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Crise ivoirienne : Si Gbagbo avait écouté Blaise ...

Publié le lundi 18 avril 2005 à 07h44min

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Dans la crise ivoirienne, Blaise Compaoré s’est offert en "facilitateur" et il a été traité en "ennemi" du côté de la lagune Ebrié.

A présent que le temps, les pressions, les menaces de sanctions ciblées, les médiations diverses ont eu raison des passions xénophobes et des réflexes ethno-nationalistes, Laurent Gbagbo doit mesurer à sa juste valeur la main tendue du président du Faso qu’il n’a pas su saisir pour éviter à la Côte d’Ivoire de plonger profondément et durablement dans cet enfer.

Du dialogue avec les "putschistes", il n’en voulait pas. Ce dialogue s’est imposé à lui à travers les sommets et autres médiations.

De l’entrée des "rebelles" dans un gouvernement d’ouverture, Laurent Gbagbo ne voulait pas entendre parler de ces "indésirables". A présent, le voilà à négocier le retour des ministres rebelles à la table du conseil des ministres. Parler de la relecture du code foncier et il se bouchait les oreilles pour ne point entendre les arguments avancés. Cette relecture s’est imposée à sa volonté. Ouvrir la prochaine présidentielle d’octobre 2005 à tous les candidats ivoiriens, Henri Konan Bédié, Alassane Dramane Ouattara, principalement, ne faisait pas partie de son calendrier politique, malgré les conseils pour l’amener à fléchir sa position intransigeante.

Avec le recul, il est évident que Laurent Gbagbo a manqué l’opportunité après son élection dans des "conditions calamiteuses", de rentrer dans l’histoire par la grande porte, comme celui qui aurait contenu la plus grave crise de son pays avec un risque de partition et donné à tous les Ivoiriens les mêmes droits devant la loi. Se complaisant dans sa peau de "victime" et rusant avec sa fonction de "président démocratiquement élu", il n’a pas compris que le temps jouait contre son camp.

Aujourd’hui, Laurent Gbagbo est dos au mur. La médiation de Tabo M’Beki aura-t-elle raison de sa roublardise légendaire ? Le référendum, seul alibi dont il usait encore comme parade et dernier recours pour retarder la réforme de la constitution, est à l’unanimité rejeté par la communauté internationale.

Comme le dirait l’autre : "Bori bana". La fuite en avant est terminée. Laurent Gbagbo n’a plus d’eau pour pétrir sa farine. Et la sagesse voudrait qu’il écoute ce conseil amical du président sénégalais Abdoulaye Wade : "... On ne gouverne pas un pays avec la rue".

Toute analyse faite, il ne lui reste qu’à s’inscrire dans le camp de la paix durable ou celui de la guerre fratricide et suicidaire. Si dans les jours prochains, la rue est à nouveau instrumentalisée, c’est qu’il aurait fait le choix de la guerre.

C’est un homme fragilisé par ses propres turpitudes qui doit s’assumer. L’horizon s’assombrit. Si la médiation M’Beki est perçue comme un obstacle pour le président ivoirien de se succéder à lui-même à la présidentielle prévue pour octobre 2005, il y a des risques que les extrémistes de son camp ne se signalent négativement.

En cas d’échec de cette ultime médiation, Gbagbo serait seul responsable. Il ne se serait pas mis dans cette situation inconfortable s’il avait écouté Blaise Compaoré son "ami" d’hier.

Michel Ouédraogo
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 19 avril 2005 à 00:12, par yao(Abidjan) En réponse à : > Crise ivoirienne : Si Gbagbo avait écouté Blaise ...

    De grace en cote d’ivoire on a que faire des conseils d’un criminel comme Blaise Compaore qui n’a pas fini de tuer ses opposants.

    • Le 19 avril 2005 à 11:32, par somwékré En réponse à : > Crise ivoirienne : Si Gbagbo avait écouté Blaise ...

      Petit voyou,
      le vrai criminel, c’est le faiseur de charniers. Celui qui a les mains couvertes du sang de plusieurs africains (burkinabè, maliens, sénégalais, ...) d’européens, d’américains, de canadiens, et j’en passe.
      Il y a criminel dans criminel

      • Le 19 avril 2005 à 19:33, par Hamed Diallo(Quebec -Canada) En réponse à : > Crise ivoirienne : Si Gbagbo avait écouté Blaise ...

        Le president Gbagbo n’a jamais tue son compagnon pour parvenir au pouvoir comme l’a fait le beau blaise.
        Pour parvenir au pouvoir il n’a pas hesite massacrer le pauvre Sankara qui lui faisait naivement confiance..
        Les crimes de blaise ont choque plus d’une personne dans le monde.
        Alors apres avoir heberge des rebelles sous son toit pour aller commettre des crimes en tout genre en Cote D’ivoire ,le beau Blaise est tres mal place pour prodiguer des conseils a qui que ce soit.
        Que Blaise se contente du Burkina comme son butin de guerre .

  • Le 19 avril 2005 à 08:53, par DR Kabore(Washington DC) En réponse à : > Crise ivoirienne : Si Gbagbo avait écouté Blaise ...

    Blaise est le plus beau et le plus intelligent des presidents dans le monde.
    il s’habille tres bien et son epouse chantal est aussi belle .voila ce qui peut faire avancer le debat democratique sur ce site .merci pour tout.

  • Le 19 avril 2005 à 21:22, par h. de gambo(bobo dioulasso) En réponse à : > Crise ivoirienne : Si Gbagbo avait écouté Blaise ...

    salut a tous. je crois qu’il faut depassionner le debat en voyant comment et en quoi blaise peut ou ne peut pas aider gbagbo à s’en sortir. c’est un criminel, il a tué son alter ego pour prendre le pouvoir, il a commis des crimes odieux, tout ça c’est vrai. mais je crois que vu son experience ça peut lui servir de capital pour persuader les autres de ne pas suivre la meme voie.

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