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Situation nationale : L’Association des blessés de l’Insurrection populaire contre les candidatures de l’ex-majorité

Publié le jeudi 20 août 2015 à 00h21min

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Situation nationale : L’Association des blessés de l’Insurrection populaire contre les candidatures de l’ex-majorité

L’association des blessés de l’insurrection populaire du Burkina (ABIP-BF) a organisé ce mercredi 19 août, une conférence de presse à la maison des jeunes et de la culture de Ouagadougou. Objectif, dire leur opposition et leur mécontentement vis-à-vis des candidatures du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP), ex-parti au pouvoir.

« C’est avec stupeur que nous avons appris que des individus qui ont crié sur tous les toits la modification de l’article querellé de notre constitution (article 37, ndlr) pour que leur « homme fort » s’éternise au pouvoir, veuillent revenir aux affaires par le biais d’une élection dite inclusive », décrit avec véhémence Dramane Ouédraogo, président de l’ABIP-BF en cette matinée du mercredi. Face à la presse, il n’a pas manqué d’exprimer la vision des victimes de l’insurrection. Pour lui, l’association ne saurait comprendre le fait que les auteurs du « coup d’état constitutionnel » ambitionnent de revenir au pouvoir. « C’est donc incompréhensible que ceux qui ont tiré sur nous, ceux qui, par leurs gourmandises du pouvoir ont voulu conduire notre pays dans un chaos, veuillent aujourd’hui être dans la course pour la gestion du pourvoir public », proteste le président.

Officiellement, l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 a fait 650 blessés sur le plan national et 150 blessés dans la province du Kadiogo, ont annoncé les conférenciers. Pour ces victimes, la cicatrice demeure toujours. De ce fait, elles ne sauraient donc se taire et lancent à la population un appel au discernement : « Chers parents, chers frères, chers amis, camarades insurgés, les bourreaux des Burkinabè d’hier veulent se présenter aux yeux du monde comme étant victimes de la loi, victimes de la fierté de notre peuple sans avoir pris le soin de faire leur mea-culpa, encore moins demander pardon au peuple Burkinabè ».

Les membres de l’ABIP-BF sont non seulement contre les candidatures des partisans de la modification de l’article 37 de la constitution, mais aussi contre les menaces que ces derniers ont proférées à l’encontre de la transition. « En plus de cela, ils osent même menacer dans leurs propos publics, la sérénité de la transition, de notre pays ».

S’y opposer oui, mais comment les en empêcher ?

Pour empêcher les candidatures des partisans de l’ex-majorité, les blessés de l’insurrection font appel à la sagesse et à la raison des juges constitutionnels. « Mesdames et messieurs les juges constitutionnels, le peuple burkinabè croit en vous et compte sur votre esprit de discernement. Il sait que vous statuerez conformément à l’esprit de notre insurrection, en respectant les aspirations profondes de notre peuple insurgé, à savoir la volonté de rompre définitivement d’avec la gestion clanique du pouvoir d’Etat, la patrimonialisation du pouvoir d’Etat, la restauration de la démocratie véritable ».

Les membres de l’ABIP-BF estiment également que la communauté internationale doit se prononcer sur ces agissements. « A la communauté internationale, nous lui demandons de ne pas rester muette sur la situation de notre pays car, le peuple reste et restera toujours vigilant. Si des gens qui ont confisqué les libertés de notre peuple pendant 27 ans, des dirigeants qui ont muselé et bâillonné leur peuple ne veulent pas se mettre aujourd’hui à la place que leur donne ce peuple, alors interviendra inéluctablement l’exclusion qu’ils ont tant décriée ».

A l’endroit de la population burkinabè, les victimes de l’insurrection espèrent leur soutien, « Mobilisons-nous pour que ces valeurs si chères aux Burkinabè ne soient pas détériorées par des individus qui ne méritent plus, en tout cas pour le moment, la confiance du peuple ».

Diane Kagambèga (stagiaire)
Lefaso.net

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