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France, Russie, Allemagne :Indécentes bousculades autour du gâteau irakien

Publié le vendredi 12 décembre 2003 à 11h01min

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Ils ont suscité l’admiration du monde entier en s’opposant à la
guerre inique menée par le Shérif de Dallas (George Bush) en
Irak. Mais à l’épreuve des juteux contrats pour la reconstruction
du pays, on a découvert toute l’hypocrisie de leur jeu.

La France,
l’Allemagne et la Russie, d’une même voix, se sont offusquées
de la volonté des Etats-Unis de les écarter des mirobolantes
parts de marché pour la reconstruction de l’Irak. Washington
estime et à juste raison, qu’on ne peut pas avoir le beurre et
l’argent du beurre.

Paris, Berlin et Moscou, en s’opposant en son
temps, à une guerre "sans base légale et totalement injustifiée",
auraient dû aller jusqu’au bout de leur logique. En refusant
d’engager la guerre contre l’Irak, la troïka européenne doit être
conséquente avec elle-même en ayant la décence de ne pas
piétiner les cadavres américains, italiens, espagnols ou autres
japonais pour des sacs de dollars.

A l’évidence, la realpolitik,
les énormes enjeux économiques et la rapacité que suscite la
reconstruction des ruines irakiennes ont mis à nu toute
l’hypocrisie d’une Europe qui se voulait pourtant la garante des
vertus démocratiques et de la légalité internationale. On se rend
compte finalement que des millions de personnes, ayant battu
le pavé de par le monde pour soutenir cette défiance à l’égard
des Etats Unis, ont été simplement sacrifiées sur l’autel
d’intérêts purement mercantiles. Ce retournement de position
qui s’amorce peut ternir l’image et la réputation de défenseurs
d’un monde plus juste qu’avaient acquise ces trois pays.

On voit donc que face à l’odeur du pétrole, les nobles idéaux
défendus par ces chevaliers européens se sont évanouis dans
les tempêtes de sable du désert irakien. Ils ont eu beau jeu de
dénoncer la présence américaine au pays de Saddam Hussein,
il n’en demeure pas moins qu’ils se bousculent, comme des
vautours, autour du charnier irakien. On comprend dès lors
pourquoi ces pays militent pour une reprise en main rapide des
affaires par les Irakiens eux-mêmes. Ce cas de figure (même
s’il veut donner aux Européens l’image de légalistes) leur offre
en réalité plus de chance d’accéder à des parts de marché
qu’un Irak sous gouvernorat américain. Les stratèges de la
Maison Blanche, n’étant pas nés de la dernière pluie, ont
certainement senti cette manoeuvre.

D’où l’entêtement des Etats
- Unis à maintenir ses Boys dans le bourbier irakien malgré le
lourd tribut humain que cela leur coûte. Ils n’entendent donc pas,
après avoir perdu plusieurs centaines d’hommes au combat (ils
continuent toujours d’en perdre), partager les dividendes de
cette guerre, fussent-ils macabres, avec ceux qui, hier encore,
dénonçaient avec véhémence leurs engagements guerriers.

George Bush, en fin tacticien, a jeté un appât à l’Elysée (France),
au Kremlin (Russie), et au Bundestag (Allemagne). Les
locataires de ces palais semblent avoir mordu à l’hameçon. En
tout cas, leurs chefs d’entreprises expriment ouvertement leur
agacement face à l’intransigeance américaine.

Ainsi, le président américain, dont la cote de popularité ne
faisait que baisser face aux difficultés des soldats américains
en Irak, peut se refaire une nouvelle santé politique. Ses
compatriotes ne lui auront jamais pardonné qu’il accepte de
partager le gâteau avec des pays "hostiles" alors que chaque
jour que Dieu fait, des GI’S meurent en Irak. Les Américains ne
peuvent donc qu’apprécier cette ligne de conduite de la Maison
Blanche. Washington invite, dans un cynisme machiavélique,
ceux qui veulent sentir les effluves du pétrole, à envoyer des
troupes en Irak. Ce qui correspond dans le climat actuel
d’insécurité, à expédier leurs soldats à l’abattoir. Quoiqu’il en
soit, George Bush pour une fois, reste logique avec lui-même.
Et il n’a pas tort.

"Le Pays

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