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Séjour du président du Faso en Thaïlande : Un partenariat pour relever les défis communs

Publié le lundi 18 avril 2005 à 07h33min

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Mission accomplie pour la délégation burkinabè qui a séjourné du 8 au 11 avril 2005 au Royaume de Thaïlande. Une ouverture diplomatique de plus pour le Burkina Faso grâce à un autre pont qui va relier les deux pays par un partenariat avantageux pour les deux communautés au-delà des enjeux politiques.

"Par le fait que le monde devient de plus en plus globalisé, les pays en voie de développement, tels que les nôtres, sont trop souvent confrontés à de nombreux défis, en ne pouvant compter que sur eux-mêmes. Dans cette condition, il est de notre conviction que la meilleure manière d’agir est de former des amitiés et partenariats ...". Ces propos du Premier ministre thaïlandais, Dr Thaksin Shinawatra, qui recevait son hôte, le président Blaise Compaoré à un déjeuner officiel, traduisent toute la portée et la volonté des deux pays à se rapprocher.

La visite officielle d’une délégation burkinabè de haut niveau à Bangkok a permis de resserrer les liens d’amitié établis depuis une vingtaine d’années.

Un partenariat mutuellement avantageux, c’est à quoi a abouti la concertation. D’une part, le Burkina a souhaité bénéficier de l’expertise thaïlandaise dans la production de riz, des produits pharmaceutiques, de l’artisanat, de la lutte contre la pauvreté. D’autre part, la partie thaïlandaise s’attend à ce que les opérateurs économiques burkinabè achètent leurs produits et sont prêts à des offres de service en matière d’infrastructures et d’équipements agricoles.

Partager de meilleures pratiques en matière de développement rural

Avec ses 42 000 km2 de terres irriguées, la Thaïlande s’est investi dans la culture de riz. Premier producteur mondial de cette céréale, les rendements ont été optimisés grâce à l’utilisation de moyens matériels modernes et un savoir-faire à la pointe. Ces avancées dans le domaine agricole, le président du Faso et sa délégation ont pu s’en convaincre en visitant une unité de montage de machines agricoles : La Siam Kubota Industry. Ses produits sont essentiellement des tracteurs, des machines de labour et des pièces détachées.

Une gamme de tracteurs est vendu sur le marché thaïlandais mais également en Indonésie, au Cambodge et au Laos.

Un tour dans un centre de recherche sur le riz (Pathum Thani Rice Rechearch Center) dans un champ rizicole expérimental a démontré la qualité et la modernisation du riz thaïlandais. C’est donc avec un intérêt certain que le président du Faso a suivi les informations données par les techniciens thaïlandais "c’est d’abord tirer les enseignements que nous observons dans le domaine de l’agriculture, notamment sur le plan de la production du riz en Thaïlande.

La recherche et les moyens agricoles sont deux composantes importantes et fondamentales. Nous avons vu combien ce pays a pris de l’avance sur nous. L’important c’est de voir comment nous pouvons coopérer utilement avec la Thaïlande dans ces deux domaines pour avoir la semence qui convient à des terres et à une pluviométrie comme c’est le cas chez nous. A travers la recherche et l’adaptation des moyens, il est possible de créer un partenariat utile pour notre agriculture", a confié le président Blaise Compaoré avant de quitter les lieux.

Blaise Compaoré, docteur honoris causa de l’Université Ramkhamhaeng de Bangkok

Le Burkina Faso est riche de la qualité de ses hommes. Cette valeur humaine des Burkinabè est reconnue au-delà des Océans. L’Université Ramkhamhaeng de Bangkok a décidé d’attribuer une prime au premier des Burkinabè ; le président Blaise Compaoré. Le titre de docteur honoris causa en développement des ressources humaines lui a été décerné, dimanche 10 avril 2005.

Ce fut le couronnent de la visite du président du Faso en Thaïlande. Très solennelle fut la cérémonie. Pour l’occasion, tous les francophiles de l’université étaient aux premiers rôles.

Accueil, port des attributs de docteur, c’est une salle archi-comble de diplomates, d’universitaires et d’étudiants que les éloges ont été faits. Auparavant, un documentaire a été projeté sur la biographie de Blaise Compaoré et un aperçu sur le Burkina en développement. Dans son discours, le président du Conseil de l’Université Ramkhamhaeng, M. Prachuah Chaiyasan a donné les raisons qui ont motivé l’attribution de cette distinction. "Sa politique vise à apporter à la société burkinabè un développement économique durable et une formation solide, aussi bien à ceux travaillant dans le domaine privé que public. C’est la force de volonté de ce chef d’Etat, mise au service de la qualité de vie du peuple, qui a su imposer le respect...".

