LeFaso.net, l'actualité Burkinabé sur le net
Proverbe du Jour : “Soyez un repère de qualité. Certaines personnes ne sont pas habituées à un environnement où on s’attend à l’excellence.” Steve jobs

Délimitation de la frontière Benin-Burkina : Les experts se séparent en queue de poisson

Publié le vendredi 6 mai 2005 à 08h11min

PARTAGER :                          

Les travaux de la 10e session de la commission mixte paritaire bénino-burkinabè se sont achevés mercredi 4 mai dernier en fin de soirée, "en queue de poisson". La trentaine d’experts des deux pays ne sont pas parvenus à un consensus en vue d’achever le tracé de la frontière commune.

Trois jours d’échanges n’auront pas permis aux experts béninois et burkinabè de proposer de nouvelles pistes en vue d’achever le tracé théorique de la frontière entre les deux pays. Ils se sont contentés de formuler des recommandations, chacune des parties étant restée campée sur sa position.

Les experts ont donc proposé à l’issue de leurs travaux, la poursuite de campagnes de sensibilisation aux fins de préserver la paix et d’assurer la concorde et l’harmonie au sein des populations de la zone litigieuse de Kourou/Koalou. Ils ont ailleurs préconisé des concertations préalables entre les deux gouvernements avant l’érection de nouvelles infrastructures dans la zone Kourou/Koalou, l’établissement d’un procès verbal d’inventaire des infrastructures réalisées ou en cours de réalisation par les deux pays dans la zone "disputée".

Enfin, les experts ont souhaité que pour un climat de paix, d’harmonie et de concorde, des projets de jumelage et de coopération entre les localités frontalières soient initiés au profit des populations.

Au moment où débutent ce vendredi, les travaux de la grande commission mixte Bénin-Burkina, la question de la délimination de la frontière commune reste posée.

Chacune des deux parties est restée mordicus sur sa position. Le Burkina a proposé que soient reconsidérés les déférents textes antérieurs à 1932 (date de la suppression de la colonie de Haute-Volta).

Et la partie burkinabè de se convaincre que les textes qui définissent la frontière commune Benin-Burkina sont la loi de 1947 reconstituant la colonie de Haute-Volta dans ces limites de 1932. Les experts burkinabè pensent que "refuser de prendre en considération les textes qui ont été retenus d’accord-parties n’est pas de nature à faciliter la recherche d’une solution consensuelle".

Par conséquent, estiment-ils, la position béninoise tendant à dire que ces textes sont en contradiction avec les dispositions de la convention franco-allemande de 1897 sur la frontière Dahomey-Togo ainsi que son protocole de 1912 est insoutenable.

De son côté, la partie béninoise fonde sa position sur la convention du 23 juillet 1897 entre la France et l’Allemagne en vue de délimiter leurs possessions du Dahomey, du Soudan et du Togo.

Elle évoque aussi la déclaration et le protocole du 28 septembre 1912 relatifs à la délimitation des possessions françaises du Dahomey et du Soudan et du territoire allemand du Togo, le procès-verbal du 20 octobre 1913 portant sur l’abornement de la frontière Togo-Dahomey.

Les experts béninois s’accordent à dire que les conventions internationales ont une force supérieure à toutes lois légales et réglementaires interne d’un pays. "Le protocole de 1912 et le procès-verbal d’abornement de 1913 ont une valeur probante supérieure aux lois décrets et arrêtés pris par le colonisateur français" ont-ils indiqué.

Selon les termes de l’arrêté général de 1938, la frontière à l’Ouest du cercle de Natitingou se situe entre le point 109 et le point 72 de la frontière Togo-Dahomey (Bénin actuel). Les experts béninois concluent alors que le point 109 ou borne 214 demeure un point double commun définitif entre le Togo et le Dahomey.

Nadoun S. COULIBALY
Sidwaya

PARTAGER :                              
 LeFaso TV
 Articles de la même rubrique