Au rang des entreprises ayant subi la furie des putschistes figure l’ONATEL. Conscients du rôle stratégique que joue le secteur des télécoms dans la vie des Burkinabè, les militaires de l’ex-RSP s’en sont pris aux équipements, paralysant ainsi une bonne partie du réseau à l’intérieur du pays. Koudougou, Koupèla, Ouahigouya, Tenkodogo, Fada et Kaya sont les villes qui ont subi indirectement l’acte des vandales.
De l’exposé de Marius Kafando, directeur réseaux, l’on retiendra que les systèmes d’accès et de vidéo surveillance ont été détruits, les équipements énergie ont été disjonctés, une carte Ethernet de 10 Gigabits est également hors d’usage et doit être incessamment remplacée. L’arrêt du centre de transit international (CTI) dû à la disjonction des équipements d’énergie a rendu impossibles les communications internationales.

« Nous n’avons pas douté un instant de votre réactivité », dit le Ministre Yaro qui a transmis au directeur général Mohamed Naimi les félicitations du gouvernement. En dépit des dégâts énormes enregistrés, les équipes de l’ONATEL étaient à pied d’œuvre après le passage des éléments armés. Une bonne partie du réseau mobile fut rétablie dans la soirée du 20 septembre et les autres services tels que le fixe et l’internet ont été pratiquement rétablis le lendemain (lundi 21 septembre, NDLR).
Toutefois le directeur général reconnait qu’il reste quelques fonctionnalités liées à la gestion et à la supervision du réseau sur lesquelles le travail se poursuit. Aussi a-t-il demandé l’indulgence de sa clientèle sans doute frustrée et exigeante d’une meilleure qualité de réseau.

Cette visite du ministre du développement de l’économie numérique et des postes entre dans le cadre de l’évaluation globale des dégâts du putsch entamée par le gouvernement de la transition. Et à l’issue du processus, l’Etat verra sans doute dans qu’elle mesure il pourra accompagner les victimes.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net