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Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

Publié le vendredi 9 octobre 2015 à 02h14min

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Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

Après le coup de semonce donné par les fossoyeurs de la démocratie, les Burkinabè se remettent petit à petit du douloureux épisode de ce 16 septembre 2015 qui a vu partir en fumée les espoirs légitimes de millions de nos concitoyens. A quelques encablures de l’ouverture officielle de la campagne électorale qui devait mener le pays à un scrutin libre, équitable et transparent, des apprentis putschistes, venus sans doute d’une autre planète ont voulu porter un coup fatal à la marche radieuse du Peuple insurgé vers un renforcement certain de la démocratie.

Fort heureusement, l’initiative a fait pschitt comme dirait l’expression. La résistance héroïque des Forces Vives de la Nation a fait barrage à la forfaiture et le Général DIENDERE et ses ouailles ont fini par plier l’échine. C’est désormais à la justice de prendre le relais afin que les auteurs de ce « pronunciamiento » soient punis à la hauteur de leur félonie.

Le retour à l’ordre constitutionnel est plus que jamais nécessaire pour tourner définitivement cette page sombre de l’histoire de notre patrie. De nombreux facteurs militent en faveur de l’organisation dans les plus brefs délais du scrutin électoral qui permettra aux Burkinabè d’élire leurs représentants.

Ni guerre, ni paix

Comme son nom l’indique, une Transition n’a pas pour vocation de s’éterniser. Elle perdrait tout son sens et ouvrirait une ère d’instabilité pour notre Pays.
Bon nombre de citoyens n’hésitent pas à remettre en cause la légitimité des autorités de la Transition, arguant qu’ils ne sont pas élus, ce qui est fort contestable quand on analyse le cheminement qui a conduit à la mise en route de cette Transition. Quant aux investisseurs, ils sont dans une position attentiste, histoire de ne prendre aucun risque.

Le résultat de cette situation de ni guerre ni paix est désastreux pour les équilibres financiers et l’économie déjà fragile du pays. Seules des institutions fortes, démocratiquement érigées pourraient redonner confiance et relancer la machine économique.

Tel un concerto en ré mineur, la plupart des acteurs reprennent en cœur leur souhait d’aller au plus vite à des élections. Les principales formations politiques, les organisations de la société civile, les citoyens à la base, considèrent cette option comme la plus indiquée pour restaurer l’ordre normal des choses.

Du point de vue technique, la Commission électorale nationale indépendante avait annoncé les couleurs avant les évènements du 16 Septembre en informant l’opinion publique de l’avancée positive du processus organisationnel, ce qui permettait d’aller sans grande difficulté aux urnes. N’ayant pas été directement touchée par la furia des « hommes de caverne », la CENI devrait pouvoir très rapidement remettre les moteurs en marche afin de rester dans des délais raisonnables.

Les questions sécuritaires

C’est un des points évoqués par certains acteurs qui prônent un report du scrutin sur le long terme :
- Sécurisation totale du territoire avant d’aller aux urnes.
- Un nombre important de soldats de l’ex RSP n’auraient pas rejoint leurs postes d’affectations.
- Nécessité de reformer notre armée pour la rendre davantage homogène et républicaine.

Ces préoccupations bien que légitimes, soulèvent un questionnement de fond : peut-on attendre d’avoir un risque sécuritaire zéro, avant d’espérer revenir à un ordre constitutionnel normal ? Qui de plus légitime qu’un dirigeant démocratiquement élu pour opérer des réformes profondes sein de nos Forces Armées ? Dans leur projet de société, les partis politiques en lice proposent des pistes de réflexion qui permettront de renforcer les acquis de notre Armée Nationale. Les questions sécuritaires sont complexes et leur résolution se fait sur le long terme. Malgré les assauts répétés de la secte BOKO HARAM, le Nigéria a réalisé une alternance au sommet de l’Etat qui est désormais citée comme modèle de démocratie sur le continent. Le Président BUHARI a depuis les coudées franches et l’onction populaire pour combattre efficacement la secte islamiste et restaurer la quiétude.

L’exemple burkinabè

Il est désormais établi que la résistance héroïque du peuple burkinabè est inscrite dans les annales de l’histoire du continent africain. Les longs règnes font le lit de l’instabilité et l’insurrection des 30 et 31 Octobre 2014 a mis le Burkina Faso sous le feu des projecteurs. Bon nombre d’analystes aussi bien au plan national qu’international prédisaient le chaos après les vingt-sept années de règne sans partage de Blaise Compaoré. Il n’en fut rien.

