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Etat de la nation : Les chiffres de Yonli

Publié le vendredi 15 avril 2005 à 08h02min

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Le Premier ministre Paramanga Ernest Yonli était devant les députés dans l’après-midi d’hier 14 avril pour leur exposer la situation de la nation durant l’année 2004. Pour lui, à la lumière des chiffres, le Burkina progresse.

La croissance économique est marquée, selon le Premier ministre, par la "très bonne maîtrise des prix". Le taux de croissance qui affiche 4,8% est moins bon que celui de 2003 qui était de 8 %. Le déficit pluviométrique et l’attaque acridienne de la campagne écoulée sont évoqués.

Mais cela n’entame pas la tendance générale à la croissance depuis 10 ans. En effet le taux d’inflation est tombé à 0,7% en 2004 contre 2,0% en 2003 et cela dans un contexte marqué par la hausse des prix des transports et celui du KWH. Pour Paramanga Yonli, les prix baissent d’année en année. Les chiffres du gouvernement l’attestent. De 4,9% en 2001, ce taux est passé à 2,3 en 2002 puis à 2,0 en 2003. En 2004, le Burkina est passé sous la barre de 1%.

Les grands équilibres sont ainsi maintenus, même si le budget de l’Etat n’est pas "encore suffisamment équilibré" selon les critères de convergence de l’UEMOA. Le Burkina dans l’ensemble est dans les normes de l’Union. Son taux d’inflation est de loin inférieur à la norme communautaire de 3%. En matière d’arriérés de paiement, l’Etat affiche zéro à son compteur tel que le recommande l’UEMOA. Pour ce qui concerne le ratio dette/PIB nominal , la norme est de 70% au maximum et le Burkina est en deçà avec 46,6%.

Au niveau budgétaire, 462,158 milliards de F CFA ont été recouvrés par les services de l’Etat, soit un taux de 90% en progression de 6,4 %. Une satisfaction particulière pour le recouvrement des recettes fiscales en progression de 15%. Les dépenses quant à elles se sont revelées stables.
Les secteurs qui ont boosté cette croissance sont l’élevage avec une production qui s’est accrue de 2,5%. Le BTP et le secteur minier tirent la locomotive avec chacun une contribution au PIB en progression de 6,2% et de 46,4%.

Au plan des chantiers sectoriels, 2004 a été marqué par le renforcement des capacités énergétiques du pays avec un investissement de 70 milliards pour l’interconnexion des villes de Ouaga et de Bobo et l’augmentation des capacités de production du centre régional de Ouagadougou et de la ligne Kompienga-Bagré-Ouaga. Une politique de densification du réseau électrique est en cours, appuyée par le programme d’électrification rurale.

Du côté des transports, 7,750 milliards de F CFA ont été consacrés à l’entretien courant routier.

Le bitumage des routes s’est poursuivi. Les travaux de l’axe Pâ-Dano-Diébougou-Kampti-frontière de Côte d’Ivoire sont achevés pour le volet initial du marché. L’axe Bobo-Dinderosso est en cours. . Quant à la route Bobo-Dédougou , longue de 175 km, les travaux de bitumage qui ont mobilisé 22,290 milliards de F CFA ont démarré.

Dans son discours sur l’état de la Nation, le chef du gouvernement est revenu sur le processus de réhabilitation administrative qui a coûté 12 milliards de F CFA. L’augmentation "alarmante" de l’insécurité a amené le gouvernement à mettre les moyens en oeuvre pour renverser la situation. Le Premier ministre a alors énuméré le déploiement de compagnies militaires pour renforcer la sécurité dans certains endroits, l’équipement et le renforcement des effectifs des forces de sécurité.

Par rapport à la corruption, Paramanga E. Yonli a confirmé la place de la Haute autorité de lutte contre la corruption comme élément central du dispositif du gouvernement. C’est ainsi qu’il a annoncé que le gouvernement a "décidé de réserver une suite ferme et sans complaisance aux recommandations de la Haute autorité. Il a en outre annoncé que le processus d’élaboration de la politique nationale de lutte anti-corruption sera achevé cette année.

L’exposé du Premier ministre a été fait devant 91 députés effectivement présents dans l’hémicycle. Il a duré exactement 1h 10. Comme le veut la Constitution, les députés ont eu la parole pour poser des questions au Premier ministre qui avait plusieurs membres du gouvernement à ses côtés. Sur la première liste ouverte par le président de l’Assemblée nationale, Roch Marc Christian Kaboré, 43 honorables s’y sont sont inscrits.

La plupart des questions posées se rapportent essentiellement au déficit céréalier, à la corruption, à l’insécurité, à la justice, etc. Jusqu’à 19 h, heure à laquelle nous quittions l’hémicycle, la première liste n’était toujours pas épuisée. Nous reviendrons dans nos prochaines éditions sur le reste des questions et les réponses du Premier ministre.

Une synthèse de Abdoulaye TAO
Le Pays

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