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L’impasse politique perdure au Togo

Publié le lundi 2 mai 2005 à 09h58min

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L’impasse politique a persisté ce week-end au Togo où pouvoir et opposition campent sur leurs positions malgré les efforts de médiation de l’Union africaine et de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest.

Des milliers de civils se sont réfugiés dans les pays de la sous-région à la suite des violences qui ont éclaté au lendemain de l’annonce des résultats de l’élection présidentielle du 24 avril accordant la victoire à Faure Gnassingbé, fils du président Gnassingbé Eyadéma, décédé le 5 février après avoir gouverné le pays d’une main de fer pendant 38 ans.

L’opposition conteste cette victoire et parle de "coup d’Etat électoral" au terme d’un scrutin truffé à ses yeux d’irrégularités et de fraude.

"Pour rien au monde, nous n’irons dans un gouvernement d’union nationale tant qu’on ne réglera pas le problème du contentieux électoral", a déclaré à Reuters Jean-Pierre Fabre, secrétaire général de l’Union des forces pour le changement, principale composante de l’opposition.

La proposition de mise sur pied d’un gouvernement associant pouvoir et opposition aurait été faite lors d’une rencontre au Nigeria entre Faure Gnassingbé et Gilchrist Olympio, chef historique de l’opposition togolaise.

"Nous ne pourrons pas être dans un gouvernement avec des gens qui nous ont volés. La question d’un gouvernement d’union nationale est secondaire. Pour trouver une solution à la crise, nous demandons qu’on trouve un arbitrage pour régler le problème du contentieux", a estimé Fabre.

"Les résultats sont frauduleux. Il faut les confronter", a-t-il insisté.

Le secrétaire général du parti au pouvoir, le Rassemblement du peuple togolais (RPT), Dama Dramani, a quant à lui renouvelé l’offre d’un cabinet d’union nationale sous la direction de Faure Gnassingbé.

NERFS TOUJOURS A VIF

"C’est à nous la victoire. Nous n’avons aucun intérêt à organiser la violence. Notre candidat élu tendra la main à l’opposition pour la formation d’un gouvernement d’union national", a-t-il expliqué.

"C’est le voeu aussi de la Cedeao avec laquelle nous sommes en phase. Nous avons assuré la Cedeao que nous ferons un gouvernement d’union nationale. Nous pensons que c’est cela qui nous permettra de sortir de la crise".

Les médiateurs africains, emmenés par le secrétaire exécutif de la Cedeao, Mohamed ibn Chambas, et la ministre nigérienne des Affaires étrangères, ont consulté les parties togolaises pour les exhorter à ouvrir un dialogue politique.

Mais pour les analystes, le blocage actuel risque de durer encore un certain temps, le RPT n’ayant aucun intérêt à passer un compromis significatif après sa victoire officielle à l’élection.

Les deux camps, observe un analyste politique à Lomé, ont toujours la sensibilité à fleur de peau.

Dans la capitale togolaise, le calme est revenu dimanche où une partie de la population s’est risquée dans les rues pour se rendre dans les églises malgré la présence de policiers armés de bâtons aux principaux carrefours proches du quartier de Bé, bastion de l’opposition.

Au Vatican, le nouveau pape a prié pour le retour de la paix civile au Togo lors de la traditionnelle bénédiction dominicale donnée depuis les appartements pontificaux dominant la place Saint-Pierre.

"Aujourd’hui, je me sens proche du cher peuple togolais qui est malheureusement déchiré par les divisions internes", a déclaré Benoît XVI. Pour le peupe du Togo et pour tous les autres qui souffrent de la guerre, de la pauvreté et de la maladie, "je prie pour l’harmonie et la paix", a déclaré aux fidèles le pape allemand.

Reuters

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