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Colloque panafricain de la Jeunesse : Les jeunes s’accordent à Ouagadougou pour insuffler une nouvelle dynamique à l’Afrique

Publié le mercredi 12 août 2015 à 23h25min

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Colloque panafricain de la Jeunesse : Les jeunes s’accordent à Ouagadougou pour insuffler une nouvelle dynamique à l’Afrique

A l’instar de plusieurs pays, le Burkina Faso célèbre chaque 12 août, la Journée internationale de la Jeunesse. Cette année, la commémoration qui se tient dans un contexte particulier se veut aussi particulière par la tenue d’un Colloque panafricain de la Jeunesse. Ce colloque regroupe plusieurs jeunes issus d’une centaine d’organisations de la société civile de jeunes de 21 pays du continent. Pendant trois jours, ils jetteront leur dévolu autour du thème général : « Participation citoyenne des jeunes au renforcement de la démocratie et de la cohésion sociale ». La cérémonie d’ouverture, intervenue dans la matinée de ce mercredi, 12 août 2015 au Palais des Sports de Ouaga 2000, a été présidée par le Président du Faso.

Ces journées de réflexion seront essentiellement déployées en travaux en groupes et en plénières autour de plusieurs sous-thèmes. L’édition 2015 de la Journée internationale de la Jeunesse est célébrée au Burkina dans un contexte de transition politique, résultante d’une insurrection populaire au cœur de laquelle, les jeunes ont joué un grand rôle.
C’est pourquoi, le président de la cérémonie, le Président du Faso, Michel Kafando, a tenu à rendre un hommage aux victimes de l’insurrection par une minute de pensée pieuse en leur mémoire.
Pour le Président du Faso, par cette présence à Ouagadougou, les jeunes africains proclament leur foi en une Afrique unie, libre et solidaire, responsable, confiante en son avenir parce que riche et forte de sa jeunesse, une jeunesse qui représente 60% de sa population.
« Vous êtes chez vous au Burkina, terre de liberté, éprise de paix et de justice », s’est-il adressé aux délégations venues des autres pays du continent.
« Au demeurant, si cette rencontre de Ouagadougou représente tout un symbole, ce n’est pas tant parce que les Nations-Unies nous convient à cette commémoration, mais bien plus. C’est surtout en raison de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014 dont la jeunesse burkinabè a été le fer de lance. C’est en raison de la prise de conscience de cette jeunesse que l’homme ne vit pas seulement de nourriture mais aussi de vertus morales dont la liberté, la démocratie, le progrès, la justice sont les formes les plus achevées », a justifié le Président Michel Kafando, convaincu que le changement intervenu au Burkina a valeur d’exemple.
A en croire Michel Kafando, le pari du développement ne peut être réussi qu’à travers l’autonomisation et la responsabilisation des jeunes. Ce qui suppose un travail pour les rendre utiles à eux-mêmes et à toute la communauté, grâce à l’esprit de civisme, à la participation citoyenne, au goût de l’effort et bien évidemment, en les aidant à prendre conscience de leur rôle de défenseurs des valeurs démocratiques, de paix et de progrès.
Pour le ministre de la jeunesse, Dr Salifou Dembélé, ce colloque vise à conjuguer les efforts et à harmoniser les préoccupations de la jeunesse africaine dans la perspective de l’adoption de l’agenda post 2015 des OMD prévu en septembre prochain aux Nations-Unies. De ce fait, la rencontre de Ouagadougou va ‘’accoucher’’ de recommandations qui seront portées par le Président du Faso devant les Nations-Unies.

« On ne peut pas faire du neuf avec du vieux … »

