L’invasion des ordures est de plus en plus critique par le fait de l’action humaine. Dans les marchés, les caniveaux, les écoles, les hôpitaux et surtout dans les ménages, les déchets semblent régner en maitre. Face à la recrudescence de ce phénomène dans les villes burkinabè, il est impérieux que les acteurs se dotent d’un cadre de référence à même de créer un cadre de vie propre sur le long terme. Depuis 2014, Kombissiri s’attèle à avoir son plan stratégique de gestion des déchets solides (2016-2025) grâce à l’appui technique du centre écologique Albert Schweitzer, d’Ingénieurs sans frontières et Burkinasara. Le nouveau « bébé » a été présenté aux différentes couches socio-professionnelles de la population, commerçants.

Actions prévues

D’après Abdoulaye Gango, chef du projet à la gestion des déchets municipaux dans les villes secondaires, plusieurs actions sont prévues dans le cadre du plan stratégique. Il y a entre autres l’appui au service technique municipal afin qu’il soit opérationnel, la contractualisation de la gestion et du traitement des déchets avec des opérateurs de collecte, la formation de tous les acteurs, la construction et l’équipement de trois centres de transit et d’un centre de tri et de valorisation.

Appel à la mobilisation

« Tout le monde aspire à la propreté mais très peu de gens s’y intéresse », reconnait l’un des co-parrains, Joseph Tapsoba. Certes, ce plan constitue « une victoire d’étape » pour le président de la délégation spéciale Martin Bako, mais il demeure convaincu que le parcours est long car « le défi de sa mise en œuvre est immense ». Pour ce faire, il a joint sa voix à celle des parrains et des partenaires techniques et financiers pour exhorter l’ensemble de la population à un changement de comportement et un engagement sans faille car il leur appartient d’écrire cette nouvelle page de l’histoire de Kombissiri.

Valorisation des déchets

« Toute autorité qui souhaite un changement dans sa commune peut manifester son intérêt à avoir un plan stratégique de gestion des déchets solides », explique Daniel Schneider du CEAS Suisse. Grâce à la collaboration avec les autres partenaires, les déchets plastiques récupérés seront acheminés dans un centre de tri et utilisés dans la fabrication de pavés de routes. Certes, ce long processus génèrera des revenus mais pour M. Schneider, « le but du projet n’est de transformer ces déchets-là, mais de mettre toutes les stratégies en œuvre pour que la ville en soit débarrassée ». Outre les plastiques, il y a les autres déchets qui sont réutilisables en tant que compost dans la culture maraichère.
Après Saaba, Gourcy, Pô et Kombissiri, quelle sera la prochaine étape ? « Tout dépendra de la bonne volonté des autorités politiques », répond le représentant des PTF. Mais d’ores et déjà, six communes ont déposé leur demande et attendent de recevoir leur plan stratégique de gestion des déchets solides.

En rappel, sur les 35000 ménages que compte Kombissiri, seul 1% sont abonnés à la gestion des déchets. Dans le cadre de ce nouveau plan stratégique, les habitants devront débourser la modique somme de 500 f par mois pour un passage par semaine.

Herman Frédéric BASSOLE
Lefaso.net