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Participation électorale : "2 Burkinabè sur 3 ne votent pas"

Publié le mardi 24 mai 2005 à 07h23min

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L’absentéisme électoral est une tradition chez le Burkinabè. C’est, en substance, ce qui ressort du dialogue démocratique, organisé samedi 21 mai 2005 à l’Université de Ouagadougou par le Groupe d’étude et de recherche des étudiants en sciences sociales (GERESS) et le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD).

"L’absentéime électoral au Burkina Faso," c’est sous ce thème que le Grouge d’étude et de recherche en sciences sociales (GERESS) et le Centre pour la gouvernance démocratique ont réuni, samedi en fin de soirée à l’Université de Ouagadougou, des étudiants et des acteurs de la société civile et de la classe politique nationale. D’entrée de jeu, le conférencier, le directeur exécutif du CGD, Augustin Loada s’est interrogé sur le sens du suffrage pour le paysan bukinabè le plus reculé de Falangountou ou de Sogodjankoli. Il a ensuite, évoqué les raisons de l’absentéisme électoral.

Les promesses non tenues, l’incapacité des politiques à résoudre les problèmes de leurs électeurs, le manque de confiance en la classe politique, l’insatisfaction des électeurs face aux choix offerts par les partis politiques sont entre autres , selon M. Loada, les causes de l’absentéisme électoral.

Car dit-il, "refuser de s’inscrire sur les listes électorales ou de participer au choix des gouvernants peut être révélateur d’un déficit d’intégration sociale et à la République". Evoquant les taux de participation à des élections, le professeur Loada note qu’il était de 48,24% en 1970, 35,3% 1978 (législative) alors que la présidentielle donnait le résultat suivant : 35,19% au premier tour contre 49% au second tour. En 1991, il était de 25,28% contre 56% en 1998. Le conférencier conclut alors que l’absentéisme électoral est une tradition chez les Burkinabè.

Le Burkina disposait de 5 millions d’électeurs potentiels en 2002 dont 3 millions d’inscrits. Et le modérateur, Alexis Yaméogo de la Commission électorale nationale indépendante d’affirmer que la révision exceptionnelle des listes électorales s’adresse aux 2 millions d’électeurs non encore inscrits.

Selon lui, l’informatisation du fichier électoral a permis d’épurer 15 000 noms d’électeurs inscrits doublement.

"Si l’éducation électorale n’est pas effective, les élections ressembleront pendant longtemps, à des simulacres," a relevé, le conférencier. Pour lui, l’absentéisme comporte une dimension protestataire. Citant des résultats d’enquête, "on souffre, on veut du travail, ils sont partout les mêmes, pourquoi aller voter, Augustin Loada affirmera que les intellectuels sont les plus critiques. Car dit-il, le désenchantement vis-à-vis de l’utilité du vote, peut conduire à des dérives. Le professeur Loada note qu’en 2002, le Burkina a atteint un taux de participation record (62,70%).

Il pense que ce résultat est à mettre au compte du système électoral et aux méthodes d’inscription sur les listes électorales. La multiplication des bureaux de vote (11 000 en 2002), l’action des partis politiques, de la société civile et de la CENI sont autant des facteurs qui ont favorisé la participation des électeurs. Le professeur Loada distingue deux types d’absentéisme électoral : les absentéismes structurel et conjoncturel.

S. Nadoun COULIBALY
Sidwaya

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