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Référendum sur la constitution européenne : Pourquoi les Français ont peur

Publié le mardi 3 mai 2005 à 08h03min

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Si l’on en croit les sondages actuellement effectués en France, le "non" l’emporterait lors du référendum du 28 mai prochain sur la constitution européenne. Une "surprise" qui confirme la frilosité confinant à la peur d’une France insérée mécaniquement dans la mondialisation et qui a perdu depuis, son statut de superpuissance.

Si le "non" l’emportait donc le 28 mai prochain ce serait une "surprise" parce que la France aura été jusque-là avec l’Allemagne et dans une moindre mesure le Royaume-Uni la "locomotive" de l’Europe. Qui ne se souvient du couple Mitterrand - Kohl qui a, tout au long de la décennie 80 donné ses contours définitifs à cette Europe qu’à la suite du concepteur Schumann certains grands noms comme de Gaulle (quoique) Giscard d’Estaing ont façonnée. Et, qu’il était émouvant, ce sommet de Maastricht en 1992, où, enfin le rêve devenait réalité sous les yeux émerveillés des deux complices.

Bien sûr, certains avaient noté que le "bébé" n’était pas si parfait que cela avec la Grande-Bretagne et les pays scandinaves qui avaient préféré garder leurs monnaies, premier attribut de leur souveraineté.

"The sterling for ever" (la livre sterling pour toujours) avait clamé l’inflexible et coupante madame Tchatcher alors Premier ministre, "Miss Maggie" se démarquait donc de l’euro, donnant à voir déjà, les désagréments que subiraient ceux qui avaient imprudemment "lâché" ou fondu leurs monnaies dans l’euro.

Si l’Allemagne a pu contenir le choc du fait de sa puissance économique, (de nos jours l’Allemagne "rentrée" en récession avec la vague de "nouveaux" Allemands issus de la fusion avec la RDA) découlant de sa centralité en Europe.

La France, elle, s’est trouvée larguée par les deux autres grands (Royaume - Uni et Allemagne).

Le "Coq" a perdu de sa superbe

Quant à la comparaison avec les USA autant ne pas la faire, tant elle serait désobligeante pour le coq gaulois. Affaiblie par un système de sécurité sociale parmi les plus chers du monde, "corsetée" par ses alliés traditionnels dans son précarré depuis l’avènement de la mondialisation marchande, (c’est vrai qu’ici, la charité n’est pas de mise) et mise récemment à l’agonie par la politique vengeresse de l’Oncle Sam, l’économie française n’arrive plus à "créer du bonheur" pour le bon peuple de France et de Navarre.

Chez nos "ancêtres" les Gaulois, la demande sociale devient de plus en plus forte et pressante. Impossible d’avoir un boulot stable avant 32 ans, des SDF en veux-tu en voilà, quoi de plus normal que l’on ait peur de s’engager dans "l’inconnue". Surtout que cette Europe est susceptible d’augmenter le chômage avec les délocalisations d’entreprises qu’elle permet. 110 euros pour l’ouvrier polonais, contre plus de cinq cents pour son homologue français, le choix est vite fait. Pour conjurer le mauvais sort, Paris ne peut que creuser son déficit budgétaire, pour financer les secteurs porteurs qui sont très coûteux. Et même à ce niveau la solution n’est pas miraculeuse, car on ne peut pas user indéfiniment de cette méthode keynesienne dans ce monde ultra-libéral. Les grands comme les USA ne le toléreraient pas et des mesures de rétorsion suivront.

Voilà pourquoi le secteur de la recherche français est "sinistré". "Y a pas l’argent pour bouffer, n’en parlons pas pour réfléchir" dirait Mba Bouanga, le comédien qu’on ne présente plus. Ces lendemains qui ne chantent pas, voilà où se nichent les angoisses et les peurs du peuple de France. Et comme la classe politique n’arrive pas à répondre à leurs interrogations fondamentales, les Français ne peuvent que les considérer comme des "ventistes".

"Le son n’est pas bon", malgré toute la verve de Chirac qui joue presque sa "carrière" sur ce coup. Il ne suffit pas d’être président, il faut aussi laisser sa marque. Les douze travaux de Chirac ont donc commencé.

Boubakar SY
Sidwaya

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