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Chefferie traditionnelle : Le ministre de la culture, Jean-Claude Dioma, visite le musée Rayimi d’Issouka à Koudougou

Publié le mercredi 2 septembre 2015 à 17h55min

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Chefferie traditionnelle : Le ministre de la culture, Jean-Claude Dioma, visite le musée Rayimi d’Issouka à Koudougou

Le ministre de la culture, Jean Claude Dioma, est venu visiter le dimanche 30 aout 2015, le musée RAYIMI de Issouka à Koudougou. Il était accompagné des membres de son cabinet et conduit par le Directeur Régional de la Culture du Centre Ouest, monsieur Mathieu VALEA. Il a échangé avec 130 membres du Club UNESCO qui effectuaient aussi une visite sur le site de Rayimi. Le chef d’Issouka, Naaba Saaga 1er, lui a accordé une audience. Juste avant son départ, il a répondu volontiers à nos questions.

Monsieur le Ministre, qu’est ce qui a motivé cette visite à Issouka ?

En tant que ministre de la culture, il était important pour moi de venir voir ce que le chef d’Issouka fait dans le domaine de la promotion de la culture dans cette partie de notre pays. Après plusieurs rendez-vous manqués, j’avais pourtant toujours à l’esprit de venir visiter ce temple de la connaissance et de la culture. Cette présence ici vise également à encourager et à féliciter le chef d’Issouka, non pas en mon nom uniquement mais en celui du gouvernement de la transition. Je n’avais jamais imaginé autant d’investissement, autant d’efforts, autant de sacrifice pour vraiment sauvegarder ce nous avons de plus cher, la culture.

Au cours de l’audience qu’est ce que vous vous êtes dit ?

Ahh … On ne peut pas vous dire tout ce que le chef et moi avons eu à dire. Rires… C’est un représentant d’une culture, d’une communauté. Nous avons échangé sur plusieurs points qui touchent la vie de la société et plus particulièrement les points culturels. Comment la culture peut contribuer à la paix, au développement à la croissance économique et aux changements de mentalités positives. Sur un certain nombre d’aspects le chef m’a affirmé son total soutien « je vous soutiendrai, ne pensez pas que votre mandat de ministre de la transition qui prend fin bientôt est un obstacle à ce que vous devez et pouvez faire pour le pays et pour sa culture » a-t-il dit. Je lui ai en retour affirmé tout le soutien nécessaire qui l’aidera à poursuivre cette belle œuvre au cœur de la ville de Koudougou pour sauvegarder notre culture notre ‘’ rogommiki’’ (tradition en langue mooré) pour les générations à venir.

Dans notre société, les chefs traditionnels jouent un rôle de médiateur souvent dans les conflits pour les désamorcer ou les résoudre ; que pensez-vous de ce rôle des chefs traditionnels ?

Permettez-moi d’abord de féliciter le chef d’Issouka qui a beaucoup contribué et contribue toujours à l’apaisement des cœurs à Koudougou. Et il continue dans cette lancée. Naaba Saaga 1er est l’un des chefs traditionnels qui a compris vite ce rôle qu’il occupe si bien dans cette société et il s’investit à fond. Un intellectuel qui est proche de sa communauté de ses populations pour résoudre un certains nombre de situations parfois très délicates et complexes dans la neutralité absolue et avec pour seul objectif la recherche de la concorde. Dans toutes les communautés il n’y a pas toujours un chef traditionnel. Mais quelque part, il y a toujours cette personnalité, une autorité dans la société qui incarne cette union. La communauté a besoin de ces personnes pour protéger, sauvegarder la cohésion, pour aplanir les dissensions et éteindre les crises qui dérangent notre vivre ensemble.

Comment se comporte la culture au Burkina Faso ?

La culture se comporte comme chacune et chacun de nous la comprend et la vit. La culture, c’est vous les journalistes, c’est lui la culture c’est moi la culture. Tout ce que nous faisons chaque jour que Dieu fait nous ramène et nous renvoie à la culture, a notre culture. Souvent, nous n’avons pas une bonne définition des questions culturelles. Même les hommes politiques, pas seulement ceux du gouvernement, tous les politiciens aujourd’hui qui veulent les voix des électeurs, des populations, ne savent pas toujours avoir un programme culturel qui puisse permettre réellement de nous faire avancer. Généralement, on pense que la culture c’est chanter et danser, pourtant ce n’est qu’une infime partie de la culture.

Ce qui est important ici a Issouka qui me réjouit et me réconforte est que Naaba Saaga 1er a compris cette importance de la culture. Il est en train de faire avec ses amis et ses soutiens un vaste travail de sauvegarde des patrimoines culturel matériel et également immatériel pour que les générations présentes et à venir puissent réellement en bénéficier. Nous devons tous le soutenir et l’encourager. L’Etat a le devoir de baliser un certain nombre d’espace pour que notre culture puisse s’exprimer. Notre culture se porte bien mais attention, elle est menacée.

Sabouna OUEDRAOGO
Service de Communication de la Chefferie

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