LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Vous n’empêcherez pas les oiseaux de malheur de survoler votre têtе, mаis vοus рοuvеz lеs еmрêсhеz dе niсhеr dаns vοs сhеvеux.” Proverbe chinois

Assemblée nationale : L’orientation du tourisme légiférée

Publié le jeudi 19 mai 2005 à 07h38min

PARTAGER :                          

Deux projets de loi, l’un portant sur l’orientation du tourisme au Burkina Faso et l’autre, sur l’envoi d’observateurs burkinabè au Soudan, ont été adoptés par les députés le 17 mai 2005.

Le projet de loi portant loi d’orientation du tourisme au Burkina Faso soumis à l’examen de l’hémicycle le mardi 17 mai dernier, a pour but d’ériger des barrières contre les effets pervers de ce secteur sur l’environnement et sur les valeurs socioculturelles. Il s’agit, selon le ministre en charge du Tourisme, Mahamoudou Ouédraogo, d’"asseoir un cadre juridique général de référence pour l’orientation cohérente et durable des actions des décideurs, des professionnels du secteur et des partenaires au développement...".

Un projet de réglementation qui permettra de tirer un meilleur profit du secteur du tourisme. Même si déjà les statistiques laissent entrevoir des motifs de satisfaction. Le Burkina Faso avec ses 114 sites touristiques et culturels recensés en 2004, a affirmé le ministre, enregistre en moyenne 200 000 visiteurs par an, pour des recettes annuelles estimées à près de 30 milliards de F CFA. Toutefois, reconnaît Mahamoudou Ouédraogo, les grandes manifestations telles que le FESPACO, le SIAO, comptent pour beaucoup dans les statistiques.

Des chiffres qui font du Burkina Faso la quatrième destination touristique dans la sous-région et la dix-huitième en Afrique.

En réaction, les députés ont salué les efforts du gouvernement en matière de promotion et de développement du tourisme dans le pays. Néanmoins, les élus du peuple ont exprimé des préoccupations. Elles ont trait à la protection de nos œuvres artistiques et archéologiques face au pillage systématique organisé en direction des pays étrangers, aux sanctions prévues contre le tourisme sexuel et à la préservation de la faune, entre autres.

Le ministre dans sa réponse, a reconnu la justesse de la première préoccupation. "Les œuvres (...) font effectivement l’objet d’exploitation frauduleuse...", a-t-il confié aux députés. Il révèle cependant que des textes réglementant les fouilles et les découvertes existent au Burkina Faso. Il a cité dans ce sens l’ordonnance n°85-046/CNR/PRES du 29 août 1985 portant protection du patrimoine culturel.

Un dispositif en relecture actuellement dans l’optique d’intégrer les concepts du moment, a par ailleurs signalé le ministre Mahamoudou Ouédraogo. Sur le terrain, a-t-il poursuivi, la protection se fait en collaboration avec le département d’histoire et d’archéologie de l’Université de Ouagadougou et le CNRST (Centre national de recherche scientifique et technologique). A cela, il faut ajouter le concours de toutes les forces de sécurité.

Concernant le tourisme sexuel, le ministre a déclaré que des sanctions sont déjà prévues dans le code pénal burkinabè. Quant à la préservation de la faune, le ministre s’est dit soucieux de la question. Mais, il n’a pas manqué de partager avec les députés la menace que peuvent constituer les animaux en trop grand nombre. Ces explications de la partie gouvernementale ont convaincu les 90 députés votants du jour qui ont adopté à l’unanimité le projet de loi portant loi d’orientation du tourisme au Burkina Faso.

Des observateurs militaires burkinabè au Darfour

Tout comme le premier, le second projet de loi inscrit à l’ordre du jour de la session plénière de l’Assemblée nationale du mardi dernier a été adopté. Il a porté sur l’envoi d’observateurs militaires burkinabè au Soudan (Darfour).

Ainsi, quatre (4) officiers, deux capitaines et deux commandants des Forces armées nationales séjournent légalement au Darfour, pour renforcer la mission de l’Union africaine au Soudan (MUAS). L’Union avait sollicité les services de vingt (20) officiers burkinabè en tant qu’observateurs, a fait remarquer le ministre de la Défense Yéro Boly aux députés.

Cependant, "au regard du nombre important d’officiers déjà déployés dans les missions de maintien de la paix et dans le souci de ne pas dégarnir les formateurs militaires, le ministère de la Défense en guise de réponse à cette requête, ne peut mettre à la disposition de l’Union africaine que quatre (04) officiers...", a-t-il expliqué. La sollicitation du Burkina Faso répond à son avis à la disponibilité, au sérieux et à l’expérience de notre armée dans les missions de maintien de la paix.

Dans le débat général, certains députés ont déploré le fait que les observateurs sont partis au Soudan avant l’autorisation d’envoi accordée par l’Assemblée nationale (comme le veut l’article 106 de la constitution portant sur l’envoi de troupes à l’étranger).

Le ministre Boly a mis l’occasion à profit pour donner aux députés leur entendement du concept "Troupe". Il s’agit selon lui, d’hommes formés, armés et prêts à combattre sur le terrain. Ce n’est pas le cas des observateurs qui ne sont pas armés et ne sont pas des combattants, a-t-il estimé. Le 1er vice-président de l’Assemblée nationale, président de la session plénière du jour, Oubkiri Marc Yao a abondé dans le même sens en évoquant l’article 151 de la constitution qui autorise le gouvernement à envoyer des troupes outre les lois internes lorsque des accords qu’il aurait signés le lui obligent.

Rapportant les informations de la presse, un élu a fait cas d’une prise d’otage d’observateurs au Darfour. Yéro Boly a affirmé ne pas être au courant. Ce qui est sûr, il a dit être en contact permanent avec les observateurs burkinabè.

Alassane KARAMA (karamalass@yahoo.fr)
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique