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AFAFSI : des marionnettes contre le Sida

Publié le mardi 26 avril 2005 à 06h11min

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L’Association des femmes africaines face au Sida (AFAFSI) a organisé du 21 au 23 avril 2005, à Ouagadougou, un atelier de formation à l’intention d’une cinquantaine d’adolescents de la capitale. C’est le point de départ d’une approche nouvelle de l’AFAFSI dans la lutte contre le Sida par la communication parentale et la santé de la reproduction.

Durant leur formation, les participants ont eu à échanger sur le thème : "Communication parentale et santé de la reproduction chez les jeunes". Ils ont ainsi appris des outils et des moyens de communiquer avec leurs parents sur un sujet toujours considéré comme tabou sous nos tropiques : la sexualité.

Basés sur la marionnette, ces outils et moyens se seraient révélés d’une grande efficacité dans la pratique en dépit du fait que nombre de jeunes la découvrait pour la première fois.
"C’est une expérience formidable, concluante", a estimé Désiré Yaméogo, un des formateurs. Il croit que cela est dû à la nature même de la marionnette réelle et abstraite.

"La marionnette dégage une telle puissance, une magie inégalable dans la transmission d’émotions, de sensations, de vérités qu’un acteur ordinaire aurait du mal à dire en ramassé", a soutenu Désiré Yaméogo de la compagnie artistique dénommée "Les gens du Wisga".

Une démonstration concrète lors de la cérémonie de clôture achèvera de prouver que l’art du fil peut encore plus qu’on ne le pense.

Non seulement les adolescents touchaient de la marionnette, mais l’utilisaient avec une telle dextérité pour résumer l’essentiel du contenu de leur formation. Assurément, ils ont là une puissante arme pour désormais, bien parler avec leurs parents.

Une arme qui leur permet de se maîtriser, d’informer, de dialoguer et d’improviser, si besoin en était, pour attendre le moment propice à une communication mutuellement avantageuse dans la famille.

"Ils savent maintenant se contrôler, gérer les conflits familiaux en évitant surtout de tout mettre sur le compte du conflit de générations", a précisé M. Yaméogo.

Pour Mme Mominata Boyarm, coordonnatrice de l’AFAFSI, l’objectif de la formation est atteint. "Nous voulions donner des informations aux jeunes qui sont souvent vulnérables car déconnectés de la vie sociale. Nous en avons fait des alliés en matière de santé de la reproduction et surtout de lutte contre les grossesses indésirées, les IST et le VIH.

Les connaissances qu’ils ont acquis serviront également à leurs parents car les adolescents arriveront à leur faire comprendre qu’il vaut mieux leur donner toutes les informations sur la vie en famille avant qu’ils ne les apprennent dans la rue. Les informations acquises dans la rue n’étant pas toujours justes", a déclaré Mme Boyarm. Elle est très impressionnée par la capacité d’appropriation de l’approche par les jeunes. Du coup, elle a confié que l’expérience sera poursuivie bientôt. Trois autres formations seraient même envisagées avec "les gens du Wisga".

Le financement serait disponible grâce au soutien du SP/CNLS et de l’UNFPA, partenaires de l’AFAFSI. On n’attendrait plus que les dates soient divulguées par la présidente de l’AFAFSI, Mme Claude Millogo.

En attendant, l’AFAFSI semble avoir trouvé un outil supplémentaire dans la lutte contre le Sida. Un outil souple et pas "choquant" surtout pour les conservateurs car s’adaptant à chaque situation, puisant dans le contexte, les mots et les actes nécessaires pour faire passer l’information, seul remède efficace contre le VIH/Sida.

Créée en 1994 par un groupe de femmes, l’AFAFSI, outre la sensibilisation, est très présente dans la lutte contre le VIH/Sida où elle s’occupe des prostituées, de dépistage volontaire et de prise en charge des personnes vivant avec le VIH/Sida. Son expérience avec les adolescents est une première qui en appellera certainement d’autres.

Victorien A. SAWADOGO (visaw@yahoo.fr)
Sidwaya

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