Le putsch manqué de septembre 2015 a été à l’origine d’une vive tension militaro-politique qui faillit précipiter le pays dans l’abîme. Il n’en fut rien. Ne donnons pas du grain à moudre aux pourfendeurs de la démocratie .Le coup de semonce du 16 Septembre doit rester à l’esprit de tous. Les forces du mal restent présentes, tapies dans l’ombre.

L’Afrique toute entière observe ce qui se passe au Pays des Hommes Intègres. En parachevant ce combat pour le renforcement de notre démocratie, en allant aux urnes une année après l’insurrection populaire, l’exemple burkinabè fera date.

Yidan Benao
Cassou/ ZIRO

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Vos commentaires

  • Le 8 octobre 2015 à 17:15 En réponse à : Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

    Chacun vient crier élection,élection,élection comme si le gouvernement de la transition était une peste alors qu’il fait du good job.De mon point de vue,avant d’aller aux élections,il faut d’abord stabiliser le pays tant à l’intérieur qu’à nos frontières.A l’intérieur,il faut arrêter tous ces terroristes militaires et civils encore tapis dans l’ombre.Ensuite redéployer nos vaillants militaires loyalistes aux frontières du Mali,Togo et surtout la CI.Il ne sert à rien de se lancer à corps perdu dans des campagnes électorales en mettant notre cher pays en veilleuse.Donc si j’avais un pouvoir de décision,nos élections se tiendront vers janvier-février 2016

  • Le 8 octobre 2015 à 17:39, par gangoblo En réponse à : Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

    il dit dans un adage qu’on ne prête pas une femme. comprendra qui voudra

  • Le 8 octobre 2015 à 17:44 En réponse à : Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

    N’allons pas trop vite. Le putsch avorté du 16 septembre a été l’occasion de faire tomber quelques masques (en paroles, en actions, en forfaitures avouées ou latentes, discrètes, encore cachées), il faut en profiter pour les faire tomber tous, et pour cela la Transition est le "support" idéal. Que les enquêtes aillent "au fond", que la justice fasse son travail.
    Ne nous voilons pas la face. Si le MPP vient au pouvoir par les urnes, nul doute que ses chefs auront la volonté d’enterrer définitivement les affaires dans lesquelles ils ont trempé pendant ces si longs temps où ils ont participé à la "gestion du pays", pendant ces longues années où ils se sont enrichis sur le dos du pays ! N’oublions pas que les trois fondateurs de ce mouvement sont richissimes, font partie des "grands voleurs" du Burkina Faso. Qu’ils aient retourné leur veste ne peut suffire à effacer les méfaits auxquels ils se sont livrés des années durant.

  • Le 8 octobre 2015 à 18:22, par HALTO En réponse à : Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

    Garantir la sécurité du Territoire National, la CENI est prête ou ne l’est pas.. Ce n’est pas là mon problème. Qu’on ENTERRE DIGNEMENT NOS FRÈRES TOMBES SUR LE CHAMP DE LA RÉSISTANCE. En ce moment nous parlerons BIEN des ÉLECTIONS et ça ira d’ailleurs VITE ET BIEN...

  • Le 8 octobre 2015 à 18:29, par Le transitaire En réponse à : Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

    Tout à fait d’accord avec toi. Ceux qui rêvent d’un report des élections de plus d’un mois n’aiment pas le Burkina. Peut-être que certains d’entre eux le souhaitent pour avoir le temps de fomenter et de perpétrer un autre coup de force.
    Concernant la sécurisation des élections, je propose qu’on publie les photos des déserteurs RSP pour en faciliter la traque.
    Je rêve de voir M’Ba Michel fêter le 11 décembre aux côtés du président fraîchement élu.

  • Le 8 octobre 2015 à 18:30, par Le transitaire En réponse à : Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

    Tout à fait d’accord avec toi. Ceux qui rêvent d’un report des élections de plus d’un mois n’aiment pas le Burkina. Peut-être que certains d’entre eux le souhaitent pour avoir le temps de fomenter et de perpétrer un autre coup de force.
    Concernant la sécurisation des élections, je propose qu’on publie les photos des déserteurs RSP pour en faciliter la traque.
    Je rêve de voir M’Ba Michel fêter le 11 décembre aux côtés du président fraîchement élu.

  • Le 8 octobre 2015 à 19:09, par Abu Imrane En réponse à : Situation nationale : De l’impérieuse nécessité d’aller au plus vite aux élections couplées

    Il faut aller aux élections. La transition a fait du bon boulot jusqu‘à présent. Elle doit savoir partir sur une bonne note. C‘est le bon moment maintenant. Les problèmes à venir, le peuple burkinabè saura y faire face. Il l‘a suffisament prouvé déjà.

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