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Audiences publiques du maire de Ouagadougou : Les dossiers de Boulmiougou examinés

Publié le vendredi 22 avril 2005 à 06h40min

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Initiative commune en direction de tous ceux qui s’estiment lésés dans les opérations de lotissement dans la Commune de Ouagadougou, les audiences publiques auprès du maire Simon Compaoré, ont permis aux populations de s’exprimer de vive voix en présence de tous les acteurs de l’arrondissement de Boulmiougou.

Débutées le dimanche 20 mars 2005 à la Maison des jeunes et de la Culture de Ouagadougou (MJCO), les quatre (04) premières audiences publiques du maire de la Commune, Simon Compaoré, ont été entièrement consacrées à l’arrondissement de Boulmiougou. Au cours de ces séances, 218 dossiers ont été traités dans un décor presque immuable. Devant une assistance des grands jours, le requérant expose son cas au maire de Ouagadougou qui, pour l’occasion était entouré du maire de l’arrondissement de Boulmiougou et du directeur des Affaires juridiques et du contentieux de la Commune.

A l’entame des audiences, le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, a tenu à fixer le cadre de ces différentes rencontres dont le but est de permettre à tous les citoyens qui s’estiment lésés dans les opérations de lotissement de s’exprimer librement. L’initiative des rencontres provenant en grande partie de critiques récurrentes sur la non accessibilité des premiers responsables des arrondissements par les plaignants. Toutefois, a souligné le maire de Ouagadougou, liberté totale est laissée à quiconque, non satisfaite de la démarche municipale, de saisir les juridictions compétentes pour recouvrer ses droits.

Tous les acteurs en présence

Au cours des audiences, la parole était d’abord donnée à la citoyenne ou au citoyen qui évoquait ses griefs contre la commission d’attribution des parcelles. Le maire Simon Compaoré campait le décor avant de donner la parole au maire d’arrondissement. Ensuite, il revenait à la commission de fournir les informations nécessaires par rapport au problème soulevé. En dernier ressort, le maire de la Commune fait la synthèse avant de donner la directive pour la résolution du problème.

Ainsi se sont succédé les plaignants des secteurs 16, 17, 18 et 19 de l’arrondissement de Boulmiougou dont les cas ont été examinés et traités au vu et au su de toute l’assistance. Des recensements ayant précédé les opérations d’attribution, les débats sur le statut de résidents ou non-résidents des plaignants.

Des débats, il est ressorti que des irrégularités enregistrées au moment des recensements ont permis à des non-résidents d’acquérir le statut de résident. Mais la démarche du porte-à-porte, adoptée par la commission, avec la collaboration des populations résidentes, permet d’avoir la photographie de la situation.

Des cas litigieux concernant plusieurs bâtiments sur une parcelle à attribuer, la commission et les plaignants se rendent sur les lieux pour vérification. La commission apprécie en conformité avec les critères établis face à de telles situations. pour les autres cas, des rendez-vous sont fixés sur place par la commission. Chaque cas fait l’objet d’un compte-rendu adressé au maire de la Commune de Ouagadougou.

Tribune privilégiée pour ceux qui avaient des réclamations à faire, force est de constater que plusieurs personnes se sont présentées devant le maire de Ouagadougou pour lui présenter des requêtes ou manifester leurs inquiétudes devant la lenteur des opérations d’attribution de parcelles. Des cas des veuves et des personnes démunies, dans l’impossibilité de s’acquitter des différentes charges, il revient que c’est l’ignorance de la procédure qui crée certaines difficultés. Pourtant, une fiche à remplir auprès du service de l’Action sociale donne droit à une dispense de tout frais lié aux opérations de lotissement.

Boulmiougou : un vaste chantier de lotissement

Au cours des audiences publiques, le maire de l’arrondissement de Boulmiougou, Séraphine Ouédraogo, a évoqué les difficultés qui jalonnent les différentes opérations. Ainsi, l’étendue de l’arrondissement ne permet pas à la commission de se consacrer exclusivement à un secteur pour les attributions.

Par ailleurs, l’ouverture des voies pour l’acheminement de l’eau de Ziga, les opérations de lotissement effectuées par la SONATUR et pour la réalisation de la cité AZIMO, ont constitué des données nouvelles avec lesquelles la commission a dû composer.

