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Laurent Bado - Emile Paré : La présidentielle a eu raison de l’attelage

Publié le lundi 23 mai 2005 à 07h58min

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Expliquer aux journalistes les dessous de la crise qui vient de secouer l’Opposition burkinabè unie (OBU), tel était l’objectif de la conférence de presse que son président par intérim, M. Laurent Bado, a organisée le 21 mai 2005 à Ouagadougou. En l’absence notable d’Emile Paré.

Ainsi, le tandem Emile Paré-Laurent Bado n’aura pas tenu plus de douze mois. La perspective de la prochaine présidentielle est venue semer la brouille entre les deux frères qui dirigeaient l’Opposition burkinabè unie (OBU).

En effet, tout a débuté lorsque ce regroupement de partis politiques (PAREN, MPS/PF, CNDP, PDN, PSU) devait désigner son candidat à la présidentielle de novembre 2005. C’est cette désignation qui va révéler, selon le truculent Bado, « l’abîme entre les conceptions et les ambitions ».

Emile Paré

En tant que président de l’OBU, Emile Paré se voyait, dit-on, comme son candidat naturel. Mais Laurent Bado ne l’entendait pas de cette oreille. Pour ce dernier, il fallait désigner celui qui est plus connu et le plus à même de défendre l’idéologie et le programme de gouvernement de la coalition. « Blaise n’est pas le président du CDP, Macaire Ouédraogo n’était pas le président de l’UNDD », a déclaré Bado pour soutenir que le fait d’être président ne confère pas automatiquement le droit d’être le candidat du parti. Depuis, le torchon brûlait entre les deux camarades.

D’ailleurs, à cette conférence de presse, Emile Paré du MPS/PF était absent tout comme Benoît Lompo du PSU. Laurent Bado s’est étalé en long et en large sur le processus de création de l’OBU et sur la genèse de cette crise. Il dit ne pas comprendre l’attitude de son frère, à qui il voulait laisser une OBU forte avant de partir à la retraite. Donc dans cette logique, "le chat noir du Nayala" devait le laisser briguer la magistrature suprême. Au fil du temps, le fossé s’est creusé davantage entre les deux positions.

Pour Bado, les militants du PAREN, qui est au sein de l’OBU, le parti le plus représenté sur le territoire national , qui a des députés et des conseillers municipaux, n’accepteront jamais la candidature de Paré. Les deux frères ont campé chacun sur sa position lors de la réunion du Comité directeur national (CDN) le 24 mars 2005. Ce jour-là, les présidents du PSU et du PDN se sont déclarés favorables à la candidature d’Emile Paré. Celui de la CNDP, Alfred Kaboré, s’est étonné qu’on désigne ainsi le candidat de l’OBU sans tenir compte d’aucun critère. Il a opté pour Laurent Bado et appelé les autres à en faire autant. Aucun consensus n’a été trouvé.

Le 30 mars, Bado et Paré se rencontrent pour discuter toujours du candidat de l’OBU. Ce sera sans succès. Avant de se quitter, Bado aurait dit à son vis-à-vis : « Petit frère, va réfléchir et tu me feras part de ta décision finale ». Mais le « petit frère ne reverra plus jamais le grand frère. Le 8 avril, il s’embarque pour les Etats-Unis sans rien dire à l’intérimaire que je suis ».

Si le CDP gagne, les portes de l’enfer s’ouvriront

Entre-temps, le nouveau président du Parti national républicain/Juste voie (PNR/JV) demande à adhérer à l’OBU. La réunion du CDN qui doit examiner cette demande se tient le 30 avril. Le MPS/PF annonce sa non-participation à cette rencontre et refuse l’accès de son siège, qui servait jusque-là de QG, à l’OBU. Le CDN se déporte alors au Groupe scolaire du plateau. A la fin de la concertation, le PNR/JV est admis à l’OBU.

Le 16 mai, le CDN se réunit encore pour trancher la question du candidat à la présidentielle. Cette rencontre est reportée au lendemain parce que le MPS/PF et le PSU sont absents. Ce report permet au président du PDN de rencontrer Emile Paré, qui aurait dit être prêt à rejoindre l’OBU si Bado n’en est pas le candidat, sinon il irait voir ailleurs. Le 17 mai, le CDN porte son choix sur Laurent Bado comme candidat unique de l’OBU à la présidentielle de novembre.

Pour le candidat de l’OBU, si le régime en place remporte la présidentielle, alors les portes de l’enfer s’ouvriront pour le peuple. « J’exhorte donc les jeunes, objectivement sans avenir, et les femmes, qui souffrent le plus en cas de pauvreté, à s’inscrire sur les listes électorales. Malheur à celui qui dort ou qui rie quand la Patrie est en danger socio-économique ! Honte à celui qui fraude aux élections depuis le recensement jusqu’au décompte des voix ! Honte à celui qui donne sa voix contre un cadeau d’un seul jour en oubliant l’avenir de son enfant ».

Laurent Bado a soutenu qu’on n’aura pas une bagarre comme au sein du PAI. Parce que les statuts de l’OBU sont clairs : celui qui ne se soumet pas, s’en exclut lui-même. C’est dire que dans cette logique le MPS/PF et le PSU sont d’office mis sur la touche. Si tel était le cas, il resterait à l’OBU, le PAREN, la CNDP, le PDN et le PNR/JV. Quoi qu’il en soit, le candidat de l’OBU sera investi le 2 juillet 2005.

San Evariste Barro
Observateur Paalga

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Vos commentaires

  • Le 23 mai 2005 à 13:12, par Madiba En réponse à : > Laurent Bado - Emile Paré : La présidentielle a eu raison de l’attelage

    Toujours des querelles. Je demande fermement à nos opposants de faire preuve de patriotisme et de loyauté. Toutes ces querelles ne mènent à rien si ce n’est le désordre démocratique.

    Toutes ces divisions au sein de l’opposition ne font qu’entraîner des fossés de plus en plus importants entre le peuple burkinabé et les partis politiques que vous êtes. De même, elles donnent l’impression ; même si ce n’est pas toujours le cas ; que les opposants cherchent plutôt à satisfaire leurs intérêts.

    Je dis à Bado ceci : Tu as oeuvré pour la création de l’OBUS, par ta sagesse, sauve le. Convains Paré de revenir. Le départ de Paré anéantira beaucoup de vos projets politiques.

    Pour touver une solution démocratique : Qu’il y’ait un vote,et le gagnant se présente aux élections.

    Sans chercher à comprendre l’attitude réelle de Paré, je pense qu’il ,doit se comporter en vrai démocrate et accepter les verdicts des votes au sein de l’OBUS. Sinon que direz vous si Blaise refuse de reconnaître le verdict des urnes si toute fois il est vaincu aux élections.

    Alors donnez l’exemple de vrai démocrate car c’est par cette seule voie que vous convaincrez le peuple burkinabé.

    Madiba

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