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Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

Publié le samedi 10 octobre 2015 à 04h32min

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Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

Le Burkina Faso à l’ouest et la République centrafricaine au centre sont tous deux des pays africains engagés, avec l’accompagnement de la communauté internationale, dans un processus de transition politique censée se terminer en cette année 2015 par des élections. Contrairement à ce que l’on aurait souhaité, les choses ne se déroulent pas de la même façon dans les deux pays. A Ouaga, la Commission électorale nationale indépendante (CENI) assure qu’il ne reste qu’à fixer une nouvelle date pour la tenue du scrutin ; pendant qu’à Bangui l’Autorité nationale des élections (ANE) ne sait plus à quel saint se vouer.

Si elles ont le même objectif, à savoir aboutir à des élections apaisées, libres, transparentes et équitables ; la transition au Burkina Faso et celle en Centrafrique diffèrent à bien des égards. Chaque transition a connu son lot de violence certes, mais les exactions et le nombre des victimes ont été beaucoup plus importants à Bangui qu’à Ouagadougou.

Si aujourd’hui, on parle encore de transition et d’élections en Centrafrique, c’est moins le fait des forces armées centrafricaines que celui des forces internationales qui ont souvent réussi à ramener le calme dans la capitale, livrée régulièrement à des violences intercommunautaires.

Alors qu’à Ouagadougou avec le putsch du 17 septembre, l’on doit surtout le retour de la transition à la mobilisation des forces armées nationales, venues en appui à la mobilisation populaire.

Michel Kafando et Catherine Samba en sens inverse à New York

Les signes de différence dans la gestion des processus burkinabè et centrafricain se sont même multipliés ces derniers temps.
Il y a sept jours, plus précisément le 2 octobre 2015, le président de la transition au Burkina Faso, Michel Kafando, était très fier d’annoncer à la 70e assemblée générale de l’Organisation des Nations-Unies (ONU) que la transition était de nouveau débout grâce à la résistance triomphale de ses compatriotes, de la jeunesse burkinabè face au putsch des éléments de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle.
Pendant ce temps, son homologue centrafricaine, la présidente Catherine Samba rangeait son discours et quittait précipitamment New York pour Bangui du fait des violences à Bangui. Des violences qui avaient fait, faut-il le rappeler, plus d’une trentaine de morts et des centaines de blessés dans la capitale.

Par-dessus tout, des transitions réussies dans les deux cas !

La différence entre Ouaga et Bangui s’étend même jusqu’à la gestion du timing du processus. Ainsi, le 7 octobre dernier à Ouaga, alors que les autorités de la transition et des politiques burkinabè n’excluent pas un report des scrutins ; le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) Barthelemy Kéré laisse entendre que son institution était toujours en mesure d’organiser les élections à la date du 11 octobre 2015.

Le lendemain 8 octobre, coup de théâtre à Bangui. L’homologue centrafricain de Me Kéré, Dieudonné Kombo-Yaya, président de l’Autorité Nationale des Elections (ANE) en Centrafrique annonce sa démission parce qu’il est l’objet de pressions pour organiser les élections dans des délais intenables.
Par-dessus tout, il faut souhaiter, en dépit des fortunes diverses, que les processus de transition réussissent et aboutissent à des élections libres, transparentes, équitables et dont les résultats seront acceptés par tous.

Grégoire B. Bazié
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 10 octobre 2015 à 07:54, par Sorokaté En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Le titre de cette analyse est probant. Ces deux pays tous encore sous le contrôle de le France. En Rca des présidents imposés par la seule volonté de la France coe aussi bien le burkinafasso. Boganda ,Thomas sankara en ont payé le prix. Le cas centrafricain est loin d’aboutir à une stabilité politique car sans une armée nationale, un état fictif sans moyens de sa politique. Des partis politiques sans objectifs ignorant de leurs missions souvent complices de l’ingérence francafrique qui maintien ce riche et beau pays dans la honte. Contrairement aux burkinabés dits des hommes intègres et patriotiques . la France par le CFA, la francophonie, la francafrique la cellule africaine de l’Élysée n’a pas encore du respect pour les droits de l’homme. Les soldats français en Rca deviennent des violeurs d’enfants... Des trafiquants d’armes aux groupes armés, ces soldats trafiquent aussi le diamant, or ..contrairement au fictifs mandats que l’ONU complice leur a donné. L’onu avec des milliers de forces en Rca semble impuissante devant les mercenaires tchadiens et soudanais qui commettent d’atrocités au peuple Rca sans défenses.

