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Elections présidentielle et municipales : Les conditions de l’alternance sont-elles réunies ?

Publié le lundi 9 mai 2005 à 07h50min

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2005 et 2006 sont des années électorales pour le Burkina Faso. 2005 semble être l’année la plus déterminante parce qu’elle pose le problème de l’alternance au pays des Hommes intègres.

Pour certains, l’occasion est belle pour faire de l’alternance une réalité, ils parlent de l’alternance alternative. Pour les autres, on ne change pas une équipe qui gagne surtout avec des résultats concrets. Mais la question qui reste posée est : les conditions sont-elles réunies pour qu’advienne l’alternance au Burkina Faso ?

La question mérite bien d’être posée quand on voit l’engouement et les grands rémue-ménage qui ont cours actuellement dans les différents états-majors des partis politiques. Car, comme le disait quelqu’un, il ne faut pas vouloir l’alternance pour l’alternance. L’alternance doit survenir pour sauver une situation catastrophique, pour apporter des changements qualitatifs aux besoins des populations que les gouvernements ne seraient plus à même de satisfaire. L’alternance vient pour apporter un mieux-être, une continuité de paix, de développement et de stabilité.

En ce qui concerne le Burkina Faso, l’alternance s’avère une gageure dans la mesure où les conditions constitutives à sa survenue semblent ne pas encore être réunies. Un bon nombre de faits ou de situations peuvent prévaloir ou précipiter l’alternance dans un pays.

Les conditions de l’alternance

L’alternance n’a de chance d’aboutir dans un pays que si les gouvernants sont usés par le pouvoir et n’ont plus aucun projet de société viable à proposer aux populations. Il arrive aussi que les gouvernants aient trahi leurs peuples par des engagements non tenus, des décisions non exécutées et l’alternance n’arrive dans un pays le plus souvent pas par la force des partis politiques d’opposition, mais par le ras-le-bol des populations vis-à-vis des actions du pouvoir établi.

Conditions de vie difficiles, arriérés de paiements de salaires des fonctionnaires, populations spoliées, situation socioéconomique catastrophique etc., tel est le cocktail qui peut présager d’une alternance. L’alternance peut également s’opérer dans un pays si les conditions d’existence, de sécurité, de paix, de stabilité, de faillites des institutions sont remises en cause.

Alors, seulement les populations peuvent faire confiance à l’opposition ou à la société civile dans laquelle elles se reconnaissent pour transformer le chaos, le désastre des gouvernants en une opportunité de changement. Le cas de Lula Da Silva du Brésil, est encore frais dans nos esprits quand bien même les mêmes populations qui ont prôné l’alternance pensent aujourd’hui s’être trompées sur leur choix.

Plus près de nous, Abdoulaye Wade, l’homme du Sopi a profité d’une décadence de son rival de toujours, Abdou Diouf pour qu’enfin advienne le changement au sommet de l’Etat, et ce après 40 ans de pouvoir du P.S. (Parti socialiste).

Quelle situation au Burkina Faso ?

Depuis 1991, le Burkina Faso construit lentement, mais sûrement sa démocratie. Bien sûr tout n’est pas parfait et beaucoup reste à faire. Le niveau de la paix sociale, la stabilité, la situation socioéconomique propices est à améliorer certes, mais surtout à sauvegarder. Cet acquis est le fruit de la détermination, du courage, du don de soi d’un peuple. Il est aussi et surtout le fruit d’un contrat, celui de la confiance, passé entre le peuple et ses gouvernants qu’incarne le président Blaise Compaoré. Président en qui la majeure partie des Burkinabè se reconnaît, mais surtout soutient.

Autour de l’homme se construit un pays dont la seule richesse demeure la ressource humaine. Les valeurs que sont la paix, la tolérance le respect sont autant d’atouts prônés et surtout promus par le président Compaoré. Des valeurs qui font de lui un candidat naturel des Burkinabè, en témoignent les mouvements spontanés de la société civile pour soutenir sa candidature. Ce n’est donc pas l’opposition qui ne se prépare pas ou qui a des difficultés certaines, ce sont les conditions de l’alternance qui ne sont pas encore réunies.

Jules Robert ILBOUDO
L’Hebdo

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