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Festival de Cannes : Le prix de l’Espoir à St Pierre

Publié le lundi 23 mai 2005 à 07h34min

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Le festival de Cannes, tenu du 11 au 22 mai 2005, a livré son verdict hier dimanche dans la soirée. La Palme d’or, cette année, a pris la direction de la Belgique tandis que notre compatriote St Pierre Yaméogo dit Saint Pierre a reçu le prix de l’Espoir.

Un prix qui vaut son pesant d’or surtout que l’Afrique était très faiblement représentée à cette 58e édition du 7e art mondial.

Le plus grand rendez-vous du cinéma est sans conteste celui de Cannes. Cette année, c’est plus de 1300 films en provenance de 58 pays différents qui ont été proposés aux sélectionneurs soit 16% de plus que l’an dernier.

A cette tribune cinématographique des grosses pointures, on a enregistré une forte présence de l’Asie (avec plusieurs films dans la sélection officielle et dans les sections parallèles) et de l’Amérique. Et Cannes 2005 a été une opportunité pour la Chine d’afficher sa bonne forme dans ce domaine en remportant plusieurs prix avec « Rêves de Shangaï (Shangaï dreams) » de Wang Xiaoshuai.

L’Afrique, elle, a été faiblement représentée. Au niveau de la section « Un certain regard » figuraient deux films : il s’agit de « Delwendé » du réalisateur burkinabè St Pierre et de « Marock » de la Marocaine Laïla Marrakchi. Le jury de cette édition, présidé par Emir Kusturica, a décerné la palme d’Or (du long métrage) aux réalisateurs belges Jean-Pierre et Luc Dardenne. Les deux frères Dardenne viennent ainsi de rejoindre le cercle très fermé des cinéastes ayant reçu deux palmes d’Or.

En effet, ils avaient déjà obtenu cette récompense en 1999 avec « Rosetta ». Cette année, la moisson a été très maigre pour les réalisateurs français. L’Afrique, et particulièrement notre pays, s’est bien illustrée avec le film « Delwendé » de S. Pierre Yaméogo, qui a remporté le prix de l’Espoir dans la section « Un certain regard », présidée par le réalisateur américain Alexander Payne.

Dans cette section, 23 films venant de pays de tous les continents concouraient pour le prix "Un certain regard Altadis". « Delwendé », qui veut dire « Lève-toi et marche » en moore), a également eu la Mention spéciale du prix du jury œcuménique, une distinction parmi tant d’autres, attribuée en marge de la sélection officielle ».

Le film de notre compatriote, qui a été tourné à Kienfangué à 7 km de Ouagadougou, dénonce le mauvais traitement que la société fait subir aux personnes les plus faibles, accusées d’être des mangeuses d’âmes.

Le réalisateur burkinabè ne veut pas non plus de ces multiples centres hébergeant ces exclus sociaux, qu’il qualifie au passage de « camps de concentration » qui doivent disparaître. Pour porter ce message dénonciateur sur le grand écran, il a fait appel à des comédiens burkinabè tels que Blandine Yaméogo, Claire Ilboudo, Abdoulaye Komboudry, Thomas Ngourma, Célestin Zongo, Daniel Kaboré, etc.

Réagissant dans la presse, le prix de l’Espoir n’a pas manqué de souligner les différentes manœuvres orchestrées pour que son film ne soit pas sélectionné lors de la 19e édition du FESPACO. Il a pris à partie le délégué général du FESPACO, Baba Hama, de la manière la plus crue et la plus directe.

En attendant d’y revenir dans nos prochaines éditions pour tenter de comprendre l’attitude de St Pierre, il faut noter que l’auteur de « Dunia », « Laafi », « Wendemi », « Silmandé », « Moi et mon blanc » et maintenant de « Delwendé » participe au Festival de Cannes depuis 1991.

Et en 1993, son film « Wendemi » avait déjà été sélectionné officiellement dans la section « Un certain regard ». Bravo donc à St Pierre Yaméogo pour avoir fait honneur aux cinémas burkinabè et africain.

Cyr Payim Ouédraogo
L’Observateur

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