Le représentant des jeunes, Cheik Fayçal Traoré, voit en ce rendez-vous, une occasion majeure de « s’organiser parce que, désormais, l’Afrique doit compter à travers sa jeunesse responsable et compétente ».
Vieux Seynou N’Diay du Conseil national de la jeunesse du Sénégal soutient également que ce colloque va permettre aux jeunes de discuter sur des sujets majeurs dont l’état de droit, la formation, l’emploi et la consolidation de la démocratie. Il prône en soutien à cette dynamique, l’Unité de la jeunesse africaine pour aboutir aux « Etats-Unis d’Afrique comme l’ont prôné les grandes figures comme Cheick Anta Diop, Thomas Sankara, Kwamé N’krumah etc. ».
Même lancée pour Thiat (Cyrille Touré à l’état civil) du Mouvement Y’en a Marre pour qui le message de la jeunesse est aujourd’hui clair : « les jeunes veulent s’asseoir et dire leur mot. Les jeunes ont pris une nouvelle conscience citoyenne, partout dans le monde. Aujourd’hui, le message qui est pressant, c’est de dire au gouvernement de la transition de respecter le processus, respecter l’exigence des jeunes, organiser les élections dans le délai prévu pour que le Burkina donne une leçon au reste de l’Afrique. A chaque fois qu’il y a eu gouvernement de transition, il y a eu toujours des prétextes pour repousser les élections. Nous espérons qu’au Burkina, cela ne va pas être le cas. En tout cas, tous les yeux sont rivés sur le Burkina pour voir la finalité de cette lutte que les jeunes ont portée ».
Pour le membre-fondateur de Y’en a Marre, il faut parvenir aux élections dans trois mois avec à la clé, un nouveau Président qui va prendre en compte, l’implication effective des jeunes dans la gestion de la chose publique. « Et ça, nous le réclamons fort. Nous ne voulons plus de discours, nous voulons plutôt plus d’actions », a-t-il souligné, plaidant également une Union africaine par les peuples avec leur tête, les jeunes.
« L’Union africaine par les peuples, nous y croyons, nous voulons que ce soit effectif et le point de départ, c’est aujourd’hui, 12 août, ici à Ouaga. Aujourd’hui, la jeunesse doit être responsable et prendre conscience de sa responsabilité. La responsabilité de la jeunesse africaine aujourd’hui est lourde en ce sens que le futur de ce continent dépend de la responsabilité de ses jeunes. J’invite donc tous les jeunes à être responsables, à comprendre que s’ils ne s’impliquent pas dans la gestion de la chose publique, rien n’ira. Notre implication est nécessaire, impérative », a lancé le leader du mouvement sénégalais.
De son avis, la responsabilité commence d’abord par une prise de conscience suivie de l’identification de sa mission. « L’avenir du continent est de notre responsabilité. Soyons partout. On ne peut pas faire du futur avec du passé. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux. L’Afrique a donc besoin de cette nouvelle conscience, cette nouvelle dynamique, cette détermination, cet engagement dans la responsabilité », a appelé Thiat.
Ce colloque qui s’achève le 14 août a pour marraines, Anta Coulibaly ambassadrice du Sénégal au Burkina et Mercy Tembon, représentante-résidente de la Banque Mondiale au Burkina.

Oumar L. OUEDRAOGO
Lefaso.net

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Vos commentaires

  • Le 13 août 2015 à 09:22, par Nissak En réponse à : Colloque panafricain de la Jeunesse : Les jeunes s’accordent à Ouagadougou pour insuffler une nouvelle dynamique à l’Afrique

    Beau discours, marqué par une expression qui vient enlevé le goût dans son contenu, Mr Cyrille Touré dit, je cite "On ne peut pas faire du futur avec du passé. On ne peut pas faire du neuf avec du vieux.", Je contredis ces propos, car dans la vie, le futur est bâti sur le passé qui permet de faire des projections et je continue pour dire que le neuf est une amélioration du vieux.
    Enfin je voudrais paraphraser le Président Sékou TOURE qui disait, je cite "Le présent c’est le passé en plein dans le futur". Donc si la jeunesse doit sauter les étapes, les conflits de générations ne seront jamais résolus. La science est guidée par l’expérience du passé.
    Peut être que je n’ai pas bien compris le message dans le discours,

  • Le 13 août 2015 à 10:38, par ologbana En réponse à : Colloque panafricain de la Jeunesse : Les jeunes s’accordent à Ouagadougou pour insuffler une nouvelle dynamique à l’Afrique

    C’est bien ! A présent, attaquez-vous au franc des colonies françaises d’Afrique (FCFA), monnaie qui hypothèque depuis 1945 votre avenir. Arrêtez de fermer les yeux sur le fait que votre pays à l’instar des quinze autres de la zone franc, est obligé de verser 50% de ses avoirs extérieurs (ce que votre pays vend à l’extérieur : coton, or, bois, ... etc.) dans un compte dénommé "Compte d’opérations" logé au trésor public français. C’est au nom de prétendus accords de coopération monétaire et économique sans cesse renouvelés que les "pères" de nos "indépendances" auraient conclus, que ce pillage trouve sa légitimité. Vous devez dénoncer ces accords malsains qui du reste ne vous engagent pas mais plutôt contribuent à maintenir vos pays dans la misère.
    Tous les présidents africains qui ont essayé de battre leur propre monnaie ont été trucidés (Modibo Kéita, Sylvanius Olympio, Sankara Thomas ....). Le plus chanceux est à la CPI (Laurent K. Gbagbo). La reconquête de notre souveraineté monétaire ne sera possible que si vous jeunesse de l’Afrique vous vous appropriez ce combat. Nos prééminences institutionnelles et diplomatiques craignant de mourir, ils continueront à fermer les yeux, permettant ainsi à d’autres nations telle la France de jouir impunément de la sueur des africains des 15 pays de la zone franc. Ce combat est le vôtre, et vous devez le mener !

  • Le 13 août 2015 à 11:27, par Le méssagé En réponse à : Colloque panafricain de la Jeunesse : Les jeunes s’accordent à Ouagadougou pour insuffler une nouvelle dynamique à l’Afrique

    Pensez-vous que la décoration de la salle aux couleur du Burkina siée avec le contexte de la cérémonie ? Ou est ce les couleurs de l’UA ?. Prochainement,revoyez la décoration de sorte que l’on ne puisse pas l’identifier aux couleurs d’un quelconque Etat car chaque citoyen est attaché aux couleurs de sa patrie. C’est une fierté.

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