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Burkina - Canada : L’efficacité de la coopération, objet d’une causerie

Publié le mardi 3 mai 2005 à 08h17min

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L’ambassadeur du Canada au Burkina, SEM Denis Briand, a animé jeudi 28 avril, à Ouagadougou, une causerie diplomatique. "L’efficacité de la coopération canadienne au Burkina". Tel était le thème de cette causerie qui a regroupé des étudiants de divers profils et des professionnels de la diplomatie.

D’entrée, l’ambassadeur Briand fera savoir qu’en raison des nouvelles orientations prises par son pays en matière de politique internationales le 19 avril dernier, son exposé portera plus généralement sur une présentation de "l’énoncé de la nouvelle politique de coopération du Canada".

Intitulé "Fierté et influence ! Notre rôle dans le monde", le nouvel énoncé est selon Denis Briand, un cadre stratégique qui vise à résoudre le problème du recul du Canada sur la scène internationale. Pour ce faire, l’énoncé se fixe cinq axes ou priorités qui vont de la dynamisation de ses échanges avec son géant de voisin du Sud, les Etats-Unis au changement de méthode d’intervention du Canada sur la scène internationale en passant par la construction d’un monde plus sûr, prospère où le développement est la chose la mieux partagée.

C’est ainsi que désormais la politique canadienne ne se limite plus à l’aide au développement. Elle va plus loin, se positionnant comme le partenaire privilégié des pays pauvres très endettés dans leur combat pour l’allègement de leur dette et la mise à leur disposition de ressources additionnelles à même de les remettre sur le chemin de la croissance.

La nouvelle politique canadienne, c’est aussi et surtout la mise à disposition de médicaments essentiels génériques pour améliorer l’état de santé des populations des pays en développement.

C’est en outre un engagement aux côtés des Etats fragiles ou en déroute pour leur permettre de revenir sur le droit chemin et préserver ainsi la stabilité et la paix mondiale.

Le commerce et l’investissement dans les pays en développement, surtout ceux d’Afrique occupent également une bonne place dans le nouvel énoncé. Aussi le Canada s’engage-t-il pour le NEPAD, l’accès des pays les moins avancés au marché canadien tout en disant non aux subventions agricoles dans les pays du Nord. Mieux, il met en place un Fonds d’investissement pour soutenir le commerce dans les pays moins avancés (PMA).

Des interventions qui ne sauraient se faire en l’absence d’une stratégie de développement clairement définie par le pays bénéficiaire.

Selon Denis Briand, une telle démarche permet beaucoup de cohérence dans les politiques de son pays et surtout empêche de "reprendre de la main gauche, ce qu’on a donné de la main droite".

Un souci d’efficacité qui s’accompagne d’une augmentation des ressources d’ici 2010 pour l’ensemble des pays partenaires. Un délai qui pourrait être raccourci de 2 ans pour les pays africains qui sont éligibles à l’aide canadienne. Au nombre de 25 dont 14 en Afrique, ces pays partenaires recevront 2/3 de l’enveloppe canadienne destinée à l’aide bilatérale. L’autre tiers étant partagé entre les pays fragiles, les pays bénéficiaires de l’appui de l’ACDI et les pays en transition.

Ces ressources additionnelles serviront à financer des programmes dans les secteurs de l’éducation de base, de la bonne gouvernance, de la santé et de la nutrition, du renforcement des capacités du secteur privé, de l’environnement et surtout de l’égalité des sexes.

Pour Denis Briand, l’énoncé du 19 avril 2005 appelle de nouveaux mécanismes et approches de coopération dont le mode opératoire sera beaucoup l’appui budgétaire multi-bailleur, un peu de programmes sectoriels et un recours vraiment limité à l’approche projet.

Toute chose qui améliorera, d’après lui, la planification des interventions canadiennes dans le monde, le dialogue avec ses partenaires, la coordination des structures de suivi-terrain et la prise en charge des actions au niveau local.

C’est pourquoi, il pense que le nouvel énoncé aura des effets concrets et durables sur les principales préoccupations mondiales. Il croit aussi que la pauvreté pourra aussi être réduit et les valeurs canadiennes de citoyenneté mondiale (équité, sécurité, prospérité, bonne gouvernance, etc.) partagées au plan mondial. Il espère en tout que le nouvel énoncé mobilisera plus les Canadiens autour des principaux enjeux mondiaux.

Pour ce qui concerne la coopération de son pays avec le Burkina, il rappelle son dynamisme depuis de longues années en citant l’action des coopératives Desjardins qui a donné naissance aux Caisses populaires au Burkina. Il évoque également les activités de l’Aide à l’Enfance Canada au Burkina, de Fonds chrétien pour l’enfance Canada au Burkina et surtout du CECI qui célébrait jeudi ses 20 ans de présence dans noter pays. En clair, et par l’exemple il prouve que la coopération canadienne au Burkina est efficace et que mieux, elle prendra de l’ampleur dans les mois à venir.

Les participants ont voulu en savoir plus sur cet énoncé mais aussi sur la non prise en compte de l’enseignement supérieur dans les priorités de la coopération canadienne au Burkina. Ils ont interrogé enfin Denis Briand sur la position de son pays par rapport à la situation au Togo et en Côte d’Ivoire.

A toutes ces préoccupations, le diplomate canadien, qui fut aussi enseignant, a su apporter les réponses qui seyaient. Pour le coordonnateur du CPAD, cette causerie a tenu ses promesses. "Ce fut dit-il un cadre d’acquisition d’expérience avec un diplomate chevronné".

"Cette causerie a contribué à former plus les jeunes diplomates", ajoute le directeur de cabinet du ministère des Affaires étrangères et de la Coopération régionale.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Sidwaya

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