Le président Blaise Compaoré a tout d’abord demandé d’observer une minute de silence pour les victimes des catastrophes naturelles survenues dans la région ces derniers jours.

En réponse à ces éloges, Blaise Compaoré a souligné que cette distinction honore au-delà de sa personne tout le continent africain.

Il a salué les prouesses de l’Université Ramkhamhaeng qui est à la base de l’invention de l’alphabet thaï.

Il a émis le vœu de voir cette université jumeler à celles du Burkina.

L’université de Ramkhamhaeng est forte de près de 500 000 étudiants avec de nombreuses filières avec un accent particulier sur les langues orientales.


Le ministre Benoît Ouattara , du Commerce, de la Promotion de l’Entreprise et de l’Artisanat fait le point de la rencontre avec les opérateurs économiques thaïlandais.

"Nous avons exploré avec les représentants de la Chambre de commerce de Thaïlande les possibilités qu’il y a d’établir un partenariat. Plusieurs domaines ont été ciblés, les hommes d’affaires Thaïlandais peuvent développer leurs activités dans notre pays. Il y a un certain nombre de biens d’équipement et de domaines ou le commerce et l’investissement peuvent être réalisés avec beaucoup d’avantages pour nos opérateurs économiques.

Le président du Faso nous a donné instruction d’envisager rapidement une mission économique pour explorer les différents domaines...

Nos opérateurs économiques intervenons déjà en Thaïlande. Le coton burkinabè s’y vend. On importe du riz de Thaïlande et du matériel électroménager". Nous pensons que nous pouvons faire mieux ...

Pour ce qui concerne les transactions, il s’agit d’établir des liens commerciaux directs de la communauté burkinabè vers les communautés thaïlandaises.

Pour ce type de relations, les cadres existent déjà. Nous avons plusieurs outils qui facilitent et incitent à l’investissement et le commerce. Il y a le code des investissements et d’autres accords. Nous avons reçu instruction d’explorer la possibilité d’établir rapidement un accord de garantie et de protection pour sécuriser ceux des hommes d’affaires thaïlandais qui viendraient investir dans notre pays et bien entendu vice versa.

"Ils peuvent y faire de bonnes affaires. Nous pensons que cette région de l’Asie est émergente donc qui offre des possibilités en terme de qualité de produits mais aussi de compétivité.

C’est toute la force que des pays comme la Thaïlande peuvent avoir et l’intérêt qu’ils peuvent présenter pour nos opérateurs économiques".


Vu et entendu

Le couple présidentiel a rendu une visite de courtoisie au Roi, Sa Majesté Bumibol Adelyadej. Comme le veut la tradition, les habits de couleur noire sont interdits au palais. Les hôtes se sont conformés naturellement à la volonté de la Cour.

Le président du Faso était tout de blanc vêtu.

Quant aux hommes de médias, ils sont "personna non grata" chez le roi. C’est à titre exceptionnel que les "chasseurs" d’images Léonard Bazié (photographe à la présidence du Faso) et Alassane Zéo (Cameraman à la RTB) ont pu immortaliser la visite au palais.

Le Consul honoraire du Burkina en Thaïlande a offert un dîner à la délégation burkinabè dans un restaurant spécialisé. Il s’agit du Seafood Restaurant. "If it swims we have it". Pas besoin de traduction, on y sert tout ce qu’il y a de vivant dans la mer.

Crabes, huîtres, langoustes, crevettes, escargots moules tout y est passé mais non sans difficultés.

Emmanuel Bouda de la presse présidentielle a été le plus célèbre de la délégation. Son nom Bouda du dieu vénéré en Thaïlande et en Asie, d’une manière générale, y a été pour quelque chose. Il ne passait pas inaperçu à Four Seasons Hôtel, où était logée la délégation burkinabè.

Le Consul honoraire du Burkina Faso à Lyon (France), M. Jean-Paul Groullemund est un infatigable promoteur de l’image de marque du pays des "Hommes intègres". Il était à Bangkok avec son épouse de nationalité thaïlandaise aux côtés de la délégation burkinabè. Son cœur ne cesse de battre pour le Burkina pour lequel il parcourt le monde.

En Thaïlande, si l’on vous propose des séances de massage, il faudra réfléchir par deux fois avant d’accepter. Pousser la curiosité au loin et l’on vous proposera d’abord des dépliants qui vous conduiront à des endroits pas du tout catholiques.

Sidwaya

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