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Autorité du Liptako-Gourma : Un programme régional pour développer l’élevage

Publié le mercredi 27 avril 2005 à 07h27min

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La 6e conférence des chefs d’Etat de l’autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma s’est tenue le 25 avril 2005 à Gao en République du Mali.

Elle a connu le lancement d’un programme régional de développement de l’élevage. Le président du Faso y était aux côtés de ses pairs du Niger et du Mali.

Deux événements majeurs ont marqué les retrouvailles à Gao au Mali des trois (3) chefs d’Etats des pays membres de l’autorité de développement intégré de la région du Liptako-Gourma (ALG) : "Le lancement d’un programme régional de développement de l’élevage et la tenue de la 6e conférence de l’Institution".

Les chefs de l’Etat malien, Amadou Toumani Touré, burkinabè, Blaise Compaoré et nigérien, Mamadou Tandja se sont en effet donnés rendez-vous le 25 avril 2005 dans la "cité des Askia" (appellation de Gao). Ils ont échangé sur les grands chantiers à entreprendre dans le Liptako-Gourma et réfléchi sur l’avenir de cet organisme créé en 1970.

C’est le quartier de Boulgoundjé dans la commune rurale de Gao qui a abrité le lancement du programme régional de développement de l’élevage. Un acte qui revêt une importance certaine, précisera le ministre des Ressources animales du Burkina Faso, Alphonse Bonou dans la mesure où "dans les 3 pays, l’élevage représente la deuxième source de recettes d’exportation après le coton au Burkina et au Mali, les mines au Niger".

La mise en œuvre dudit Programme, selon le directeur général de l’ALG Seïni Ali Gado, va nécessiter un investissement de 26 milliards de F CFA financé par la banque islamique de développement (BID), le Fonds régional de la CEDEAO et les Etats membres. Le président Amadou Toumani Touré a indiqué que ce programme, constitue un tournant décisif dans la vie de l’ALG.

Il a revélé que ce chantier a été possible grâce à l’engagement personnel de son homologue du Burkina Faso, Blaise Compaoré et au dynamisme de l’équipe technique de l’Institution. Le chef de l’Etat burkinabè, président en exercice de l’Autorité du Liptako-Gourma, a quant à lui, émis le souhait que le programme de développement de l’élevage puisse influer de manière positive sur la vie des populations des trois (3) pays. Pour Blaise Compaoré, les différents acteurs doivent travailler à "imprimer au programme un caractère régional et intégrateur".

Pour joindre l’acte à la parole, il a posé avec ses pairs du Mali et du Niger, la première pierre d’un laboratoire vétérinaire régional. Cette structure permettra de mener des recherches en vue d’améliorer les pratiques d’élevage dans la région du Liptako-Gourma. Au delà du laboratoire régional, l’exécution du programme va se matérialiser dans chacun des 3 pays membres de l’ALG.

Au Burkina Faso, il va s’agir d’un important projet de désenclavement des zones d’élevage par excellence. Ainsi, la piste allant de Dori à Tinakoff en passant par Gorom-Gorom et celle allant de Sebba à Bogandé seront aménagées. Il sera également mené dans le cadre du programme, des recherches sur la tripanozomiase. Sans oublier la formation des producteurs dans le sens d’une meilleure commercialisation de leurs produits.

L’ALG sur de bons rails

A l’issue du lancement du programme régional de développement de l’élevage, les chefs d’Etat du Liptako-Gourma se sont retrouvés à l’Ecole catholique sœur Geneviève de Gao pour leur 6e conférence. D’emblée, le chef de l’Etat malien Amadou Toumani Touré a rappelé la justesse de l’idée de création de l’ALG. "Confrontés aux aléas climatiques et liés par l’histoire, la géographie, le social, nos 3 pays ont compris très tôt la nécessité de créer une organisation de coopération et de solidarité entre eux", a-t-il salué. Il a traduit l’engagement de la République malienne à œuvrer à la pérennité et au succès de cet "instrument privilégié de fraternité, de développement, de paix, de stabilité..."

