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Visite de la jeune ambassadrice de l’UNICEF au Burkina : Catherine plaide pour l’éducation des filles

Publié le mercredi 13 avril 2005 à 07h19min

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"Sensibiliser et plaider sur le plan international pour la promotion de l’éducation des filles au Burkina Faso", tel est l’objet d’une mission canadienne qui a séjourné du 4 au 9 avril 2005, au Burkina.

Accompagnée dans son périple de sa mère, Nathalie Barrette et de la directrice générale de l’UNICEF du Québec, Evelyne Guindo, la jeune ambassadrice de l’UNICEF, (14 ans révolus), Catherine Brunet a pu s’imprégner des difficultés qui entravent d’une manière générale, le développement de l’éducation au Burkina et plus particulièrement, celle des filles.

Chefs religieux et coutumiers, autorités départementales des localités honorées, premiers responsables de l’enseignement, enseignants, parents d’élèves, élèves ... ont reçu la visite de la jeune ambassadrice de l’UNICEF, Catherine Brunet. Une façon pour elle, de toucher du doigt les réalités du terrain en ce qui concerne l’éducation des filles. A cet effet, plusieurs écoles satellites, des garderies ou "bi-songos" , des centres d’éducation de base non formelle (CEBNF) et, une maison de la femme ont été visités par la jeune ambassadrice dans plus de cinq provinces du Burkina. Un véritable marathon auquel a participé une forte délégation burkinabè, venue des ministères de l’Enseignement de base et de l’Action sociale, des institutions œuvrant au bien-être des enfants et plus particulièrement, des filles dont l’UNICEF. La presse nationale et le Réseau des journalistes (REJCED) ont également pris part à cette tournée. A Ouagadougou, dans la province du Kadiogo où elle a amorcé son périple, Catherine Brunet a, entre autres, visité l’école Sainte Caroline sise au secteur n° 9. C’était le 5 avril 2005. Financé par l’Organisation panafricaine des femmes (OPF),ce complexe scolaire a ouvert ses portes le 1er octobre 2003 .Selon la directrice de l’école, Mme Wassa Koné, les élèves de cette école sont issus de toutes les couches sociales. Parmi ceux-ci, il y a des orphelins de mère et/ou de père. Après cette première étape, la mission s’est retrouvée dans la soirée du mardi 5 avril 2005, à l’école "Passemtenga" dans le département de Nobéré, (province du Zoundwéogo) où l’attendait impatiemment une foule venue des villages environnants. La cérémonie riche en couleur, a été l’occasion pour les premiers responsables de l’enseignement primaire, d’évoquer les difficultés qu’ils rencontrent dans la gestion de leur école. Ayant compris que l’éducation des filles est plus qu’indispensable pour le développement du Burkina, ceux-ci ne cessent de sensibiliser leurs ressortissants afin qu’ils scolarisent leurs filles. Ainsi, l’école a enregistré les trois dernières années : 2002-2003 : 42 garçons, 48 filles, soit 54% de filles ; 2003-2004 : 70 garçons, 86 filles, soit 55% de filles ;2004-2005 : 74 garçons, 107 filles, soit 60% de filles.

"Ces résultats pouvaient être nettement meilleurs si toutefois l’école disposait de moyens financiers et matériels" a affirmé Mme Sana, la directrice de l’école.

Cap sur les Balé et le Houet

Dans la matinée du 6 avril 2004, c’est la province des Balé qui a eu l’honneur de recevoir l’ambassadrice de l’UNICEF. Ainsi, Catherine Brunet a pu visiter respectivement les écoles de Virou et de Ouahabou. Ce fut également une belle occasion pour les responsables desdites écoles de remettre leurs cahiers de doléances à l’ambassadrice. Ces doléances se résument au manque d’eau, d’infrastructures et de cantines scolaires. La mosquée du département de Ouahabou, vieille de 199 ans, a été spécialement visitée par la mission. Le cortège s’est dans la soirée du 6 avril, dirigée vers Bobo-Dioulasso (province du Houet). Dans cette ville, la mission a respectivement visité l’école "Colma E", le CEBNF de l’arrondissement de Dô et la Maison de la promotion de la femme. La particularité de l’école Colma E, est qu’elle a reçu 160 enfants rapatriés. La classe de CP1 a un effectif de 177 élèves dont 78 filles, le CM1, 125 élèves, le CM2, 109 élèves. "Il faudrait donc désengorger les classes afin que les enseignants puissent mieux suivre leurs élèves", estiment les responsables de cette école .

Financé par la Gironde, le CEBNF de Colma rencontre des difficultés dues principalement à sa mauvaise gestion. Ce centre manque non seulement d’eau mais également d’électricité, de terrain de sport, ... Quant à la Maison de la femme de Bobo, elle a été inaugurée le 8 mars 2003 et mise à la disposition de l’association "Yeelen". Cette association a, à son actif, 171 femmes rapatriées. Elle œuvre à l’émancipation de la femme en luttant contre la pauvreté, l’analphabétisme, l’excision, l’exploitation des enfants ... Outre les cours d’alphabétisation qui sont dispensés dans le centre, les femmes y mènent des activités lucratives (confection de pagnes indigos,savons, ...). Cependant, elles manquent de financement et d’eau. Elles ont également des difficultés à scolariser les plus démunis dont les orphelins du Sida.

