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UNDD : Le Secrétaire politique claque la porte

Publié le vendredi 15 avril 2005 à 07h48min

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Le Secrétaire politique de l’UNDD démissionne du parti, après avoir "observé une dérive inacceptable des positions du parti par rapport à un certain nombre de questions".

Monsieur le Président,

C’est avec un réel regret que je viens vous porter ma démission de l’Union Nationale pour la Démocratie et le Développement (UNDD)

Un réel regret, car je ne saurai oublier les combats difficiles et périlleux que nous avons menés ensemble en précurseurs, aux heures les plus chaudes des combats pour l’avènement de la démocratie dans notre pays, des débuts du Front populaire avec le MDP en passant par la CFD et j’en passe.

Je ne saurai non plus oublier l’espoir que vous et votre parti avez suscité à un moment donné au sein de notre peuple à travers les valeurs que vous défendiez.
Je regrette d’autant plus cette démission que je mesure le poids des liens que nous avons tissés au cours de nos différentes luttes.

Si aujourd’hui, j’ai décidé en ce qui me concerne, d’emprunter d’autres chemins que les vôtres c’est parce que j’ai observé une dérive inacceptable des positions du Parti, par rapport à un certain nombre de questions que je juge personnellement primordiales.

Ces questions sont relatives à la vie interne du Parti et à vos prises de positions par rapport à la crise ivoirienne.

Au plan de la vie du Parti, vous vous êtes attelé à un exercice absolument solitaire du pouvoir qui vous a conduit hélas, à des choix politiques malheureux et regrettables pour notre cause. C’est ainsi que des choix politiques importants ont pu être opérés sur la base de considérations purement subjectives ou selon vos intérêts personnels et des vôtres ; de même les différentes volte-face politiques ou les reniements les plus déchirants sont à mettre sur ce compte.

Quant à vos positions par rapport au conflit interne qui oppose nos frères ivoiriens, vous avez franchi à maintes reprises les limites de l’acceptable.
La lutte politique a certes ses exigences, mais elle doit également comporter des limites à ne pas franchir, me semble-t-il.

S’il est sain de défendre pied à pied ses convictions politiques pour autant qu’elles cadrent avec les valeurs partagées, il devient problématique de privilégier ses intérêts politiques personnels immédiats aux intérêts de son pays. Or, sur le dossier ivoirien, pendant que l’essentiel de la classe politique nationale faisait bloc derrière la défense des intérêts nationaux, vous vous en êtes désolidarisé au nom d’une prétendue immixtion des autorités du Burkina dans la survenance du conflit.

Cette position par rapport à la crise ivoirienne a dégradé l’image du parti à tel point que, nonobstant vos efforts d’explication, celui-ci était désormais perçu comme celui de l’étranger par nos compatriotes.

En ce qui me concerne, je ne saurais hésiter une seule seconde entre le choix des intérêts de mon pays quand il s’agit de les confronter à d’autres intérêts. C’est pourquoi je n’ai personnellement pas compris le sens de vos escapades abidjanaises, ni vos prises de positions par rapport à la crise ivoirienne.

C’est en considération de tout ce qui précède, qu’avec d’autres camarades, je me mets en congé de votre Parti.
Tout en souhaitant bonne réception de la présente, et en vous transmettant néanmoins mes salutations amicales, je vous souhaite bonne chance.

Boubacar OUEDRAOGO
Le Pays

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