Treize mois après le Sommet de Bamako, les leaders et chefs d’Etat de la CEN-SAD se retrouvent, mais cette fois-ci à Ouagadougou. Il s’est agi de réfléchir sur les voies et moyens de développer les pays sahélo-sahariens.

Le président Blaise Compaoré, l’hôte du Sommet, a dans son discours, adressé ses remerciements à toutes les délégations présentes à cette rencontre pour "communier à la fraternité et à la solidarité sahélo-saharienne". Blaise Compaoré s’est réjoui des résultats encourageants déjà obtenus par la CEN-SAD dont la création date de février 1998. C’est pourquoi, il a particulièrement félicité son homologue malien Amadou Toumani Touré, président en exercice de la CEN-SAD pour les succès remportés sous sa direction. Il a en outre rendu un hommage mérité au Guide de la Révolution libyenne, le colonel Muammar Kadhafi "Haut médiateur de la CEN-SAD, qui s’est largement investi dans la recherche de solutions pacifiques et durables aux conflits" apparus dans l’espace de la CEN-SAD et sur le continent africain. Tout en saluant le soutien de l’Union africaine à la CEN-SAD, le président du Faso a rassuré cette Union africaine, représentée à ce Sommet par le Nigérian Olusegun Obasanjo, de la volonté de la CEN-SAD de toujours contribuer à la construction graduelle d’une communauté de destin à l’échelle continentale.

Face à la mondialisation libérale, avec les menaces qui pèsent sur les peuples isolés et sans repère, le président du Faso a souligné l’urgence pour les pays membres de la CEN-SAD de se pencher sur l’élaboration d’un cadre d’intégration et harmonisation de leurs politiques économiques et sociales dans l’esprit de solidarité et de dialogue. Cela devra passer, de l’avis de Blaise Compaoré, par le perfectionnement des institutions de la CEN-SAD. Ce qui pourrait conduire vers une communauté de paix et de partage.

Succédant au président du Faso à la tribune, le président en exercice de la CEN-SAD, Amadou Toumani Touré du Mali, a remercié à la fois le peuple burkinabè pour l’accueil de ses pairs et singulièrement le colonel Kadhafi du soutien dont il a pu bénéficié au cours de son mandat.

Les deux grandes ambitions de la CEN-SAD

Puissant instrument pour promouvoir le développement, la CEN-SAD devra, de l’avis de Amadou Toumani Touré, développer son agriculture et maîtriser la question de l’eau. C’est la raison pour laquelle il dit avoir, au cours de sa présidence, déployé les efforts pour la création de la Haute autorité de l’agriculture et celle de l’eau. Et il fonde l’espoir que ces deux structures verront bientôt le jour. Le Mali qui a, lors de la VIe session, mis à la disposition de la CEN-SAD 100 mille hectares de terres cultivables, a réaffirmé sa disponibilité à appuyer les producteurs des pays membres de la CEN-SAD dans l’exploitation de ces terrains agricoles. Le président en exercice de la CEN-SAD a par ailleurs appelé au désenclavement des pays membres, et surtout à travers des solutions quant à la question de la hausse des prix des hydrocarbures. Au delà des félicitations et des encouragements formulés à l’endroit des médiateurs des différents conflits en Côte d’Ivoire, au Soudan, au Congo, Amadou Toumani Touré a appelé ses pairs à accélérer le processus de mise en place d’un mécanisme de prévention des conflits. Il a enfin émis le vœu de voir, au sortir de cette session, l’installation des membres du Conseil économique social et culturel de la CEN-SAD.

D’autres intervenants, en l’occurrence le secrétaire général de la CEN-SAD, Mohamed Al Madani Al Azari et la présidente de la chambre de Lords de Grande Bretagne, représentant le Premier ministre britannique Tony Blaire ont salué la tenue de la présente session dont l’objectif est de trouver des solutions aux maux qui minent le développement des pays de la CEN-SAD. D’où leur appel à combattre le terrorisme, les crimes organisés, l’analphabétisme, les maladies, la pauvreté...

Présent à cette VIIe session, le président en exercice de l’Union africaine, Olusegun Obasanjo, tout en encourageant ses homologues africains dans un franc-parler, a soutenu la nécessité pour les différentes organisations africaines de se spécialiser dans des domaines bien précis pour pouvoir réellement atteindre le développement. La CEN-SAD pourrait, de son avis, mettre l’accent sur l’agriculture et sur le volet environnemental, la CEDEAO intensifier ses efforts dans le secteur économique et l’Union africaine accroître ses énergies sur les questions politiques. Ainsi, pense-t-il, l’Afrique pourra se développer. "L’Afrique peut se développer", a-t-il conclu.

Enok KINDO
Sidwaya