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7e Sommet de la CEN-SAD : La CEN-SAD, une voie originale pour le développement intégré

Publié le lundi 23 mai 2005 à 07h36min

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La Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) tient la 7e session de ses leaders et chefs d’Etat, les 1er et 2 juin 2005 à Ouagadougou sous le thème "La place et le rôle de la CEN-SAD dans l’intégration africaine". L’occasion de présenter cet espace original de développement intégré du continent et d’épiloguer sur les attentes du Sommet de Ouagadougou.

Si la Communauté des Etats sahélo-sahariens (CEN-SAD) n’est pas la "chose" du colonel, Moammar Al Kadhafi, elle reste néanmoins tributaire de l’engagement et de la foi du guide de la révolution libyenne en l’idéal qu’est le développement intégré et harmonieux du continent. Porté sur les fonts baptismaux à Tripoli le 4 février 1998, le budget de la CEN-SAD est en effet, financé à hauteur de 4 % par la Grande Jamahiriya arabe libyenne populaire socialiste. La CEN-SAD est née de la volonté de nos hommes d’Etat qui ont pris conscience de l’ampleur et de la complexité des problèmes auxquels sont confrontés le monde, en général et le continent africain, en particulier.

Décidés à combattre les facteurs endogènes et exogènes de stagnation économique, de sous-développement et d’instabilité, ils en sont arrivés à la conclusion que l’action commune dans la complémentarité est la meilleure voie pour l’intégration de nos Etats et nos peuples.

Pour le coordonnateur général du Sommet, le colonel Gilbert Diendéré, "Ouagadougou sera le Sommet de la concrétisation".

Ce faisant, l’objectif premier de la CEN-SAD est l’établissement d’une union économique globale basée sur une stratégie à travers un plan de développement complémentaire avec les plans nationaux de développement des pays concernés englobant l’investissement dans les domaines agricole, industriel, énergique, social et culturel. Une union préalable à l’intégration monétaire de la communauté. A terme, toutes les restrictions seront levées afin de permettre la libre circulation des personnes, des capitaux et des intérêts des ressortissants des Etats-membres, la liberté de séjour, de propriété et d’exercice de l’activité économique, la liberté d’échange et de circulation des biens, la promotion du commerce extérieur par une politique d’investissement dans les Etats-membres, l’harmonisation des systèmes éducatif, pédagogique, scientifique et culturel dans les différents cycles de formation ...

Des présidents de commissions ont assisté à ce point de presse. On reconnaît le colonel Mamadou Traoré, à l’extrême gauche. Ouagadougou, le sommet de la concrétisation

En tout, six objectifs qui ont été promus à travers les six dernières sessions ordinaires de la conférence des leaders et chefs d’Etat, tenues à Syrte (le 14 avril 1999) à N’Djamena (du 4 au 5 février 2000) à Khartoum (du 12 au 13 février 2001) de nouveau à Syrte (du 6 au 7 mars 2003) à Niamey (du 14 et 15 mars 2003), et enfin, à Bamako le 15 mai 2004. Autant de sessions qui se sont tenues sans un thème préalablement arrêté, ce qui singularise le Sommet de juin prochain à Ouagadougou. Un Sommet qui veut "plancher" sur la place et le rôle de la communauté dans l’intégration africaine, ce qui n’est pas superflu, au regard de la prolifération de regroupements économiques sous-régionaux et régionaux dont beaucoup "naviguent" entre mythe et réalité, confrontés qu’ils sont aux réalités du terrain. La CEN-SAD n’échappe pas à la règle nonobstant les acquis engrangés jusque-là, (seul le Conseil économique, social et culturel demeure non effectif), ce qui a fait dire au coordonnateur général du Sommet de Ouagadougou, le colonel Gilbert Diendéré qu’il va s’agir de "dynamiser" la communauté lors de la 7e session.

"Beaucoup de projets ont été inscrits, beaucoup de choses ont été envisagées", dira le colonel Diendéré lors du premier point de presse portant sur l’événement.

Mais dira-t-il, "tout n’a pas été réalisé", ce qui le fonde à indiquer que "Ouagadougou devra être le Sommet de la concrétisation" en permettant à la communauté de faire "un pas de plus".

Pour le colonel, il n’y a pas lieu de "s’inquiéter" de la prolifération des organisations de développement intégré, car, "toutes ne travaillent pas de la même manière et n’ont pas les mêmes objectifs". Il faut "évoluer progressivement vers une communauté économique africaine par le biais d’organisations sous-régionales travaillant rationnellement".

A terme, "les organisations les moins compétitives vont se fondre dans les plus performantes". La CEN-SAD n’est donc pas "une UA-bis" si tant est qu’elle met en exécution certains projets et résolutions de l’UA, travaillant ainsi à son renforcement. A preuve, le Sommet sur l’eau et celui sur l’emploi de l’UA, tenus tous les deux dans l’espace CEN-SAD, à Syrte et à Ouagadougou respectivement.

Expérience originale donc que cette CEN-SAD qui regroupait au départ, six pays africains (Libye, Soudan, Tchad, Mali, Niger, Burkina Faso) et qui en compte de nos jours 21, ainsi que deux observateurs (Ghana - Sierra-Léone). Une communauté qui s’est vu attribuer le statut de communauté économique régionale lors de la 36e session ordinaire de la conférence des chefs d’Etat de l’OUA, tenue à Lomé en juillet 2000. Elle a acquis le statut d’observateur auprès de l’AG de l’ONU en vertu de la Résolution A/RES/56/92. Ses principaux organes sont la conférence des leaders et chefs d’Etat, le conseil exécutif, le secrétariat général, la Banque sahélo-saharienne pour l’investissement et le commerce (BSIC) et le Conseil économique social et culturel (CESC).

Boubakar SY
Sidwaya

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