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9ème édition des Journées de la commune burkinabè à Fada

Publié le lundi 23 mai 2005 à 06h58min

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Après Dédougou qui a accueilli du 2 au 6 juin 2004, la 8ème édition sous le thème : « Décentralisation et sécurité sociale », la commune de Fada N’Gourma abrite du 25 au 28 mai 2005, la 9ème édition des Journées de la commune burkinabè sur le thème « Collectivités locales et bonne gouvernance ».

Cette édition est placée sous la présidence du ministre de l’ Administration territoriale et de la Décentralisation, M. Moumouni Fabré et sous le parrainage du ministre des Postes et Télécommunications, M. Justin Thiombiano.

La bonne gouvernance se définit comme l’exercice de l’autorité politique, économique et administrative garantissant la stabilité politique, le développement institutionnel, le respect des droits de l’homme, la participation, l’adhésion et le contrôle des citoyens.

Au plan politique, la décentralisation participe au renforcement de la démocratie en permettant une plus grande implication des populations à la prise de décisions les concernant. Sur le plan économique, elle permet le libre choix des priorités de développement et crée les conditions d’une prise en charge par les populations, de leurs besoins de développement économique et social.

Au plan social et culturel, la décentralisation offre l’opportunité d’une meilleure formulation des projets et programmes adaptés aux réalités locales.

En tant qu’acteurs de terrain dans le processus de décentralisation, les collectivités locales sont les les plus à même de répondre aux besoins quotidiens des populations.

Elle favorise la promotion des acteurs locaux de développement tout en donnant la possibilité de valoriser les potentialités culturelles locales.

Une décennie après la mise en œuvre du processus de décentralisation au Burkina Faso, la gouvernance locale a enregistré des acquis et des avancées significatives, et montré ses avantages et ses forces. Elle a malheureusement aussi rencontré des obstacles qui constituent des goulots d’étranglement susceptibles d’empêcher le plein exercice des pouvoirs et des compétences dans les communes, tant sur le plan institutionnel, économique que politique.

Le processus de décentralisation implique une répartition des compétences et des ressources entre l’Etat et les collectivités décentralisées qui devraient ainsi bénéficier d’un renforcement de leurs capacités d’analyse, d’action et de gestion pour devenir de véritables pôles de développement locaux.

L’accélération du processus est indispensable

En tant qu’acteurs de terrain, les collectivités territoriales sont les plus à même de répondre aux besoins quotidiens des populations à la base. C’est pourquoi l’accélération du processus de décentralisation est indispensable pour permettre aux communes de s’organiser pour mieux répondre aux attentes des citoyens. Elle devra voir la mise en œuvre de dispositions financières adéquates visant à donner aux communes les moyens d’assumer les compétences qui leur sont désormais dévolues afin que le désengagement de l’Etat n’entraîne pas une dégradation des services sociaux de base (l’éducation et la santé), indispensables au bien-être minimum des populations.

Il s’agit en l’occurrence, de la mise en application des principes généraux du transfert des compétences par l’Etat qui doit être accompagné concomitamment du transfert aux collectivités locales des moyens et des ressources humaines, matérielles et financières, nécessaires à l’exercice de ces compétences. Face à des responsabilités aussi importantes qui attendent les communes, les principes de la bonne gouvernance, à savoir la transparence, l’obligation de rendre compte et l’imputabilité devraient accompagner l’action des élus locaux afin de prévenir les errements dans la gestion des ressources locales.

La bonne gouvernance dans les collectivités territoriales implique, par ailleurs, la formation, la mise en place d’une administration locale performante, la recherche de la participation citoyenne, l’amélioration de la communication et de l’accès à l’information. En matière de formation, après dix ans seulement de gestion communale, le manque d’expérience nécessite que les élus municipaux et leurs collaborateurs des administrations communales acquièrent davantage de compétences pour mieux agir et sortir du système d’improvisation et des interventions approximatives et hésitantes. La compétence des agents administratifs des communes est, à cet égard, capitale car c’est d’eux que dépend le bon fonctionnement des services administratifs locaux, sollicités quotidiennement par le citoyen.

Afin d’obtenir une participation consciente et active des populations pour une prise en charge collective et conséquente du développement local, des actions appropriées de mobilisation et une bonne stratégie de communication communale sont indispensables. En tout état de cause, le déficit d’information et de communication, la méfiance, la non implication des citoyens dans la gestion des affaires locales et le développement communal, constituent des facteurs essentiels de l’échec des politiques locales de développement.

Outre donc les compétences et les ressources matérielles et financières, l’éducation, la formation, la sensibilisation, le renforcement de la capacité de dialogue, d’information et d’écoute des communes, sont des conditions favorables à l’émergence d’une nouvelle citoyenneté locale, respectueuse des principes de bonne gouvernance.

Jean-Paul KONSEIBO
Chargé de communication/ AMBF

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