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Anselme T. Sanon : "Je ne dis jamais pour qui je vote"

Publié le mercredi 27 avril 2005 à 07h29min

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En mars 2005, l’archevêque de Bobo Monseigneur Anselme Titianma Sanou a accordé un entretien à Sidwaya. Au cours de cet entretien qui portait sur la fête de Pâques (Sidwaya Plus du 26 au 28 mars) et sur d’autres sujets d’actualité, la question politique a été abordée.

Mgr Anselme T. Sanou dit ce qu’il pense de la politique et ce que doit être un candidat. Des paroles dignes d’intérêt que nous vous invitons à découvrir dans les lignes qui suivent.

Anselme Titianma Sanou : La politique pour moi est une forme d’amour, de charité et de service que l’on affirme pour le bien commun et pour ses frères. Aussi, la diversité d’opinions est tout à fait normale et elle fait partie intégrante de la politique. Il faut donc que chaque acteur politique, qu’il soit candidat ou électeur, comprenne cela. Il faut également que les candidats soient dignes des postes auxquels ils aspirent. Il s’est nécessaire qu’ils prennent le temps de réfléchir sérieusement aux responsabilités qui les attendent au cas où ils seront élus.

Je pense que doit être finie l’idée de faire la politique pour s’enrichir. Parmi les élus dont le mandat tire vers la fin, certains ont vécu des situations semblables. Prenez par exemple le Général De Gaulle. Ce fut un grand homme politique, mais il a vécu comme ça, sans jamais chercher à s’enrichir exagérément. Le jour où il a perdu les élections, il est parti dignement sans qu’on n’ait à lui reprocher quoi que ce soit. C’est ça qui fait la fierté d’un politicien, de sa famille et de tout son peuple.

Alors je crois que les éventuels candidats ont encore du temps pour travailler à affirmer cette conscience de servir le bien commun et prouver qu’ils sont des candidats dignes. Nous n’avons plus besoin de bouche-trous qui vont pour profiter du peu de "gâteau" dont dispose le pays. Parce que le budget de notre pays par rapport aux réalités est maigre. Il y a de cela quelques années, le budget de tout le Burkina était à peine le budget de l’éducation d’un pays du Nord. Vous voyez que c’est tellement peu et même s’il y en avait beaucoup, je ne pense pas que ce soit par la politique qu’il faut s’enrichir.

Il y a aussi la conscience citoyenne. Il faut que les élus se mettent en tête, qu’au-delà des régions, provinces ou communes, ils sont élus pour le pays tout entier. Toutes ces considérations sont secondes par rapport à la nation qui est tout un ensemble national.

Les élus doivent donc tenir compte de cela sinon ils trahissent en cours de route la confiance qui a été placée en eux.

Il y a des pays qui vivent actuellement des problèmes parce qu’ils n’ont pas su trouver l’équilibre.

S. : La présidentielle c’est pour bientôt. Pour qui Mgr votera-t-il ?

ATS : J’aime beaucoup voter parce que pendant la colonisation, on savait ce que ça représentait. Et même dans l’Eglise dès qu’il y a à voter, je suis prêt à le faire. Mais je ne dis jamais pour qui je vote.

Extrait de l’interview réalisée par Clarisse HEMA
et Urbain KABORE le 24 mars 2005
Sidwaya

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