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Vie de la nation : Le GDR propose une nouvelle voie

Publié le vendredi 3 juin 2005 à 07h08min

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Dans l’écrit dont teneur suit, le Groupe des démocrates-républicains (GDR) propose un projet de création d’un cadre de concertation national sur la vie de la nation.

Ce projet ne se veut pas celui d’une organisation politique parmi d’autres, mais veut être la proposition d’un certain rassemblement pour renverser les tendances à l’origine des évolutions probablement dangereuses de notre société. Les efforts à fournir pour réussir à renverser ces tendances actuelles sont tels que nous devons rassembler le plus largement possible indépendamment même des appartenances actuelles.

Ce projet répond donc à un double objectif :
montrer que les Burkinabè peuvent faire l’économie d’une crise identitaire, en se donnant les moyens de retrouver une marge de manœuvre vis-à-vis des forces qui nous enferment, vis-à-vis de tout ethnocentrisme ouvert ou latent en participant à un grand rassemblement de toutes les forces destinées à inverser les évolutions actuelles de notre société, qu’elles soient du pouvoir ou de l’opposition ;

montrer à l’ensemble du peuple burkinabè et à sa classe politique quelles sont les voies à suivre pour l’édification d’une nation burkinabè unie, forte et prospère comme l’a voulue les fondateurs de la nation. C’est donc la volonté simultanée d’un côté de sortir du milieu idéologique proprement dit, et de l’autre, de mettre en cause les clivages politiciens actuels Opposition/Pouvoir pour un nouveau clivage réformistes/conservateurs.

Le vrai clivage, c’est entre le peuple et la classe dirigeante

A travers ce projet, nous souhaitons rassembler tous ceux et toutes celles qui :
souhaitent proposer une alternative crédible à la pensée unique,
sont les victimes des déséquilibres actuels de notre société,
sont les victimes des politiques incohérentes de l’Etat inspirées par les institutions financières internationales,

considèrent que le vrai clivage n’est plus entre l’opposition et le pouvoir mais qu’il est entre le peuple et la classe dirigeante, et entre l’acceptation ou le refus des évolutions dangereuses actuelles telles que :
l’accroissement du fossé entre les riches et les pauvres, entre la ville et la campagne,
le processus de concentration spatiale des activités, des hommes et des équipements dans la seule ville de Ouagadougou qui conduit à un déséquilibre flagrant de développement avec les centres urbains secondaires,

le développement de l’individualisme qui se traduit par l’exclusion croissante et le développement d’un sectarisme dangereux ;
la dépersonnalisation croissante des relations et des actes économiques, qui induit une dépersonnalisation accrue des acteurs économiques ;
la montée de l’ethnocentrisme, signe avant-coureur des crises identitaires, etc.

La question qui se pose donc à tous ceux qui ont pris conscience de cette réalité, est de savoir comment sortir du carcan, comment desserrer l’étau dans lequel nous sommes pris.

Faire comme Olesegun Obassandjo

Cela passe nécessairement par la convocation d’un cadre de réflexion regroupant tous les acteurs de la société civile, les organisations politiques, les notables des différents groupes ethniques, les représentants des grandes institutions nationales et les partenaires au développement de notre pays. Le président nigérian, Olesegum Obassandjo a institué dans son pays un cadre de ce genre.

Un tel forum, à valeur semi-constituante dont les conclusions seront soumises au parlement pour être adoptées au titre des amendements constitutionnels quand c’est le cas, devra se pencher sur les questions suivantes :

1. la définition d’un nouveau statut de l’Etat et de nouveaux organes dirigeants ; 2. la redéfinition des régions et de leurs missions ; 3. le partage des ressources économiques et financières entre les régions et l’Etat central ; 4. le partage des pouvoirs entre la région et l’Etat ;

5. le principe de complémentarité entre les régions ; 6. la démocratisation du pouvoir économique et la transparence des circuits financiers pour permettre à tout citoyen burkinabè d’entreprendre équitablement ; 7. la « demonopolisation » du foncier national, 8. la « demonopolisation » des Grands emplois publics, à savoir les directions des entreprises publiques, les présidences des grandes institutions étatiques, les chancelleries importantes, etc...

9. les armoiries nationales et celles locales, la devise nationale ; 10. un principe de coexistence de nos différentes cultures ; 11. l’opportunité d’une loi d’amnistie seulement dans les cas de victimes dont les ayants droit ont accepté de participer aux Journées nationales de pardon (JNP) même si elles n’auraient pas accepté l’indemnisation (car en Afrique on ne peut pas monnayer une mort ou une vie), etc.

Les démarches ont commencé

Une délégation du Groupe des démocrates-républicains a depuis un mois demandé à rencontrer dans ce sens le gouvernement de notre pays. Notre parti a choisi la voix opportune pour faire part de son projet. En tout état de cause, nous lançons une invitation à tous les démocrates et patriotes sincères à faire la promotion de ce projet partout où ils se trouvent.

Ainsi, face au mirage d’une gouvernance qui s’impose d’en haut, le Groupe des démocrates-républicains propose une implication totale de tous ceux et toutes celles dont il est ici question de leur destin. Seule la convocation d’un tel forum peut nous permettre à la fois d’associer le peuple à la définition de son destin, et de faire en sorte que les décisions qui en sortiront soient les plus pertinentes possibles et finalement admises par tous.

Le Burkina Faso doit faire l’économie d’une crise identitaire probable que seule peut lui offrir la concertation, le débat démocratique, la participation de tous au processus de développement et à l’enracinement de la démocratie, au-delà des clivages Opposition/Pouvoir.

Un Etat de droit véritable, basé sur une nouvelle pensée suffisamment ouverte et perméable à toutes les bonnes intentions chargées de favoriser la jouissance des droits fondamentaux, un meilleur partage des ressources nationales pour assurer un développement équilibré des régions, une meilleure redistribution des cartes du jeu politique ainsi qu’une meilleure redistribution des revenus en faveur des plus pauvres et des enfants, doit prendre corps et donner place à chaque citoyen burkinabè. A nous de réaliser cela en nous mobilisant tous autour de ce projet.

Vivre avec les masses, vaincre avec les masses !

Le Bureau politique national

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