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Situation au Togo : La CEDEAO doit s’impliquer davantage

Publié le lundi 11 avril 2005 à 07h02min

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Depuis le décès, le 2 avril dernier, à Rome du Pape Jean Paul II, les autres événements ont été relégués au second plan pour ne pas dire oubliés.

Rarement a-t-on vu un événement aussi médiatisé au point de faire de Rome, la capitale du monde. Les Burkinabè, pour ne citer qu’eux, n’ont plus prêté toute l’attention qu’il fallait aux accords de Pretoria pour ramener la paix chez leurs frères de Côte d’Ivoire ni à la situation peu reluisante du Togo voisin.

Appelés à élire le successeur du général Eyadéma le 24 avril prochain, les Togolais ont du mal à s’entendre et sur la date de la consultation et sur les listes électorales. Autrement dit, les conditions d’un scrutin aussi important que la présidentielle d’où devrait sortir un résultat incontesté et incontestable, ne sont pas réunies.

A supposer que la consultation ait lieu à la date indiquée contre l’avis d’un camp, à quoi elle aurait servi si elle doit donner lieu à des controverses, à des troubles, voire à des déchirures qui ont jalonné l’histoire récente du Togo ? Replonger le Togo dans l’instabilité ? C’est cette éventualité que la communauté internationale, à travers surtout la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest) et l’Union africaine, doit s’atteler à éviter dès à présent.

Quand la CEDEAO et l’UA se sont opposées catégoriquement au coup d’Etat qui avait amené Faure Eyadéma, un des fils du président défunt au pouvoir et exiger des élections libres, équitables et transparentes au Togo, on a applaudi cette position fort rare dans les organisations africaines. Aujourd’hui, le constat est que la CEDEAO en particulier, semble avoir baissé les bras ou paraît s’accommoder de la situation actuelle. Au point d’être soupçonnée de complicité avec les dirigeants togolais pour favoriser l’élection de Faure Eyadema.

Même si ce soupçon n’a pas lieu d’être, l’argument de la CEDEAO selon lequel il faut éviter de s’immiscer dans les affaires du Togo n’est pas convaincant. C’est au nom du droit d’ingérence qu’elle a condamné et rejeté le coup d’Etat constitutionnel qui a eu lieu dans ce pays. Au nom de ce même droit d’ingérence, elle devrait contraindre (pourquoi pas ?) les Togolais, surtout les acteurs politiques à rompre définitivement avec les aventures. Car le Togo a, sur nombre de plans, souffert de l’instabilité pour le laisser persister dans cette voie.

En demandant aux Togolais de choisir à travers les urnes, leur président en toute responsabilité, la communauté internationale leur donnait en même temps une solution de sortie de crise.

Qu’on se le dise : les élections mal organisées avec au bout du compte des dirigeants à la légitimité contestée sont dans nombre d’Etats africains et même d’ailleurs à l’origine de crises politiques.

Qu’on se le dise aussi : l’élection n’est qu’un moyen et une occasion d’user de son droit de citoyen, de trancher en choisissant. En cela, c’est un acte important. Une élection à elle seule ne peut régler tous les problèmes surtout pas dans un pays comme le Togo qui vient de sortir d’un Etat d’exception après 38 ans de pouvoir absolu d’un homme auquel toutes les institutions avaient fait allégeance. Les Togolais ont besoin d’autres cadres pour une réconciliation nationale et un minimum d’accords sur la gestion des affaires de leur Etat.

La CEDEAO et l’UA peuvent bien les aider à créer les conditions de cette réconciliation nationale comme l’ont essayé, hier, des pays comme le Burkina Faso. La succession du général Eyadéma est un test majeur pour la sous-région ouest-africaine qui souffre déjà depuis deux ans de la guerre civile en Côte d’Ivoire et dans une moindre mesure, de la situation au Liberia.

Il est excessif comme on le soutient dans une certaine opposition togolaise, d’affirmer que la CEDEAO ne peut pas résoudre les problèmes du Togo. La Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest qui a certainement des limites objectives, a besoin de plus de moyens, notamment politiques et militaires pour être plus efficace. Sur d’autres terrains, elle a fait ses preuves. Aujourd’hui, elle a besoin de convaincre. S’il n’est pas trop tard, elle doit s’impliquer davantage au Togo pour éviter à ce pays et à la sous-région, un conflit de plus. La CEDEAO aura ainsi l’occasion de prouver qu’elle a toute sa raison d’être.

Bessia BABOUE
Sidwaya

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Vos commentaires

  • Le 11 avril 2005 à 11:49, par monda En réponse à : > Situation au Togo : La CEDEAO doit s’impliquer davantage

    Si la communauté internationale peut s’ingérer encore une fois de plus dans l’affaire du TOGO, que dirons nous les togolais ? Sa serait une ouf de soulagement, car la partie au pouvoir voit que le Togo est un royaume et ne peut être gouverné que par la famille Gnassingbé. Je dis non et je confirme même si c’est par les armes que nous ferons quitter les Gnassimgbé au pouvoir moi personnellement je suis près à battre jusqu’au sang. Je demande à la CEDEAO et à U.A de s’impliquer plus dans ce affaire si non quand la guerre va éclaté le sang des milliers d’innocent ira sur la tête des dirigeants de ces organisations.
    A bon attendeur salut.

  • Le 11 avril 2005 à 14:39 En réponse à : > Situation au Togo : La CEDEAO doit s’impliquer davantage

    Le Togo n’a pas le temps à perdre ceux qui veulennt le report ne sont pas prêts et les autres ne vont pas attendre. L’opposition togolaise est un groupe d’employés au service de Gilchrist Olympio. ce dernier écarté de la course,par la constitution ce qui est normal puis qu’il ne vit pas au Togo, l’opposition n’a plus de joker à présenter d’où son hesitation. Beaucoup de gens savaient que l’opposition n’allait pas à la présidentielle. Son problème ne date pas d’aujourd’hui. L’erreur commise de ne pas se présenter`aux législatives passées continue par lui peser lourd sur la tête. Elle est foutue à jamais cette opposition avec Gilchrist Olympio. La CEDEAO fait un bon travail. Comment est ce que des gens qui se disent sérieux peuvent qualifier le président Tandja du Niger de Voleur.C’est pas sérieux ça.

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