Le président du Faso, Blaise Compaoré a dressé le bilan de la table ronde des bailleurs de fonds de l’Autorité tenue à Ouagadougou en mars 2003. "un bilan positif", a soutenu Blaise Compaoré. Le premier motif de satisfaction réside selon lui, dans le succès et la qualité de l’encadrement technique de la table ronde. Le second, a-t-il poursuivi, tient à la hauteur des engagements pris dans un monde en proie à l’injustice, à l’égoïsme et au repli sur soi.

Ce qui amène Blaise Compaoré à dire à ces pairs ceci : "Nous devons alors maintenir un dynamisme et une capacité d’adaptation dans notre espace sous-régionale face aux mutations du monde actuel".
La conférence des chefs d’Etat a été aussi l’occasion de prendre connaissance du rapport de la session extraordinaire du conseil des ministres de l’ALG tenue le 23 avril dernier à Gao.

Le président dudit conseil, le ministre burkinabè de l’Economie et du Développement, Seydou Bouda a rappelé aux chefs d’Etat la nécessité de hiérarchiser les projets et programmes de l’Autorité soumis aux bailleurs de fonds.

Cela, a-t-il expliqué, va permettre de mieux "s’attaquer" aux priorités que sont le réalisation de barrages, de projets de l’élevage, de développement du secteur du minier, du désenclavement, l’environnement, des secteurs sociaux de base, etc. M. Bouda a aussi indiqué que les projets de la navigabilité du fleuve Niger et du chemin de fer du Sahel ont refait surface au cours du conseil des ministres.

Il a en outre souhaité que des réformes soient entreprises pour faire du Liptako-Gourma, un espace économique intégré tenant compte des spécificités de chaque pays membre. Une idée à laquelle ont adhéré les partenaires techniques et financiers de l’ALG. La communauté des bailleurs de fonds a réaffirmé sa disponibilité à accompagner le Liptako-Gourma dans sa lutte contre la pauvreté. Même si celle-ci a suggéré à l’Autorité d’approcher d’autres partenaires.

Le président du Faso pense qu’il y a eu déjà des avancées dans ce sens. "On peut se féliciter que la nouvelle dynamique engagée au sein de l’ALG depuis la 5e conférence (NDLR : tenue à Bamako le 16 décembre 2000) commence à porter ses fruits... Le cercle de nos partenaires s’est élargie, et notre crédibilité s’est renforcée", s’est-il réjoui. Il a affirmé que l’adhésion des partenaires a permis de mobiliser environ 95 milliards de F CFA.

Toute chose qui assure le démarrage d’importants projets et programmes au cours de cette année, a annoncé le président en exercice de l’ALG. Il reconnaît toutefois que beaucoup reste à faire. Il a par conséquent invité la direction générale de l’Autorité à faire davantage preuve de professionnalisme et d’initiatives. Avant de donner rendez-vous pour la prochaine rencontre à Tillabéry au Niger.

Alassane KARAMA
Envoyé spécial à Gao


Une mobilisation exceptionnelle à Gao

La présence à Gao de 3 chefs d’Etat a suscité une mobilisation "record" des populations. Massées tout le long de la route menant de l’aéroport de la ville aux lieux de cérémonies (plus de 6 km), elles n’ont pas tari d’éloges à l’endroit des présidents Touré, Compaoré et Tandja.

Et cela malgré le soleil de plomb et la température de 43°c qui sévissaient dans la magnifique "cité des Askia". Une liesse légitime quand on sait que la ville de Gao située dans le Nord du Mali à 1200 km de la capitale Bamako n’a pas réuni un tel nombre de chefs d’Etat depuis 1958.

Au delà des populations, la joie pouvait se lire sur le visage des responsables administratifs de la commune rurale de Gao. Le maire Ali Alassane Touré à qualifié l’événement d’inédit. Il a dans la foulée élevé les chefs d’Etat du Burkina Faso, Blaise Compaoré et du Niger, Mamadou Tandja au rang de "Citoyens d’honneur de la cité des Askia"

A.K
Sidwaya

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