Du fonctionnement de la structure en charge des opérations d’attribution, les membres de la commission ont, à l’occasion, porté à la connaissance des populations toutes les informations sur les actes qu’ils posent au cours des opérations. A la Maison des jeunes et de la Culture de Ouagadougou, aucune preuve de corruption et de concussion contre un membre de la commission n’a été livrée à l’assistance. Toutefois, des individus peu scrupuleux ont usé de subterfuges pour gruger d’honnêtes citoyens en leur faisant miroiter des parcelles. C’est ainsi qu’une personne a déclaré avoir remis la somme de 300 000 F CFA à une personne étrangère à la commission, afin de bénéficier d’une parcelle qu’il attend toujours. La personne, incriminée n’étant pas mandatée par la municipalité, il lui a été suggéré de suivre la voie judiciaire pour recouvrer ses droits.

Pour le maire de Ouagadougou, Simon Compaoré, les audiences publiques sont le cadre indiqué pour la résolution des problèmes de lotissement dans la transparence. Une démarche saluée à juste titre par les intervenants qui n’ont pas manqué de saluer l’initiative. Sur la composition de la commission d’attribution, Simon Compaoré a attiré l’attention des uns et des autres sur certains comportements qui, à terme, peuvent nuire à sa crédibilité : tendance de certains membres à vouloir résoudre certaines questions, alors que tout problème doit être soumis à la commission. De la mobilité de la commission entre les différents sites, le maire de Ouagadougou a souhaité l’établissement d’un nouveau planning de travail qui tienne compte des préoccupations des populations. Simon Compaoré a aussi recommandé le respect du timing, eu égard à l’étendue de la tâche qui reste à accomplir. Pour les cas manifestes de plaignants dont la réclamation est fondée, le maire de Ouagadougou a instruit la commission afin que les intéressés rentrent en possession de leurs parcelles, avec l’approbation de l’assistance.

Des sanctions pour les auteurs de malversations

Des accusations de malversations qui circulent à propos des opérations de lotissement à Boulmiougou, Simon Compaoré a été on ne peut plus clair : la Commune de Ouagadougou prendra toutes ses responsabilités si cela s’avérait. Illustration a été faite à la séance publique du 7 mars 2005 où un plaignant a affirmé avoir été victime d’une escroquerie de la part d’un agent de la police municipale, commis à la sécurité de la commission. L’agent de la police municipale lui aurait promis son positionnement sur la liste des attributaires du secteur 19 contre la somme de cent cinquante (150 000) F CFA. Séance tenante, le maire Simon Compaoré a instruit le secrétaire général adjoint et le directeur de la police municipale afin que toute la lumière soit faite sur cette affaire. Des investigations, l’agent indélicat a été licencié des effectifs de la police municipale de la Commune de Ouagadougou.

A l’attention des demandeurs qui attendent leurs parcelles, Simon Compaoré a réitéré que tous ceux qui ont payé, en suivant la procédure normale, auront bel et bien leurs parcelles. Par contre, ceux qui sont passés par des voies illégales ne seront que victimes de leurs propres turpitudes. Le maire de Ouagadougou a, par ailleurs, porté à la connaissance de l’assistance que la municipalité ne se prononce pas sur les dossiers qui se trouvent auprès des tribunaux. La municipalité s’en remettant à leurs décisions. Aussi, Simon Compaoré a indiqué que les audiences publiques n’étaient pas le cadre idéal pour résoudre les questions d’occupation d’espaces verts pour lieux de culte, compte tenu de la délicatesse de ces questions.

Des premières audiences publiques consacrées à Boulmiougou, on peut retenir qu’elles ont été riches en informations et en enseignements. De nombreuses inquiétudes ont été soulevées, des problèmes résolus à la satisfaction des plaignants. L’engouement des populations démontre que l’exercice était attendu. Parfois "électriques", mais souvent conviviales, les débats ont une fois de plus confirmé l’intérêt que revêt la question de la terre au Burkina Faso.

Direction de la Communication et des Relations Publiques
Commune de Ouagadougou

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