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Assemblée Nationale : Me Sankara démissionne

Publié le mardi 7 juin 2005 à 12h50min

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Afin de se consacrer à la présidentielle 2005 et de reprendre sa robe d’avocat, le président de l’UNIR/MS, Me Stanislas Bénéwendé Sankara vient de rendre sa démission de l’Assemblée nationale.

"Je veux me consacrer à la présidentielle et je crois fermement à l’alternance au soir du 13 novembre 2005. J’estime que trois années d’activités parlementaires au cours desquelles j’ai pu exercer les fonctions de président de groupe parlementaire et celles de membre du parlement panafricain m’ont permis d’avoir une expérience indiscutable de l’institution parlementaire et du travail législatif ...".

Voilà, selon Maître Bénéwendé Stanislas Sankara qui a animé une conférence de presse, lundi 6 juin 2005, les raisons qui l’ont amené à déposer dans la matinée du même jour, sa lettre de démission de l’Assemblée nationale et de facto, du parlement panafricain. Selon le président de l’Union pour la renaissance / Mouvement sankariste (UNIR/MS), cette décision lui permettra de s’engager à fond, dans la bataille politique en cours pour la conquête du fauteuil de président du Faso, au soir de l’élection du 13 novembre prochain. Car, a-t-il affirmé, avec force conviction, "je déposerai mes valises au palais de la présidence à l’issue de la compétition électorale pour le prochain quinquennat présidentiel ...".

Mais, en attendant l’épreuve de cette "probabilité politique", à qui va échoir la fonction de député qu’occupait jusque-là, le président du l’UNIR/MS et candidat à la présidence du Faso ?

Me Sankara de répondre que son parti va se conformer à l’esprit de l’article 160 du code électoral.

La conférence de presse de Me Sankara a été l’occasion pour lui, d’annoncer sa prochaine réintégration dans le corps des avocats et la mise en place par son parti, de deux grandes stratégies de communication : une pour son parti et une autre pour le candidat à la présidentielle, Me Sankara ...

El Hadj Ibrahiman SAKANDE (ibra.sak@caramail.com)


Ce que dit le droit

Me Bénéwendé Stanislas Sankara, député de l’UNIR/MS pour la région du Nord, quitte l’Assemblée nationale et volontairement. Il vise plus gros ô politiquement, d’où il se met à disposition de cette ambition, sans réserve. C’est son droit le plus absolu, en tant que citoyen burkinabè.

Dès lors, il faut pourvoir à la place vacante de député que cette donne occasionne. En la matière, le code électoral en vigueur au Burkina Faso règle la question, en son article 160 : "En vue de pourvoir aux vacances qui pourraient se produire, chaque liste de candidat au scrutin dans le ressort de la région et dans le ressort national comprend un nombre de suppléants égal au nombre de sièges à pourvoir. En cas de vacance de sièges à l’Assemblée nationale, il est fait appel aux suppléants dans l’ordre de leur inscription sur la liste des suppléants. Des élections partielles peuvent être organisées en cas de besoin, sauf dans le dernier tiers de la législature".

Si l’on s’en tient aux premières leçons de droit que l’on peut en tirer, Alphonse Ouédraogo, premier suppléant de la liste du Nord de Me Bénéwendé Stanislas Sankara devrait en bénéficier.

Mais, selon nos informations, celui-ci n’y aurait pas "grand intérêt", au regard des fonctions qu’il occuperait dans une ONG de la place. Aussi, par stratégie politique de son parti, le deuxième suppléant sur la liste de l’UNIRS devrait être mis en selle pour l’Assemblée nationale. Il s’agit d’un couturier exerçant à Gourcy, dans le Zondoma et par ailleurs, président de la section UNIR/MS de ladite localité. Une donne qui, si elle devient réalité, va secouer, selon nos informations, le cocotier de certaines grandes formations politiques nationales présentes en force dans le Zondoma

Au-delà de la question politique, le départ de Me Sankara de l’Assemblée lui permet de se faire réinscrire sur le tableau du barreau burkinabè, afin de reprendre son activité d’avocat, en attendant peut-être le soir du 13 novembre 2005. Sait-on jamais !

D’autant plus que l’article 172 du code électoral le lui interdisait : "Il est interdit à tout député de faire ou de laisser figurer son nom, suivi de l’indication de sa qualité de député, dans toute publicité relative à une entreprise financière, industrielle ou commerciale". Et le code en question d’ajouter qui seront punis d’un emprisonnement d’un à six mois et d’une amende de cent mille (100 000) à cinq cent mille (500 000) francs CFA les fondateurs, directeurs ou gérants de sociétés ou d’établissements à objet commercial, industriel ou financier qui auront fait figurer le nom d’un député, avec mention de sa qualité, dans toute publicité faite dans l’intérêt de l’entreprise qu’ils dirigent ou qu’ils se proposent de fonder. Et en cas de récidive, les peines ci-dessus pourront être doublées.

Voilà donc désormais un Me Sankara libre en droit d’être avocat tout en lorgnant le fauteuil de président du Faso. Le soir du 13 novembre 2005 nous en dira plus.

I. SAKANDE
Sidwaya

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