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Lutte contre la corruption : Paramanga annonce des sanctions fermes

Publié le mercredi 20 avril 2005 à 10h26min

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Comme il est de coutume, le Premier ministre, Ernest Paramanga Yonli a prononcé le 14 avril dernier son traditionnel discours sur la situation de la nation devant les élus du peuple.

A cette occasion, le Premier ministre est revenu sur le rapport d’activités 2003 de la Haute autorité de la lutte contre corruption. Ce rapport fait ressortir un manque de suivi et une mauvaise gestion de la chose publique, une absence de sanctions effectives ainsi que le non respect du bien commun.

Certes, il est vrai que ce rapport n’apporte rien de nouveau, tellement la corruption est devenue banale et se passe au vu et au su de tous. Nul n’ignore que le pays des Hommes intègres ne répond plus pleinement ce qualificatif tellement la morale y agonise. La corruption généralisée à tous les niveaux a pris le pas sur la loyauté et l’intégrité jadis si chères à nos aïeux et tant prônées par le président Thomas Sankara. Cependant, la nouveauté réside dans cette prise de conscience manifeste de nos autorités à s’impliquer dans la lutte. Dans le cas contraire, la lutte contre la pauvreté ne restera que vaine.

Ne dit-on pas souvent que si le gouvernement, tel que l’a affirmé Ernest Paramanga Yonli, venait à joindre l’acte à la parole, le peuple burkinabè ne lui sera que reconnaissant. En tout cas, le chef du gouvernement semble convaincant. Il annonce des sanctions fermes et sans complaisance aux mauvais exemples et aux fossoyeurs de la république.

Aussi faut-il le souligner, les poursuites judiciaires et les sanctions ont montré leur inefficacité d’autant plus qu’elles interviennent après coup. Et puis la corruption ne cesse de s’accroître. Ne dit-on pas souvent qu’il vaut mieux prévenir que guérir ? Car le salaire du fonctionnaire burkinabè est loin de prémunir la tentation. Tout le monde admet qu’il faut faire des "deals", pour arrondir les fins de mois. Chacun veut alors être à la bonne place et au bon moment. On parle de "bon métier" ou de "fonction à deals". Ainsi, lorsque vous introduisez un dossier au niveau de l’administration, vous devez "graisser les pattes" ou chercher un gros bonnet pour vous couvrir. Dans le cas contraire, vous marchez jusqu’à user vos chaussures. Même certains enseignants qu’on supposait être au mauvais endroit ont trouvé l’idée macabre de tirer profit de l’unique arme qu’ils possèdent, c’est-à-dire les notes pour abuser de la naïveté de certaines jeunes filles.

La lutte contre la corruption est sans nul doute un combat de longue haleine. Mais il suffit d’en avoir la volonté et de se donner les moyens. Il revient donc aux premiers responsables de donner le ton. Ainsi la gestion du déficit céréalier représente un grand défi pour le gouvernement.

Déficit qu’il devra relever pour montrer sa bonne foi en veillant à ce que ces vivres parviennent effectivement aux légitimes bénéficiaires. Mieux que les discours, la multiplication de tels actes sera plus porteuse. Le Premier ministre dit avoir donné des instructions fermes pour barrer la route à la corruption. Nous osons espérer que cela sera suivi d’effets dans l’intérêt du Burkina. En tous les cas, l’avenir jugera.

Fatouma Sophie OUATTARA
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 21 avril 2005 à 07:23, par OMKM En réponse à : > Lutte contre la corruption : Paramanga annonce des sanctions fermes

    Lutte contre la corruption, lutte contre la corruption ; merde. DEans un pays comme le Burkina, on continue a faire des discours sur l’Etat de la Nation et parler de corruption. Passe a l’acte Messieurs les riches. Qui d’entre les ministre au Burkina n’est pas millionnaire ? Combien Blaise Compaore a dans ses comptes ? Et Monsieur Salif Diallo qui fete ses 14.000.000.000 fcfa. Pitié
    Le burkina moyen cherche a manger rien que deux fois par jours tandis que Chantal fait venir aux States ces copines pour faire un Djandjoba pendant le 08mars, journée de la femme.
    Est-ce-que les burkinabes savent que ces dames ont depense le dollar a New York comme si on le fabriquait au Burkina ?
    Pour que la corruption cesse au Burkina, il faut que Blaise cesse de tuer, demissionne du pouvoir avant les elections de novembre, remette au peuple ce qui lui appartient.
    ....

    OMKM, USA

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