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Cinéma : "Delwendé, lève-toi et marche" de St Pierre Yaméogo dénonce une vieille tradition néfaste

Publié le mercredi 1er juin 2005 à 07h41min

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"Delwendé, lève-toi et marche", le dernier long métrage du réalisateur St Pierre Yaméogo, a été projeté en première, lundi 30 mai 2005 au Ciné-Burkina. C’était en présence des journalistes de la presse publique et privée.

Après deux ans, le réalisateur St Pierre Yaméogo est sorti de son silence avec un dernier long métrage intitulé : "Delwendé, lève-toi et marche," primé au Festival de Cannes 2005. Cette œuvre cinématographique a été produit par Dunia Poduction, "Les films de l’espoir et Thema Film AG". Le film retrace un drame contemporain vécu depuis la nuit des temps, et qui persiste de nos jours.

Dans les campagnes, certaines morts inexpliquées sont attribuées à des "mangeuses d’âmes" : des femmes auxquelles les villageois attribuent des pouvoirs occultes et maléfiques. Elles sont alors marginalisées et deviennent les boucs-émissaires de toute une société. Pierre Yaméogo a voulu à travers son film dénoncer cette vieille tradition, encore vivace. L’idée de "Delwendé" selon le réalisateur vient d’un documentaire qu’il avait tourné pour le magazine "Envoyé spécial" de France 2.

Ce reportage faisait allusion à un sujet sur des "mangeuses d’âmes" de ces foyers où les femmes peuvent se réfugier lorsqu’elles sont chassées de leur communauté d’origine parce qu’accusées d’être la cause du décès des enfants de leur village. Frustré par cette situation, le réalisateur a voulu à travers la perche et la caméra, exprimer son désaveu face à ce comportement qui n’honore pas la dimension humaine.

De l’émotion et du suspens

Pendant 1 h 45 mn environ, le spectateur vit réellement, à travers les séquences de scènes qui frisent l’émotion, le suspens, et parfois la colère. A la place des acteurs, c’est son propre jugement que l’on porte sur les hommes dans la société, à travers leurs comportements. Le poids des coutumes et de la tradition y étant pour quelque chose.

"C’est effrayant, beaucoup de personnes dans la capitale croient encore aujourd’hui à cette légende des mangeuses d’âmes". Ce film a pour but de faire évoluer les mentalités, de contrer ces croyances et de réveiller cette partie de l’Afrique. Je veux montrer que certaines personnes trichent et utilisent ces traditions à leur avantage. Ce sont les hommes qui les ont établies, ils doivent maintenant les abolir !

Cette tradition liée à la sorcellerie est une coutume ignoble ; des femmes meurent sur le bord des routes. On leur fait boire une "potion de vérité", un produit très toxique que certaines femmes ne supportent pas, s’est exclamé le réalisateur. Les cinéphiles burkinabè pourront à partir du mercredi 1er juin assister à la projection dans les salles, avant qu’il ne soit acheminé dans d’autres pays en Afrique. Après quoi, "Delwendé, lève-toi et marche" ira à la conquête du public européen.

Privat OUEDRAOGO
Sidwaya

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