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Réinsertion sociale : L’INSS prépare les détenus à ‘’une autre vie’’ après la prison

Publié le mardi 12 janvier 2016 à 23h52min

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Réinsertion sociale : L’INSS prépare les détenus  à ‘’une autre vie’’ après la prison

Une autre vie est possible après la prison et l’Institut des sciences de la société veut préparer les futurs ex-pensionnaires des maisons d’arrêt et de correction de Ouagadougou et de Koudougou à s’occuper ‘’sainement’’ une fois derrière les barreaux. Ceci à travers un projet dans le domaine de la production et la commercialisation des céréales. Mais en attendant, ce sont les agents impliqués dans les processus de production agricole en milieu pénitentiaire, futurs formateurs des prisonniers, qui ont vu leurs capacités renforcées dans le domaine. L’atelier de cinq jours a débuté le 12 janvier 2016 à Ouagadougou.

« Réinsertion socioéconomique des détenus par l’amélioration des circuits de commercialisation de la production céréalière dans les maisons d’arrêts et de correction de Ouagadougou et Koudougou », c’est l’intitulé du projet. Initié par le Département Socio-Economie et Anthropologie du Développement (DSEAD) de l’Institut des Sciences des Sociétés (INSS), en partenariat avec la Direction de la Production Pénitentiaire (DPP) du Ministère de la Justice, le projet vise à renforcer les capacités des détenus dans la connaissance et la maitrise des techniques de production et des circuits de commercialisation des productions céréalières.

Une fois libre, les ex-pensionnaires devraient avoir de quoi s’occuper, « pour réduire le taux de récidive » de l’avis du directeur de l’INSS, Dr Ludovic Kibora qui a présidé la cérémonie d’ouverture de l’atelier. C’est donc un atelier de formation des formateurs, 15 gardes de sécurité pénitentiaires des maisons d’arrêt et de correction de Ouagadougou et de Koudougou, qui à leur tour partageront ‘’la science’’ aux détenus qui seront sélectionnés.

Sur la base du volontariat

« On ne peut former que des gens qui ont des attentes dans le domaine », a ajouté le Dr Ludovic Kibora avant de préciser que c’est aux technologies agricoles produites par les chercheurs de l’INERA que les détenus seront initiés. Et Joseph Compaoré, inspecteur de sécurité pénitentiaire, directeur de la production pénitentiairede préciser que ce sont les détenues qui ont purgé la moitié de leur peine qui seront sélectionnés. « La sélection se fait sur volontariat, en fonction du nombre, et les agents GSP (Ndlr. Gardes de sécurité pénitentiaire) seront là pour les encadrer dans les activités ».

Selon lui, c’est un projet qui sera accueilli avec « joie et satisfaction », par les détenus, d’autant plus que « beaucoup sont en prison peut-être parce qu’ils n’ont pas de quoi s’occuper, et le fait d’en ressortir avec des connaissances et des formations acquises à mettre en pratique, leur évitera de commettre d’autres délits ». L’inspecteur de sécurité pénitentiaire,Joseph Compaoré citera au passage, Voltaire pour signifier que les occupations saines après la prison, éloigneront les détenus des pratiques délictueuses ; « le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin »

Un projet pilote

Le projet« réinsertion socioéconomique des détenus par l’amélioration des circuits de commercialisation de la production céréalière dans les maisons d’arrêts et de correction de Ouagadougou et Koudougou », est un projet pilote, a en croire Dr Roger Zerbo, anthropologue, chercheur à l’INSS et Responsable de l’étude socio-économique de base du projet. En ciblant une grande ville(Ouagadougou) et une autre moyenne(Koudougou), les concepteurs du projet ont également choisi des maisons d’arrêt et de correction où sont pratiquées des activités agricoles.

« Elles (Ndlr. maisons d’arrêt et de correction) ont déjà des mécanismes qui font en sorte que les détenus pratiquent un certain nombre d’activités économiques. On a fait une étude de base qui consistait à faire l’état des lieux d’un certain nombre d’activité qui existent et on s’est rendu compte que l’activité agricole était l’activité phare », a jouté Dr Roger Zerbo.

Si le mécanisme fonctionne et que le projet, qui a une durée de 26 mois, est concluant, il pourrait être reconduit au profit d’autres pensionnaires de maisons d’arrêt et de correction du pays.

Par ce projet, l’Institut des sciences de la société, qui s’intéressent à la dynamique sociale, veut démentir cette pensée de Anthony Dacheville pour qui, « la prison n’est qu’un espace muré qui cache les échecs de la société ». Avec le projet porté par son institution, le Dr Ludovic Kibora veut faire des prisons, des endroits où les détenus prennent un « nouveau départ » une fois derrière les barreaux.

Tiga Cheick Sawadogo (tigacheick@hotmail.fr)
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