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Fraude dans les communications électroniques : Bientôt un audit des réseaux des opérateurs

Publié le vendredi 14 août 2015 à 23h13min

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Fraude dans les communications électroniques : Bientôt un audit des réseaux  des opérateurs

L’Autorité de régulation des communications électroniques et des postes du Burkina Faso (ARCEP) a organisé, du 12 au 14 août 2015 à Ouagadougou, un séminaire de sensibilisation sur la fraude dans les appels internationaux. 72 heures durant, magistrats et officiers de police judiciaire ont été outillés pour lutter efficacement contre le phénomène. Un groupe de travail sur le sujet sera mis en place dans les prochains jours, avec la participation de tous les opérateurs. Mais aussi, la réalisation d’un audit des réseaux des opérateurs pour mieux mesurer l’ampleur de ce phénomène.

Cette session a permis aux participants (magistrats et officiers de police judiciaire) de découvrir différents types de fraudes. Objectif atteint donc pour l’ARCEP puisqu’il s’agissait d’outiller tous les acteurs afin de lutter efficacement contre le phénomène de la fraude et particulièrement le détournement du trafic entrant. Le phénomène de la fraude a d’énormes conséquences. Pour les consommateurs, elle crée le manque de confiance. A cela s’ajoute la mauvaise qualité des communications détournées. Au niveau sécuritaire, le plus gros risque est sans conteste le manque de traçabilité des appels. Ce qui accroit les difficultés de recherche pour les services de sécurité. Sans oublier le manque à gagner en termes de taxes pour le trésor public.

C’est dire que la fraude et particulièrement celle par SIMbox développe l’anarchie dans le secteur de télécoms. Ce séminaire de trois jours a permis de mettre en évidence un sujet dont la complexité le dispute à sa délicatesse. Toute chose qui doit interpeller à plus d’engagement et de détermination. « Il est urgent donc pour nous de trouver dans les meilleurs délais un mécanisme de collaboration entre tous les acteurs, c’est-à-dire l’autorité de régulation, les forces de défense et de sécurité, les opérateurs et les consommateurs et la justice », a rappelé le président de l’ARCEP, Mathurin Bako.

Une formation relativement à la lutte contre la fraude, ça interpelle tout le monde, en particulier les praticiens du droit. « Tous les jours, nous sommes confrontés à des situations où la fraude et les infractions sont commises par le biais des usagers des nouvelles technologies notamment par le biais des téléphones portables. La tenue de cette formation en elle-même est déjà un mérite à l’endroit de l’ARCEP », a souligné Mamadou Traoré, substitut près la cour d’appel de Ouagadougou.

Sensibiliser les forces de sécurité

Le séminaire de formation était animé par Mehdi BELAKOUL, le directeur KM-Projets, un cabinet spécialisé dans le conseil télécoms notamment la fraude télécoms et la sécurité dans les télécoms. Des flux financiers importants circulent dans le secteur des télécoms. Des flux qui attisent la convoitise des fraudeurs. « L’objectif de ce séminaire, c’est de sensibiliser les opérateurs télécoms, les autorités de sécurité juridique, pour les sensibiliser sur la problématique de fraude. Durant ces trois jours, nous avons vu le contexte national et international de la fraude télécom, les produits et services qui sont impactés par la fraude télécom, les types de fraudes. Nous avons mis l’accent sur le détournement du trafic international qui est un fléau très dangereux, pas seulement pour le Burkina mais aussi pour les pays d’Afrique et du monde. Enfin, on a vu quelles sont les mesures et les dispositifs mis en place ou à mettre en place soit par le régulateur, les opérateurs ou les forces de sécurité et autorités compétentes pour lutter contre ce fléau », a-t-il précisé.
Le président de l’ARCEP a annoncé un audit des réseaux des opérateurs télécoms dans les prochains jours. Toute chose qui permettra de mesurer la pénétration de la fraude dans nos réseaux. « Nous savons que les fraudeurs existent toujours, on les a traqué, il y en a qui se sont retirés à la frontière. Nous allons continuer de la traquer avec la participation effective des forces de l’ordre. Nous avons annoncé également la mise en place d’un groupe de travail qui va continuer à réfléchir de manière approfondie sur les méthodes et techniques à mettre en place pour traquer les fraudeurs. Nous n’allons pas nous lasser de les poursuivre », a expliqué Mathurin Bako.

Moussa Diallo
Lefaso.net

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