive, la coalition Hermann YAMEOGO se présente donc comme un soutien plutôt moral. Ce qui n’a rien à voir avec un soutien politique franc se traduisant sur le terrain par des militants acquis à la cause. Du reste, le peu de militants que l’on peut enregistrer a-t-il été impliqué dans le « deal » de ces responsables ? En tout cas des appels à des congrès extraordinaires pour débattre de la question n’ont pas été lus dans les journaux comme on était en droit de s’attendre ; ce qui signifie que la tâche reste ardue pour rameuter la « base ».

par Ben Alex Béogo
L’Opinion

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