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Session extraordinaire du Conseil supérieur de la magistrature : Haro sur la corruption !

Publié le mercredi 11 mai 2005 à 07h22min

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Mardi 10 mai 2005, le Conseil supérieur de la magistrature (CSM) s’est réuni en session extraordinaire autour d’un point principal : la corruption dans la justice et les voies et moyens pour y remédier.

"Pas d’Etat de droit véritable et viable sans une justice forte indépendante et crédible", avait rappelé le président du Faso, président du CSM, à la dernière session ordinaire dudit Conseil.

Or l’élément fondamental si ce n’est fondateur de la crédibilité de la justice reste, au-delà de son indépendance, la probité des membres qui l’animent. Car et il faut en convenir avec Blaise Compaoré, si "le pouvoir judiciaire est le premier refuge du citoyen en quête de confiance, de justice et de sécurité", la magistrature "doit à la fois s’approprier les valeurs de compétence, de probité, de dévouement et cultiver l’éthique de l’équité". Le magistrat doit donc œuvrer "inlassablement à se mettre à l’abri de toute sortes de pression ainsi que des réseaux de corruption et d’abus de tous genres".

Sauf pour lui à vouloir trahir ses obligations édictées par l’article 38 qui stipule : "Je jure et promets de bien et fidèlement remplir mes fonctions, de garder religieusement le secret des délibérations et de me conduire en tout en digne et loyal magistrat".

Loin d’être une simple formalité protocolaire, ce serment doit être le viatique de tout magistrat car, "en le violant, le magistrat se parjure et contribue à fragiliser l’édifice constitutionnel dont le pouvoir judiciaire est un élément fondamental".

La justice, socle de la démocratie

Or, poursuit le président du CSM, la justice "doit consolider la démocratie", si tant est qu’elle est "une exigence essentielle et incontournable, une demande express et récurrente de notre peuple".

Et pour répondre à cette demande sociale forte, Blaise Compaoré en appelle à "l’intégrité et à la diligence" de la justice dans l’accomplissement de ses missions.

Cela participe aussi à apaiser le climat social, les pressions indécentes exercées sur la justice au cours du dernier lustre, venant nous rappeler sans cesse, la nécessité d’une bonne administration de la justice. Il faut cependant savoir raison garder car il est de jurisprudence constante que "c’est le dossier qui conduit le magistrat" et non le contraire.

La demande sociale, en l’occurrence, ne doit pas se transformer en pression spontanée voire sauvage, préjudiciable à l’action efficiente de la justice. Conscient de cela, le président du Faso exhorte l’institution judiciaire à rester "un exemple de probité et d’équité", toute chose qui contribuera à l’atteinte des objectifs de la Haute autorité de lutte contre la corruption.

Rappelons que le rapport de la commission d’étude sur la corruption dans la justice a été élaboré sous la conduite de Ardjatou Dakouré, présidente du Conseil d’Etat et le professeur Alassane Séré, ancien ministre des Ressources animales, membre du CSM. Un communiqué de presse doit, en principe, sanctionner la fin de cette session extraordinaire.

Boubakar SY

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