Après Bobo-Dioulasso, le cap a été mis sur le département de Sabou dans la province du Boulkiemdé. C’était le 7 avril dernier. Là-bas, l’ambassadrice a pu également s’imprégner des difficultés que rencontre l’école primaire. Entre autres difficultés, le manque d’eau et d’infrastructures.
La mission a terminé son "périple" le 8 avril 2004 dans le Ganzourgou où elle a visité respectivement l’école satellite, et le "Bi-songo" de Nonghin et l’école primaire de Boalghin. Pour le directeur provincial de l’Enseignement de base (DPEBA) du Ganzourgou, Hadé Moussa Francis Ouédraogo, le taux brut de scolarisation dans cette localité est de 46,23 % et les garçons représentent 51,97 %. En ce qui concerne l’éducation des filles, le Salogo-Naaba s’y investit beaucoup (don de fournitures,sensibilisation des parents). Revenue à Ouagadougou dans la soirée du 8 avril aux environs de 17 H 30 mn, la mission a fait le point de son séjour burkinabè au ministre de l’Enseignement secondaire, supérieur et de la Recherche scientifique (MESSRS), Laya Sawadogo. Ce dernier a félicité et encouragé la jeune ambassadrice de l’UNICEF pour l’ œuvre entreprise.

Un engagement ferme

"Cela fait 50 ans que nous travaillons auprès des enfants. Notre objectif est de faire de la conscientisation sur la situation des tout-petits dans le monde. De faire surtout des levées de fonds car , le Canada est un pays riche qui doit partager ", a dit la directrice générale de l’UNICEF-Québec, Evelyne Guindo. Et d’ajouter que le choix de Catherine Brunet comme ambassadrice de l’UNICEF n’est pas fortuit. " Elle est une actrice de télévision et de cinéma au Québec. Et depuis 4 ans, elle travaille beaucoup à éduquer les enfants canadiens. Elle a un pouvoir et les gens la respecte beaucoup. Ainsi, elle parle à chaque opportunité de la situation des enfants dans le monde ". Catherine s’intéresse aux thèmes relatifs à l’eau, l’assainissement et l’éducation. Au Burkina, la jeune ambassadrice a rencontré les populations, échangé avec les enfants ... Elle va, une fois au Canada, selon Mme Guindo, essayer de conscientiser les peuples mais également requérir de l’argent pour l’UNICEF International qui s’occupe du partage. "Elle est très engagée et passionnée de la cause des enfants".

La mission s’est dit satisfaite de l’accueil et de l’engagement du Burkina Faso à promouvoir l’éducation des filles. "La première impression que j’ai eue dès mon arrivée au Burkina, est que les gens sont chaleureux, accueillants. Vraiment c’est incroyable, très touchant et agréable", a noté l’ambassadrice de l’UNICEF, émue. Pour elle, il faut améliorer les conditions de travail des enseignants. "J’ai vu des classes de plus de 100 élèves et des écoles qui n’ont pas suffisamment de classes. Ce qui n’est pas normal. Selon moi, tous les enfants doivent avoir les mêmes droits. Ils ont droit à l’eau potable, aux jeux . En tant que porte-parole de l’UNICEF, je vais sensibiliser les gens à partir de ce que j’ai vu et entendu sur le terrain. Cela permettra, j’espère, de les mobiliser davantage à soutenir encore l’UNICEF ". Catherine reste reconnaissante à son école qui lui permet de voyager avec l’UNICEF tout en poursuivant ses études. "Ce programme scolaire me permet de voyager sans accumuler un retard. Je fais souvent mes devoirs dans l’avion", a conclu l’ambassadrice de l’UNICEF.

Chaque année, on recueille 300 mille dollars canadiens qui vont aux œuvres de l’UNICEF International. Et Catherine, selon Evelyne Guindo, est une grande actrice de ces œuvres.

Aïssata BANGRE


Qui est l’ambassadrice de l’UNICEF ?

Catherine Brunet, ambassadrice de l’UNICEF est née le 30 octobre 1990. A 5 ans, elle décroche son premier contrat, une publicité de Mc Donald dont le titre était "Alice au téléphone" qui fera le tour du monde.

A 7 ans, elle arrache deux rôles au cinéma : "Le petit ciel", film réalisé par Jean-Sébastien Lord et "le dernier souffle".

Elle obtiendra également un rôle dans près d’une dizaine de téléromans et de téléséries : "Simone et Chartrand", "km/h", "sauve qui peut", "omerta, la loi du silence" ...

A 9 ans, Catherine joue dans un téléroman à radio-canada : "Le monde de Charlotte". On peut la voir comme invitée, à différentes émissions : "enjeu", "tam-tam", "le mini fureur", "l’Ecuyer".

Elle jouera ensuite dans un film de contes pour tous : "Regina" et dans une série de film de disney et de films américains.

A 10 ans, on l’a choisie comme porte-parole pour l’alloween UNICEF.

Aujourd’hui à 15 ans, elle tourne toujours pour : "le monde de Charlotte" maintenant appelé : "un monde à part". Elle a décroché un nouveau rôle à Télé-Québec dans un téléroman très apprécié des jeunes québécois : "Ram Dam".

Catherine a été ensuite nommée ambassadrice de l’UNICEF au Québec. Le rôle est sûrement le plus important de sa carrière, puisqu’elle le fait pour aider les jeunes démunis dans le monde.

A.B.
Sidwaya

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