  • Le 10 octobre 2015 à 08:10, par Sorokaté En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Comment comprendre les motivations de la France et ses alliés à forcer une tenue d’élections en Rca dans la mesure où les déplacés internes sont encore en surnombre dans les camps de fortunes ? Des maisons incendiées, des locaux administratifs pillés des victimes converties aux bestiaux dans les brousses pour fuir des massacres des groupes armés... ? Quelles sont les vraies motivations de la France ? Les milices armées ne sont pas désarmées, la justice n’est pas rendue, la Rca n’est pas sécurisée comment votrer dans ces conditions ? Voilà que les présidents de l’autorité nationale des élections viennent de démissionner car ces dernières ont dénoncé des pressions de la France à organiser des fictives élections en Rca. Que veut la France en Rca ? Voyons en Afrique francophone quel genre de démocratie .... Sassou, Paul biya, Ali bongo, Idriss deby, ouatara, ibk en la différence des pays anglophones lusophones qui ont leur vraie indepance politique et économique.

  • Le 10 octobre 2015 à 10:59, par ingoute En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Au Burkina Faso de l’immortel Isidore Noël Thomas Sankara, les populations devenues PEUPLE, Il réfléchit en idéologie"Lla Patrie ou La Mort, Nous vaincrons" alors qu’en Centrafrique, les populations raisonnent comme membres de telle religion, tribu, ou région. La Nation n’existe que dans l’imaginaire, c’est le royaume des milices et des armes convoyées par les vendeurs de la mort. Au Burkina Faso, il y a un Peuple aux mains nues qui deracine les dictature et bourgeons pour le bonheur commun et solidaire. Rendons grâce à I.N.Thomas Sankara dont la mort prématurée a scellé l’idéologie du Vivre Ensemble sans points cardinaux.

  • Le 10 octobre 2015 à 15:40, par Wennonga Tounsba En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Les Transitions centrafricaine et burkinabé n’ont pas la même origine (guerre civile contre insurrection populaire). En plus la présidente centrafricaine (Samba Panza) est une femme politique active (ex-maire de la capitale) alors que le président Kafando était en repos chez lui, en tant que haut fonctionnaire à la retraite. Hormis le dénominateur commun de provinces françaises d’Afrique, il est difficile de comparer ces pays dont même la nature n’a pas doté des mêmes potentialités.

  • Le 10 octobre 2015 à 17:15, par Billy En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Faut pas comparer afrique centrale et afrique de l’ouest.

  • Le 10 octobre 2015 à 17:37, par Aigle En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Intéressante analyse. Les deux pays se ressemblent par leur position centrale dans leurs sous-régions respectives et même le contour leurs cartes !

  • Le 10 octobre 2015 à 18:44, par Machavel En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    il faut preciser que le CNT centrafricain n’a pas le même rôle que celui du Burkina. Remarquer aussi que c’est une insurection qui a mis en place la transition au Burkina. En centrafrique, c’est suite à un coup d’état rejeter par une partie de son peuple et la communauté internationale.

  • Le 10 octobre 2015 à 20:43 En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Vous comparez des serviettes et des torchons.

  • Le 10 octobre 2015 à 23:36, par ras En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Très BELLE ANALYSE

  • Le 11 octobre 2015 à 09:34, par Barsé En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    Très belle anylse, il faut ajouter que l’intégration entre enfants de la même patrie n’est pas la même:pendant qu’au Burkina les hommes ont fait front commun pour faire échouer un cout d’état,à Bangui eux ils s’affrontent. Je ne sais pas quand est ce que les africains connaitrons leurs véritable énnemis.

  • Le 11 octobre 2015 à 17:27, par ingoute En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    En Afrique, nous n’avions jamais vu des hommes, femmes et jeunes gens aux mains nues détrôner les dictatures armées jusqu’aux dents comme compaore avec son RSP. Que vous voulez ou pas, il faut rendre gloire à Thomas Sankara d’avoir façonné un homme, une femme-notre mère-, des jeunes qui se reconnaisse comme Homme issu du Pays des Hommes Intègres contrairement à d’autres pays où raisonne en gens des points cardinaux, des religions et des tribus. Contre le putsch du 16 septembre 2015 tous les coins du Burkina Faso se sont levés contre le RSP, d’où la victoire des pauvres contre la dictature de compaore et ses laquais diendere. Après 28 ans, nous voulons que justice soit rendue.

  • Le 13 octobre 2015 à 06:08, par jolie la belle En réponse à : Transitions burkinabè et centrafricaine : La différence s’étend jusqu’aux élections

    cet article est très mal à propos comment comparer deux pays qui n’ont pas vécu les mêmes réalités. Au Burkina ils ont étouffé vite la rébellion avant qu’elle ne soit fortifiée et à Bangui tout est en place il y a eu affrontement sanglant et chose qui continue malgré la présence des forces étrangères c’est la même situation. il faut impérativement inviter de faire ces genres de comparaisons et plutôt aider ces différents pays à sortir de la crise qui ne fait que aviliser l’humanité.

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