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4e Caravane du Sahel : Rendez-vous à Gambaga

Publié le vendredi 13 mai 2005 à 10h21min

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La tournée artistique internationale Caravane du Sahel, entreprise par le ministère de la Culture, des Arts et du Tourisme, est cette année à sa 4e édition. Le cap est mis sur le Ghana avec entre autres activités de la musique, de la danse et la visite des tombes de Yennenga et Rialé.

Au sujet de cette virée culturelle en ex-Gold Coast, nous avons rencontré le directeur des arts du spectacle et la coopération culturelle, Raphaël Kompaoré, cheville ouvrière de cette 4e édition.

Pouvez-vous nous situer le cadre conceptuel de la 4e édition de la caravane du Sahel qui se tiendra au Ghana ?

Il faut d’abord rappeler que la caravane du Sahel a été mise en œuvre depuis 1997 sous l’impulsion du ministre Mahamoudou Ouédraogo avec comme objectif de créer un cadre international pour promouvoir les artistes burkinabé méritants.

Il s’agit également de fraterniser avec les pays tout en renforçant nos relations à travers la culture. Nous voulons aussi permettre et favoriser un brassage entre nos artistes et ceux des autres pays. Depuis la date de son lancement, la caravane a pu sillonner 4 pays : la Côte d’Ivoire en 1998, le Mali en 1999, le Niger en 2000 et le Ghana en 2005.

De la 3e édition en 2000 à la présente en 2005, qu’est-ce qui explique cette brève interruption ?

Vous savez, les programmes d’activités sont toujours tributaires des aléas budgétaires. De ce point de vue, il y a des années où la conjoncture n’est pas très favorable, ce qui a pour conséquence de redimensionner et de repositionner ces activités.

Nous sortons cette année parce que les conditions sont meilleures et grâce à l’implication personnelle du ministre dans la recherche des fonds nécessaires. Nous espérons vivement que cette relance ira très loin pour le bonheur de nos artistes, de l’administration culturelle et des pays visités.

Quels sont les artistes nationaux qui participeront à cette caravane du Sahel 2005 ?

Cette année, nous avons retenu 4 groupes pour la qualité de leurs œuvres, leur ingéniosité et leur parcours artistique : ce sont Kisto Koimbré du Kadiogo (vedette de la chanson traditionnelle), la troupe de Yayori de Sifarasso (lauréate en musique traditionnelle à la SNC 2004), la troupe Warba de Mogtédo (lauréate en danse traditionnelle à la SNC) et la troupe Fom Tugol de Dori (lauréate aux grands prix nationaux de la chanson traditionnelle). Vous conviendrez avec moi que c’est un plateau très alléchant et diversifié, car ce sont des troupes qui ont fait leurs preuves sur le plan national.

C’est donc une occasion qui s’offre à elles de s’exprimer et de véhiculer la culture burkinabé. Et nous allons leur donner de meilleures conditions à cet effet. Si l’on considère que nous avons des compatriotes qui vivent au Ghana avec une diversité d’origines, il est de notre devoir de faire en sorte qu’il y ait une certaine représentativité sur le podium. Dans cette multitude, il faut que chacun y trouve son compte.

Après le Mali et le Niger, bientôt le Ghana, est-ce que le nom Caravane su Sahel sied toujours ?

Dans la Caravane, il faut avoir à l’esprit le caractère itinérant de l’opération. Les spectacles ne se déroulent pas dans une seule ville, car nous performons villes après ville. Sahel parce que nous sommes un pays sahélien. C’est le sens du nom de baptême de ces plateaux tournants. Il reste maintenant que nous irons partout où le devoir de promotion de notre culture nous interpelle.

Nous nourrissons l’ambition de quitter l’Afrique pour nous rendre dans d’autres cadres comme en Europe et en Amérique en vue de montrer que nos artistes ont du talent qui peut contribuer au renforcement du patrimoine artistique mondial.

Quel est le programme qui a été concocté pour cette 4e édition ?

Nous avons décidé d’intégrer au podium une troupe locale de chaque ville traversée. Il y a également une autre particularité cette année qui est qu’au -delà de la musique et de la danse, il y aura une exposition d’art plastique. Ce volet sera tenu par la direction du centre national d’artisanat d’art de Ouagadougou. D’ailleurs c’est l’innovation de cette 4e édition.

Les villes qui seront traversées, c’est d’abord Accra pour le lancement officiel le 30 mai 2005 avec la présence effective de M. le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, qui aura à ces côtés le chairman ghanéen de la commission nationale pour la culture. Nous serons ensuite à Kumasi, puis à Sunyani et Tamale. Le bouquet final aura lieu à Gambaga où nous visiterons à l’occasion les tombes de Yennenga et Rialé.

C’est un moment fort que nous allons vivre à la fin de cette opération que nous voulons inoubliable. On a beaucoup parlé de Gambaga, mais peu de gens connaissent en réalité ce village. Gambaga, c’est un village historique à plus d’un titre pour les Mossé, dont les origines s’y trouvent. Pour certains d’entre nous, c’est un retour aux sources avec les fortes émotions que cela peut comporter. Nous invitons tous ceux qui sont intéressés par cette visite à nous rejoindre à Gambaga le 3 juin.

Qu’est-ce ce qui justifie le choix du Ghana cette année ?

Dans notre programme, nous voulons parcourir la sous-région avant d’aller au-delà. C’est le tour du Ghana cette année et nous avons en projet le Togo et le Bénin en une seule sortie ; peut-être l’année prochaine. En plus beaucoup de gens pensent que les Burkinabé ont la plus forte communauté au Ghana.

Après 4 éditions, avez-vous le feed-back sur les retombées de cette sortie culturelle ?

Bien sûr, nous travaillons en faisant des bilans d’étapes. Cela nous a permis de savoir que le succès enregistré au cours des 3 éditions précédentes est bel et bien réel. Cela permet à nos ressortissants de communier avec le pays, même étant loin. Ce sont souvent des gens qui sont établis dans ces pays d’accueil depuis des décennies et qui sont coupés de l’actualité culturelle du Faso.

Ce sont donc des moments d’émotion que nous vivons lors des passages de la Caravane. Lorsque nous sommes sortis pour la mission préparatoire au Ghana, il a été dit que depuis le passage du Laarlé Naaba Ambga il y a plus de 20 ans, nos compatriotes n’ont plus eu l’occasion de vivre leur culture en direct. C’est dire que c’est un évènement qui est très attendu. L’engouement est réel.

Ce programme culturel remplit des fonctions tout aussi intéressantes que diverses et mérite une attention particulière de tous. Ne dit-on pas d’ailleurs que "la culture est le meilleur ciment entre les peuples" ? Ce ne sont pas les relations séculaires entre le Ghana et le Burkina qui diront le contraire.

Interview réalisée par

Kader Traoré

Observateur Paalga

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