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Présidentielle de 2005 : Pourquoi voter pour Blaise Compaoré

Publié le mardi 19 avril 2005 à 07h29min

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C’est donc Ram Ouédraogo qui est la première personne de l’opposition à soutenir la réélection de Blaise Compaoré, pas avec des mots, mais en se présentant au nom de son parti. D’autres en ont fait de même.

Pourtant, un candidat unique qui représenterait tous les partis de l’opposition est la seule chance pour l’alternance, même si cette chance est extrêmement petite.

Ceux qui soutiennent Blaise Compaoré avancent n’importe quel argument. Un groupe d’opérateurs économiques soutient la candidature de Blaise Compaoré. Ils disent que les Burkinabè n’ont qu’à prendre l’exemple des Américains qui ont réélu George W. Bush. Quelle comparaison ! Bush a gouverné pendant seulement un mandat de 4 ans et pour lui, c’est le deuxième qui est le dernier. Pour Blaise Compaoré qui a eu 4 ans de pouvoir partagé avec Thomas Sankara, plus 18 ans de pouvoir sans partage, soit deux mandats de 7 ans, c’est une autre situation.

Selon Blaise (in Jeune Afrique / L’Intelligent n°2238 et le Figaro du 06/12/2004), ni lui-même, ni le Burkina n’ont d’intérêt dans l’instabilité de la Côte d’Ivoire et ce n’est donc pas lui, Blaise Compaoré, qui va déstabiliser la Côte d’Ivoire. Je pense que Blaise Compaoré a fait ce qu’il peut pour défendre nos compatriotes en Côte d’Ivoire, mais c’est une défense difficile et délicate.

Le président Compaoré est fier à juste titre de la liberté d’opinion, d’expression et de la presse (Jeune Afrique n°2288), surtout en regardant nos voisins. Mais Blaise est parfois fatigant et, surtout, il n ’est pas sincère. En tout cas, moi, il me fatigue avec ses paroles en répétant sans cesse : "Laissez les juges faire leur travail", par rapport à l’affaire Norbert Zongo. Nous savons tous que le lien de sang est souvent plus fort que le droit de la justice.

D’ailleurs Blaise Compaoré me fatigue aussi avec son expression perpétuelle de "la volonté souveraine de peuple", quand il s’agit de sa réélection. Quand il parle du développement et du progrès du pays grâce à la lutte contre la pauvreté, c’est absolument inexact ! La situation ne s’améliore pas du tout : nous nous engouffrons de plus en plus, relativement et parfois même absolument, dans la pauvreté (le pourcentage de la pauvreté absolue augmente au Burkina).

"Malheur des malheurs"

Selon les rapports du gouvernement (HACLC), donc pas seulement d’après l’opposition, "depuis ces dernières années, la corruption a pris de l’ampleur et atteint tous les secteurs de la vie économique et sociale".
Le président déclarait le 11 décembre 2002 : "Les mécanismes de lutte contre la fraude et la corruption sont établis et le gouvernement s’emploiera à les rendre opérationnels ; pour les générations futures, aucun sacrifice n’est fait de trop afin de bâtir l’édifice d’une nation forte et prospère".

Des mots qui me font penser à "laissez les juges faire leur travail" à propos du dossier Norbert Zongo (ils ont déjà travaillé six (6) ans et nous sommes encore au stade de 1998). Là où il y a des dictatures, il y a aussi l’impunité, la corruption, la misère et le chômage, surtout parmi les jeunes. Pourquoi alors voter pour Blaise Compaoré ? Les gens de l’Oudalan le savent exactement (Le Pays n°3255).

Au plan politique, Blaise a rendu la liberté aux partis politiques, élections en 1991 et 1998 et 1992-1997-2002 ; c’est vrai, mais au plan socio-économique ? Les gens de l’Oudalan disent que les décisions majeures et courageuses et aussi les engagements nationaux ont contribué à un épanouissement social et à un décollage économique certain : des mots et des mots.

La réalité : corruption galopante, pauvreté grandissante, développement stagnant et justice disparaissante, sinon déjà disparue.
Il ne s’agit pas de paroles, d’accusations gratuites, de ce que je pense, mais il s’agit hélas de faits bien concrets.
Et savoir qu’on aura encore cinq (5) ans de règne de Blaise Compaoré : malheur des malheurs. C’est vrai qu’une conversion reste toujours possible.

Aidons nos riziculteurs et consommons le bon riz du Burkina.

Bonne nouvelle :
Le président Kabila a suspendu six (6) de ses ministres avec possibilité d’une suite judiciaire pour cause de corruption.

F. BALEMANS BP : 332 Koudougou frans_balemans@hotmail.com

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